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OCCITANIA, periodic autonomista occitan, n° 146 [març
/ abriu de 2006]
Article : Silviana Franzetti (25/02/2006)
+ DRECH DE RESPONSA (01/09/2006)
À qui profite le révisionnisme provençaliste ?
Une arrière-garde révisionniste
sévit encore en Provence. Elle se fonde sur une subtile distinction
entre la "langue provençale" et la "langue occitane", distinction
ignorée par la linguistique et la sociolinguistique.
Conseillère municipale (P.Oc)
à la municipalité de Valbonne, Sylviane Franzetti, dénonce
la manoeuvre du "Coleitiéu Prouvenço" qui cherche à
entretenir la confusion auprès des élus. Ce collectif
se réclame du soutien de nombreux élus (maires, sénateurs,
députés). Au nom d'un humanisme se réclamant "de
tóuti li bèlli regioun, culturo e lengo dóu mounde",
cette confusion grossière ne profite qu'à ceux qui ont
intérêt à diviser le développement culturel
et linguistique dans l'ensemble des pays d'Oc.
Heureusement, son crédit se
réduit à mesure que les élus se rendent compte
de la supercherie.
La prise de position suivante a été
faite en vue du prochain conseil municipal de Valbonne après
réception (26/12/05) d' une circulaire de ce collectif.
À propos de la demande de soutien
à la mairie du Collectif Provence pour la langue et la culture
provençales
"Il s'agit là - et je pèse mes mots - d'une imposture
de la part d'un groupement d'associations provençalistes conservatrices
(voire, pour certains membres de l'Unioun Prouvençalo, proches
de l'extrême droite), qui veulent faire reconnaître la langue
provençale comme une langue à part, alors que le provençal
est un dialecte de la langue d'oc et qu'il existe déjà
un "CAPES d'Occitan - Langue d'Oc" qui forme les enseignants en tenant
compte des particularités de chaque dialecte.
Initialement, ce mouvement pro-vençaliste a vu le jour dans la
région d'Arles, ce qui explique qu'il ait reçu une écoute
bienveillante de la part de Michel Vauzelle.
Ce collectif avait déjà réussi en 2003 à
faire voter une motion dans le même sens au Conseil Régional
(motion votée par les groupes socialiste, communiste et vert)
; compte tenu du tollé suscité par cette motion, le Conseil
Régional était revenu sur sa position et avait adopté
un autre voeu reconnaissant que les langues provençale et niçoise
sont partie intégrante de la langue d'Oc. (la presse, notamment
régionaliste, s'en était fait l'écho).
Les trois grands mouvements culturels que sont l'IEO (Institut d'Estudis
Occitans), le mouvement Parlaren et le Felibrige, ont sur ce sujet la
même position, qu'ils ont d'ailleurs été amenés
à réaffirmer après l'incident de cette motion,
en créant un " Conseil Permanent des mouvements de promotion
de la langue et de la culture régionales en Provence-Alpes-Côte
d'Azur ".
Il est assez cocasse de voir le Collectif Provence se poser en défenseur
du " provençal mistralien " prenant le contre-pied du mouvement
félibréen, qui est le mieux placé pour défendre
la langue de Mistral.
Il convient également de souligner que le nombre de postes offert
au CAPES d'occitan est passé de 17 en 2002 à 4 en 2004
et 2005 et que demander la création (injustifiée) d'un
autre CAPES ne ferait qu'aggraver la situation.
En effet, si on prenait en compte tous les dialectes et particularismes
locaux de France, on aboutirait à 70 " langues ", ce qui rendrait
impossible toute tentative d'enseignement.(Ainsi la langue corse comprend
trois voire quatre variantes ; pourtant, il existe bien un seul CAPES
de langue corse et aucun Corse ne s'en plaint).
Il faut également savoir que des personnes qui se revendiquent
grands défenseurs de la langue provençale s'évertuent
à saboter toute tentative sérieuse d'enseignement de cette
langue, en diabolisant les occitanistes ; ainsi, dès son élection,
la première adjointe à la mairie de Vallauris s'est
empressée de faire fermer la Calandreta (maternelle enseignant
en langue d'oc par immersion) ouverte par le précédent
maire dans des locaux qui avaient été légués
à la mairie spécialement pour y installer cette école.
À ce jour, ce collectif et les associations qui le composent
sont loin d'avoir démontré une quelconque efficacité
dans la défense des langues régionales ; leur action paraît
plutôt se limiter à des cours du soir entre "vieux Provençaux"
qui entretiennent mutuellement leur connaissance de la langue en lisant
quelques morceaux choisis, sans s'inquiéter de transmettre aux
jeunes générations une langue vivante avec un vocabulaire
d'aujourd'hui.
