Pour aller plus loin…

Quelques éléments pour se former au militantisme…

1. S’exprimer publiquement

Rédiger et diffuser un tract

Le tract (ou la pétition) doit être clair et lisible : quelles sont les 2/3 idées que le lecteur devra retenir ? Comment les mettre en évidence ? Le contenu est rythmé : peu de paragraphes, de l’espace, des phrases courtes, sans abréviations ni vocabulaire technique. Le travail en groupe permet de confronter les perceptions, et définir un titre percutant (le lecteur ne lit pas le tract du début vers la fin, mais adopte une vision d’ensemble, d’où l’intérêt de travailler la conception graphique (titre, chapeau, sous titres, gras, encadré…). Ne pas plus de 2 polices par document. Attention à n’utiliser que des images dont vous êtes sûrs de posséder les droits (logos, photos perso ou récupérées sur nos réseaux sociaux : Facebook, Twitter…). Pour l’impression, le meilleur format est l’A5. Privilégiez un papier recyclé. Il est essentiel de faire figurer le nom de l’imprimeur ou bien IPNS (Imprimé par nos soins) et « ne pas jeter sur la voie publique » (une procédure peut être engagée pour dégradation de la propreté de la voie publique).

Préparer une affichette

Une petite affiche peut s’immiscer partout et notamment dans les lieux de grande proximité (escaliers, ascenseur, entreprise ou salle des profs… mais pas sur les feux rouges ou tout emplacement pouvant distraire un conducteur). Comme pour le tract, elle doit contenir peu d’éléments : un slogan, une image, et éventuellement quelques autres informations (date, lieu). Attention aux allégations ou fausses déclarations qui sont pénalement répréhensibles. Pour les affiches plus grandes, il faut bannir l’affichage sauvage (puni par la loi) et se cantonner aux emplacements réservés par les mairies qui sont gratuits (se renseigner en mairie pour connaître les emplacements).

Organiser une manifestation

Organiser une manifestation publique est un droit fondamental et constitutionnel. Elle doit être déclarée en préfecture ou sous-préfecture 3 à 5 jours avant la date. S’informer auprès des autorités municipales des conditions relatives à l’affichage, à la distribution de tracts et aux annonces par haut-parleurs. Les modalités (lieu, trajet, sécurité) seront précisées par les autorités (elles peuvent changer en fonction des communes et des régions). Pour éviter que la manif soit refusée, il vaut mieux effectuer la déclaration d’un collectif plutôt qu’à titre individuel. Toute demande non refusée est valable de fait. Néanmoins, un décret de 1935 autorise un maire ou un préfet à interdire une manif si celle si peut porter atteinte à l’ordre public. Dans ce cas, les organisateurs peuvent en référer au juge administratif. Une manifestation qui se déroulerait sans déclaration ou malgré une interdiction serait considérée comme attroupement, et donc susceptible d’être dispersée par les forces de l’ordre…

2. Animer une campagne

Suivre l’actualité

Réagir à ces événements est un bon moyen de mettre en avant positions et initiatives. A vous de vous tenir au courant des actualités de la commune, du département, de la région, de suivre les décisions prises par les collectivités locales, les problématiques spécifiques, les entreprises en difficultés, les personnels en lutte…

Planifier la campagne

L’agenda doit être défini en tout début de campagne et suivi le plus rigoureusement possible. Il doit faire état des déplacements des candidats, des divers événements, des séances de collage, de tractage, etc. Il répertorie les dates importantes, comme les journées internationales, qui peuvent servir de prétexte pour communiquer de façon thématique. Un agenda de campagne officiel doit être publié et communiqué aux médias.

Organiser des événements

Les initiatives sont multiples : réunions publiques, conférence de presse, tractages, porte à porte, rencontres locales, réunions citoyennes, apéros participatifs, débats… Inspirez-vous de ce qui est fait par d’autres candidats au niveau local!

Animer des rencontres

Une rencontre locale (au domicile d’un habitant par exemple) est l’initiative de proximité par excellence. En réunissant amis, collègues, famille ou connaissances, elle permet à tous de s’impliquer et au comité de faire entendre davantage ses idées. Il faut donc veiller à ce que chacun puisse s’exprimer.

Faire du porte à porte

Le porte à porte permet le dialogue direct avec l’électeur. C’est la relation la plus efficace pour convaincre une personne. Il peut être ciblé ou systématique, en sachant que le porte à porte ciblé permet d’échapper aux accueils pas toujours très cordiaux des habitants… Rencontrer quelqu’un chez lui, c’est d’abord lui laisser la parole, le laisser parler pour savoir ce qu’il pense, ce qu’il est, ce à quoi il aspire. C’est à partir de ce premier échange que s’engage le dialogue.

