Gérard Tautil observe vingt-cinq ans de surplace républicain

Gérard Tautil observe la vie politique française avec la loupe occitane depuis 25 ans (photo MN)

Avec Psicòsi au Palais, Gérard Tautil réunit ses meilleures chroniques politiques en occitan. Elles soulignent qu’en France, le changement n’est pas pour demain. Et ce n’est pas d’hier !


A lire les chroniques politiques de Gérard Tautil, on en vient à avoir envie de relire Le Guépard, dans lequel Tomasi di Lampedusa fait dire à son héros : « il faut que tout change, pour que rien ne change ! »

Elisez un Sarkozy, zappez le pour un Hollande, répondez aux sirènes d’une Le Pen, entichez-vous d’un Mélenchon, rien n’y fera. Vous aurez certes mis le curseur vers un peu plus ou moins de démocratie, un peu plus ou moins de libéralisme. Mais nous vivrons toujours dans un pays aux institutions marquées par le centralisme jacobin, et au modèle économique libéral. Un cocktail qui réduit à néant toutes possibilités de changement en France.

Gérard Tautil nous laisse déplorer ce sur-place politique, de chronique en chronique, dans la presse occitaniste de Provence, depuis au moins 1993. Sa dernière chronique, publiée dans Psicòsi au Palais, date de la fin 2015, alors que viennent de se jouer les élections régionales. « La question occitane est une réponse au mal-être et à la précarité » y affirme-t-il. On sait que ces mêmes élections ont écarté la possibilité pour cette question, de s’exprimer dans l’hémicycle régional en Provence. Ça n’arrangera rien.


Démocratie réelle contre institutions bloquantes

www.ieo-edicions.com

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La question occitane, c’est cet appel à la démocratie réelle, partie du terroir. Les problèmes de la société doivent en effet trouver là une réponse qui mêle intimement le local et le global, avec le sentiment que, dans notre culture, se trouvent les réponses.

Sans quoi, en effet, la société française reste égale à elle-même, bloquée par un jeu institutionnel dans lequel la démocratie n’est jamais que formelle, n’attendant que la décision du palais.

L’adoption de l’article 75.1 de la Constitution, en 2008, obéissait à cette logique. Faisons quelque chose qui ne change rien, se sont dits sénateurs et députés. Et on a vu. Nos langues régionales sont reconnues sur le papier. Dans la réalité la réforme des collèges peut en désintégrer l’enseignement.

Les velléités de changement du nom de notre région font aussi partie de l’agitation contenue dans le bocal. PACA est décidément insortable ! Tous en conviennent, néanmoins Jean-Claude Gaudin en 1996, Michel Vauzelle en 2009 puis en 2014, créeront des commissions pour renommer le pays. Toutes proposeront « Provence », et tous leurs rapports seront remisés au tiroir.


L’idée occitane passe par la Bretagne

Idem pour ce serpent de mer qu’est la ratification de la Charte Européenne des Langues Minoritaires. Il réapparait chaque fois que l’Etat veut s’assurer qu’il peut le faire à nouveau plonger. Pour cela il passe par le Parlement. C’est une certaine conception du débat…

La révolte régionale bretonne seule, dans cette patinoire institutionnelle, a semblé changer quelque chose. Que le petit patron, le salarié et le chauffeur veuillent, avec le paysan, qu’une politique bretonne soit faite pour les Bretons, partant de leurs réalités, a affolé en 2013 tous les politologues, et tous les politiques.

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