A l'appel des organisations progressistes de la ville plusieurs milliers d'Aixoises et d'Aixois se sont retrouvés jeudi 8 janvier à 18h30 après un premier rassemblement citoyen la veille, pour rendre hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, affirmer leur solidarité à leur proche et leur volonté de défendre les valeurs de la République au premier rang desquelles figurent la liberté et la démocratie.
L'intervention lue par Philippe Sénégas (Ligue des Droits de l'Homme) au nom des organisateurs : partis politiques : PCF, PG, Ensemble, PS, Partit occitan, EELV - syndicats : UL CGT, UL CFDT, FSU, Sud Solidaires, Syndicat des avocats de France - associations : Aix Solidarité, ATMF, ASTI, Aix-Ensemble, ATTAC, LDH, Les déconomistes, LICRA, Observatoire de la laïcité du Pays d’Aix, Résister aujourd’hui, Université populaire du pays d'Aix
C’est d’abord un hommage que nous voulons rendre ce soir, hommages aux victimes, condoléances et compassion avec les familles et les amis, solidarité aux blessés et à la rédaction de Charlie hebdo.
Nous condamnons avec la plus grande force cet acte terroriste, ces
meurtres sauvages, infâmes, ignobles. Rien ne peut les
justifier.
Avec - Frédéric Boisseau, agent
d'entretien
- Franck Brinsolaro, policier
- Jean Cabut, (alias Cabu) dessinateur
- Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse.
- Stéphane Charbonnier, (alias Charb) dessinateur et directeur de publication
- Philippe Honoré, (alias Honoré) dessinateur
- Bernard Maris, (alias Oncle Bernard) économiste et chroniqueur
- Ahmed Merabet, policier
- Mustapha Ourrad, correcteur
- Michel Renaud, ami
- Bernard Verlhac, (alias Tignous) dessinateur
- Georges Wolinski, dessinateur
…tous assassinés, avec les autres personnes gravement blessées, c’est la liberté de la presse, le droit à l’information, à la critique, à l’impertinence, à la caricature qui sont atteints, c’est la République qui est blessée. Celle qui permet l’expression de la diversité des pensées et des idées, celle qui permet le débat démocratique, la tolérance, le respect de l’autre. Oui, ce soir, nous sommes tous des Charlie !
Face à cette barbarie la réponse est
double :
- Celle de l’état de droit : que les assassins soient retrouvés et punis à la hauteur de leurs crimes
- Et celle du rassemblement que nous constituons pour dire le refus de l’inacceptable, et notre attachement, notre combat pour ce que nous partageons : les valeurs de la République, la démocratie, la solidarité, la laïcité.
Nous ne voulons pas confondre ces assassinats politiques avec quelque religion que ce soit. Nous dénonçons cet usage violent et terroriste de l'islam et marquons notre solidarité avec les nombreux musulmans français qui sont aussi agressés et pris en otage par cette instrumentalisation politique de leur religion. Nous ne laisserons pas, sans réagir, prospérer l'idée que l'islam, que nos cités et nos quartiers, que l'immigration engendrent des monstres. C'est d'abord en France, aux tenants de cette idée, ceux qui, pour des raisons politiciennes, depuis quelques mois, jouent avec les peurs, les racismes, les extrémismes, les amalgames pour cracher de différentes manières leur haine de l’étranger, que profite le crime,
Notre unité s’oppose à l’amalgame, notre condamnation s’oppose à ce qui se nourrit des peurs et alimente la haine.
Voilà pourquoi nous ne cesserons de combattre le racisme, la
xénophobie, l’islamophobie
Voilà pourquoi nous défendrons inlassablement notre République une, indivisible, laïque.
Voilà pourquoi, en paraphrasant R Badinter, je dirai : « le temps de la fraternité est arrivé ».
Je voudrais terminer par cet extrait du poème « Liberté » de P Eluard :
Sur toutes les pages lues,
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur la lampe qui
s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le front de mes amIs
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom.
LIBERTE
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