Interpeler les médias

En tant que responsable politique ou candidat, on peut être contacté par les journalistes pour répondre à des questions. On peut aussi les solliciter. Il faut être court et concis : jamais un journaliste ne reprendra la totalité d’un enregistrement. Le mieux est donc de se concentrer sur une ou deux idées simples, sans s’embarquer dans de longues argumentations qui seront immanquablement tronquées. Pensez aussi au cadre (calme pour une interview par téléphone), au décor (pour un journaliste papier, qui fera une photo, ou pour la TV).

3. Construire un réseau

Engager une action durable exige une connaissance approfondie de la réalité locale. L’action politique occitane ne se résume pas à l’application mécanique de mots d’ordre venus d’en haut. Ce serait là reproduire un centralisme dont l’Occitanie souffre depuis des siècles. Il s’agit au contraire de produire sa propre analyse des problèmes locaux et régionaux afin d’y apporter des réponses adaptées. Connaître cette réalité pour être crédible, là est toute la difficulté. La construction de réseaux peut permettre cette emprise dans la réalité.

S’imprégner des réalités locales

Pour maîtriser les problématiques locales : utiliser la presse :

  • Recenser ce qui existe : Journaux locaux, départementaux, régionaux.  Certains « gratuits » peuvent également s’avérer intéressants, de même que certaines publications professionnelles si l’on peut se les procurer. Faire de même avec les radios (et télévisions?) locales
  • Etablir une liste d’adresses auxquelles seront envoyés les communiqués du comité. Il est toujours préférable d’écrire (ou téléphoner) à un journaliste particulier choisi pour son intérêt, par exemple pour les problèmes régionaux.
  • Exploiter la presse locale : Lire chaque jour l’un des journaux locaux. Pensez à archiver.

Constituer un fichier presse

Le principe d’un fichier presse est de répertorier l’ensemble des contacts presse à qui envoyer vos CP. Le fichier doit comporter le nom du média, le nom, le tel et le mail du journaliste à contacter, la spécialité du journaliste et l’étendue géographique couverte par le média. Il vaut mieux avoir un contact direct avec un journaliste que s’adresser anonymement à une rédaction qui pourrait arbitrairement ou idéologiquement décider de ne pas faire suivre l’info.

Constituer un fichier sympathisants

L’objectif est de disposer d’une base de données pour pouvoir contacter de façon régulière ou ponctuelle des personnes que nous avons rencontrées pour les inviter à une initiative, leur transmettre un argumentaire, les solliciter, etc. Il est important d’acquérir le réflexe de demander le nom, le tel et le mail des personnes que nous rencontrons au cours d’une réunion, dans la rue, dans une asso, au cours d’une manifestation. Dans le fichier, il est important de préciser la date et les circonstances dans lesquelles le contact a été ajouté.

Attention : données et libertés publiques. Dans le cadre d’une feuille de papier sur laquelle les gens peuvent laisser leurs coordonnées, il faut intégrer une mention du type : « Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent, que vous pouvez exercer en vous adressant à (préciser le responsable et l’adresse). » De même, si vous communiquez par email, il vous faut intégrer au bas de votre email une mention identique. Au niveau fédéral, nous sommes enregistrés auprès de la CNIL.

4. Devenir cyberactiviste

Créer et animez vos profils sociaux

Facebook, Twitter… ces réseaux sociaux sont aujourd’hui incontournables. Allez chercher des personnes que vous connaissez ou qui pourraient avoir un rôle localement. Créez des groupes, des pages, des groupes secrets. Communiquez peu, mais efficacement : soyez réactifs et ponctuellement hyperactifs !

Utilisez des visuels

Si vous êtes graphiste, vidéaste, flasheur, développeur … n’hésitez pas à créer vidéos, animations flash, graphismes, clips, cartes. Vous pouvez aussi récupérer des images libres de droits : une publication accompagnée d’un visuel est bien plus « vue » qu’une autre.

Communiquez par emails et SMS avec vos contacts

Ne pas trop abuser du mailing qui dépend de la liste de contacts que vous avez recueillie. Nos boîtes mails sont inondées de démarchages en tout genre, attention donc à respecter quelques règles :

Commentez les blogs, les forums, les sites de médias

Dans les espaces «commentaires» des sites / blogs que vous fréquentez, faites connaître, défendez idées et propositions. Trois conseils : restez serein (même si vos interlocuteurs ne le sont pas…), faites court et respectueux.

Créez, signez et faites signer des pétitions

Pensez à faire court et à rester positif en donnant des perspectives !