La situation des langue régionales est suffisamment grave en
France pour qu'on ne sème pas la confusion en multipliant des
initiatives incohérentes.
Rappelons que la France est le seul pays de l'Union Européenne,
avec la Grèce, à ne pas avoir reconnu de droits à
ses langues minoritaires, alors qu'elle feint d'être révoltée
par l'attitude de la Turquie envers la communauté Kurde et que
Chirac se pose en défenseur des cultures et des langues en danger
dans le monde.
Si une subvention en faveur de ce collectif était proposée
au vote, au prochain conseil municipal, je me verrais dans l'obligation
de voter contre."
Sylviane Franzetti
Bonjour,
Un article de Mme Franzetti mettant en cause l'Unioun Prouvençalo
étant publié sur votre site (http://partitoccitan.free.fr/edit146.htm),
nous vous demandons de mettre également en ligne le droit de réponse
qui a été publié dans Occitania n° 148. Voici ce texte que nous vous
demandons de publier sur votre site :
* * *
Dans l'article " A qui profite le révisionnisme provençaliste ? "
(Occitania, N° 146 [març / abriu de 2006] des informations erronées
et injurieuses ont été publiées à l'égard de notre association " l'Unioun
Prouvençalo ", groupement d'associations culturelles provençales.
- 1) Le révisionnisme est, au regard des lois françaises, un délit
qui consiste à vouloir " réviser " l'histoire de la seconde guerre
mondiale, notamment pour réduire les crimes du nazisme et la Shoa.
Qu'il s'agisse d'accuser l'Unioun Prouvençalo de commettre ce délit,
ou de la discréditer en la connotant de ce genre d'opinion, voire,
pour le moins, de connoter son approche de la question " provençale
" de ce genre de réécriture idéologique de l'Histoire, est une calomnie
odieuse et diffamatoire.
- 2) Le Collectif Prouvènço et l'Unioun Prouvençalo n'ont pas de liens
juridiques entre eux.
- 3) Son ignorance des mouvements de promotion de la langue et de
la culture provençales lui fait écrire " ce mouvement provençaliste
a vu le jour dans la région d'Arles ". Faux : L'Unioun Prouvençalo
est l'aboutissement d'un projet né de la rencontre entre les Provençaux
de France et les Provençaux d'Italie en septembre 1979 à Sancto-Lucìo
de Coumboscuro dans la Province de Coni (Italie). Il s'est concrétisé
par la création de l'association l'Union Provençale pour la promotion
d'un statut régional Provence-Alpes-Côte d'Azur le 28 janvier 1981
(publication au journal officiel du 10 février 1981) dont le siège
social était à Aix-en-Provence et a été transféré depuis à Gréoux-les-Bains
(Alpes-de-Haute-Provence). Le secrétariat de l'Unioun Prouvençalo
est domicilié à Gap.
- 4) L'Unioun Prouvençalo est un groupement d'associations culturelles
provençales (article 6 de ses statuts). Aucune personne, à titre individuel,
ne peut en devenir membre. Sylviane Franzetti écrit " Il s'agit là
je pèse mes mots d'une imposture de la part d'un groupement d'associations
provençalistes conservatrices (voire, pour certains membres de l'Unioun
Prouvençalo, proches de l'extrême droite)... ". Cette affirmation
a pour but de jeter un discrédit sur les associations membres de l'Unioun
Prouvençalo. Cette assertion n'est qu'une calomnie qui porte atteinte
à l'honorabilité et à la réputation des associations membres de l'Unioun
Prouvençalo et à elle-même.
- 5) Entre outre, les propos diffamatoires de S. Franzetti, particulièrement
graves pour une élue de la République prenant la parole en tant que
telle, révèle son ignorance totale de ce que sont effectivement les
idées, les actions et les objectifs des mouvements provençaux et notamment
de l'Unioun Prouvençalo, de même que des " linguistes et sociolinguistes
" qu'elle mentionne sans probablement les avoir jamais lus puique
dans leur majorité ceux-ci donnent raison à l'Unioun Prouvençalo et
tort à l'idéologie occitaniste quant à la définition des langues d'oc
et du provençal. A l'inverse, l'Union Provençale regrette de constater
une fois de plus, la stratégie odieuse de calomnie et de désinformation
menée par les activistes occitanistes.
Bèn couralamen, Pèr l'Unioun Prouvençalo,
Jan-Cristòu Sarrazin, Copresidènt
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