Le premier ministre, dont on connait
la difficulté qu'il a
à aborder la question des langues dites
régionales —bien qu'il en parle une— a
nommé hier un nouveau
délégué général
a la langue française et aux langues de
France (DGLFLF). Loïc Depeker est un linguiste
spécialiste de terminologie
française.
La DGLFLF est un organisme qui a
changé de nom il y a
quelques années et auquel on a ajouté
« Langues de France » à son nom
d'origine.
En annonçant sa nomination,
le premier ministre a confié à
Loïc Depeker une mission qui est la création de
l'Agence de la Langue
Française. Cet organisme doit permettre de redonner le
goût de la langue
française et de lutter contre l'illettrisme et
l'analphabétisme .
C'est très bien et
très noble. Qui pourrait ne pas partager cette
ambition ?
Cependant rien n'est dit sur la
deuxième partie de la mission
de la DGLFLF, à savoir les langues de France.
Le nouvel arrivant n'a donc
aucune mission qui lui soit affectée en ce domaine. Il
aurait été bienvenu
de la part du premier ministre de
mentionner cet aspect des choses...main non. Un oubli, n'en doutons pas.
Il n'y a qu'un problème et
c'est là que le doute nous assaille.
Cette nomination a été faite et
annoncée par le premier ministre, alors que la
DGLFLF est sous la tutelle du ministère de la Culture...
S'agit-il d'une reprise en main ?
Le premier ministre a t-il
décidé de recentrer
la politique linguistique sur
la seule langue française ?
Si la DGLFLF avait déjà du mal par manque de moyens à travailler pour les « Langues de France », il est clair que la ministre de la Culture vient de se faire subtiliser une partie de ses prérogatives et que le DGLFLF a perdu ses deux dernières lettres... qui au goût de certains ne doivent pas être des lettres de noblesse.