Interpelez vos élu·e·s

Députés, élus locaux, etc. Leurs coordonnées sont souvent publiques !


Aspects juridiques

La distribution de tracts sur la voie publique

La distribution de tracts sur la voie publique est libre, il n’est donc pas nécessaire de demander une autorisation. Les seuls motifs opposables concernent les maires, au nom du « maintien de l’ordre et de la tranquillité ainsi qu’à la sauvegarde de l’hygiène publique et de l’esthétique ». Toutefois, la loi précisant que ce genre de décision doit être proportionnée, l’interdiction de diffusion pourrait se voir contester devant les tribunaux.

Les seules limitations légales concernent donc la distribution sur des espaces privés (parkings par exemple) ou auprès de conducteurs au volant sur la route (même aux feux rouge). La distribution sur les parebrises est en revanche légale.


Affichage public

En dehors des campagnes électorales, vous avez le droit d’afficher sur les emplacements communaux obligatoirement réservés aux associations et évènements par les mairies. Leur nombre dépend de la taille de la commune et du nombre d’habitants. Les mairies sont tenues de vous indiquer leurs emplacements. Ces emplacements sont gratuits et non-contrôlés. Attention toutefois à ne pas afficher sur les emplacements des actes et lois officiels, qui pourraient être sanctionnés, ou à l’affichage « sauvage » (interdit).

Droit d’auteur et droit à l’image

Vous ne pouvez pas utiliser dans vos outils de communication ou de propagande (outils internet compris) des textes ou images dont vous n’êtes pas propriétaires. Il existe cependant des cas dans lesquels l’autorisation de l’auteur n’est pas requise : il s’agit notamment de la citation. Vous pouvez donc citer librement quelqu’un dans vos documents, à condition que la citation soit brève, que sa paternité soit indiquée, ainsi que sa source. A défaut, l’auteur ou tout ayant droit pourra invoquer une atteinte au droit moral de l’auteur.

Dans tous les autres cas, l’auteur pourra invoquer un droit moral et patrimonial de son « œuvre » (image, photo, texte, logiciel, éléments graphiques, film, son, base de données…) devant les tribunaux pour toute utilisation, représentation en public ou reproduction sans son accord.


Connaître l’occitanisme

L’Occitanie c’est :

15 millions d’habitants
190 000 km²
32 départements de l’Etat français
12 vallées alpines de l’Etat italien + le Val d’Aran de l’Etat espagnol.

Le pays de la langue d’Oc

L’Occitanie comprend la moitié sud de l’Etat français (Provence, Drôme-Vivarais, Auvergne, Limousin, Guyenne, Gascogne et Languedoc), les Vallées occitanes (dans les Alpes de l’Etat italien, où l’occitan y est langue officielle depuis 2000), le Val d’Aran (dans les Pyrénées de l’Etat espagnol où l’occitan y est langue officielle depuis 1987).

L’occitan ou langue d’oc est une langue latine au même titre que l’espagnol, l’italien, le portuguais ou le français. Il connaît six grandes variétés régionales entre lesquelles on se comprend facilement : le provençal (niçois inclus), le vivarais-alpin, l’auvergnat, le limousin, le gascon (béarnais inclus) et le languedocien. Toutes ces variétés d’occitan s’écrivent et sont valables. L’ »occitan standard » en est une synthèse.
Le catalan est une langue presque identique à l’occitan et il y a des liens historiques et culturels très forts entre l’Occitanie et les Pays Catalans.

1200 ans d’histoire

La langue occitane est apparue au 9ème siècle : on l’employa aussitôt dans les textes juridiques, puis littéraires, scientifiques et religieux.
L’Occitanie du Moyen-Age était un pays libre, uni par sa culture, mais divisé entre ses souverains : du 11ème au 13ème siècle, les ducs d’Aquitaine, les comtes de Toulouse et les rois catalans rivalisèrent pour unifier le pays. La littérature occitane fut prospère et glorieuse à cette époque : aux 12ème et 13ème siècles, les troubadours inventèrent l’amour courtois et répandirent la langue d’oc dans tous les milieux cultivés d’Europe. C’est d’ailleurs a la fin du 13ème siècle qu’apparurent les termes langue d’oc, occitan et Occitanie. Mais les rois de France se mirent progressivement à conquérir l’Occitanie du 13ème au 17ème siècles, en massacrant parfois les populations (ils provoquèrent un million de morts dans la Croisade contre les Albigeois !). Sous l’Ancien Régime (16ème-18ème siècles), les rois de France supprimèrent les parlements autonomes des régions occitanes. Les nobles et les bourgeois apprirent à parler français, tandis que le peuple restait fidèle à la langue d’oc. En 1539, François Ier imposa dans l’administration le français à la place de l’occitan, par l’Edit de Villers-Cotterêts. En 1789, les comités revolutionnaires voulurent rétablir l’autonomie des régions du  » Midi  » : ils s’exprimaient en occitan, mais le pouvoir jacobin les neutralisa. Une grande renaissance de la littérature occitane commença au 19ème siècle et l’écrivain Frédéric Mistral reçut le prix Nobel de littérature en 1904. Mais à partir de 1881, on punit et on traumatisa les enfants qui parlaient occitan dans les écoles, comme le voulait le ministre Jules Ferry. Cela a plus que jamais dévalorisé la langue : alors que tout le monde parlait occitan en 1914, le français s’impose au cours du 20ème siècle. La situation s’est aggravée lorsque les médias se sont développés en excluant la langue d’oc. Malgré ce recul, la langue occitane continue à vivre et essaie actuellement de prendre un nouvel élan…

Une culture vivante

L’Occitanie a aujourd’hui 15 millions d’habitants : 6 millions d’habitants (presque la moitié) comprennent l’occitan et 3 millions le parlent. Depuis 1945, l’Institut d’Estudis Occitans a modernisé la langue et la culture occitanes. L’occitan s’utilise aujourd’hui dans les styles musicaux et littéraires les plus modernes, comme le rock, le roman policier ou la science-fiction. Il est présent sur l’internet. Des écoles associatives (Calandretas) utilisent l’occitan comme langue d’enseignement. Le mouvement politique occitan se développe depuis le début du siècle et plus encore depuis l’après-guerre. En 1987, plusieurs organisations ont fusionné pour fonder le Partit Occitan (P.Oc). Le Partit Occitan adhère à Régions et Peuples solidaires (qui regroupe des partis autonomistes et régionalistes de l’état français) ainsi qu’à l’Alliance Libre Européenne (ALE-PDPE). Cette émergence s’intègre dans un vaste mouvement mondial qui pousse les peuples vers une logique moderne d’organisation, basée sur des faits culturels et humains. À l’heure de l’Europe des Régions, I’Occitanie peut devenir une fédération de régions fortes, avec une culture dynamique et ouverte sur le Monde.  


Ressources

Régions et Peuples solidaires (R&PS)

http://www.r-p-s.info/

Union Démocratique Bretonne (UDB) (R&PS) http://www.udb-bzh.net/

Unser Land (Alsace) (R&PS) http://www.unserland.org/

Partitu di a Nazione Corsa (R&PS) http://www.p-n-c.eu/

Eusko Alkartasuna (R&PS) http://www.ea-labenzu.org/

EAJ-PNB (R&PS) http://www.eaj-pnv.com/

MRS (Savoie) (R&PS)

A.L.E (Aligança Liura Europèa)

http://www.e-f-a.org/

grope Verds – A.L.E au Parlament europenc http://www.greens-efa.eu/fr.html

FNP (Partit Nacionau Frison) (ALE) http://www.fnp-fryslan.nl/

Scottish National Party (ALE) http://www.snp.org.uk/

PSM-Entesa Nacionalista (Illes Balears) http://www.psm-entesa.cat/

Lorena germanofòna

http://www.lothringen.com/

YEN (Youth of European Nationalities)

http://www.yeni.org/

Minoritats d’Euròpa http://www.eurominority.org/
Contact Bulletin http://www.eblul.org/ (Bureu europèu per las lengas mens espandidas)
Servici de l’emplec Un emplec en occitan http://www.emplec.com/

FELCO Federacion dels Ensenhaires de Lenga e de Cultura d’Òc

http://www.felco-creo.org/


Législations

Guide du manifestant arrêté : http://www.guidedumanifestant.org/

Vade-Mecum.

Textes officiels internationaux concernant les langues moins répandues en Europe. 3ème ed. BELMR/EBLUL, Bruxelles. ISBN: 2-9600341-1-2

BELMR49, rue Saint Saint Josse

B-1210 Bruxelles

tel : + 32 2 218 25 90 facs : + 32 2 218 19 74)

Corrièl : centredoc@eblul.org

Dix siècles d’usages et d’images de l’occitan – des troubadours à l’internet, sous la dir. de H. Boyer et Ph. Gardy, l’Harmattan, 2001
Libres occitans: IEO-IDECO: tel 05 63 75 22 26; fax 05 63 75 22 14; melh: ideco@ideco-dif.com

Intervention publique (presse, rédaction d’articles)

Écrire au quotidien

Pratique du journalisme, Fr. Antoine, etc, Ed. Chronique Sociale, ISBN 2-87003-312-5

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