Après discussion lors du dernier Bureau Fédéral (Carcassonne 14-15/01/06), les remarques suivantes doivent être comprises comme un complément au texte de Robert Lafont. Nos remarques ont porté notamment sur les points suivants :
Préciser l’objectif politique de l’analyse présentée
Les moyens à mettre en place
Pour une analyse dynamique de la question européenne ; perspectives.
Dans l’ensemble nous sommes en accord avec l’essentiel du texte. Il pose des orientations sur les grands sujets sociaux, (géo)politiques, nationalitaires qui traversent le monde aujourd’hui. « Nous voulons inventer l’avenir » (titre possible ?) et nous refusons le cocon dans lequel nous, Partit Occitan, avons refusé de nous enfermer. Néanmoins, nous devons nous poser la question : l’idée d’un texte d’analyse peut-il à lui seul rassembler ? Faut-il faire une déclaration sur ce que nous sommes ou - pour nous poser comme « Sujet d’Histoire » - affirmer la politique que nous voulons, et ce faisant, nous en donner les moyens ?
Une telle interrogation exige une analyse des niveaux d’intervention, de ce qui nous identifie et nous pose dans le jeu politique qui nous est imposé. On ne peut éluder la question pratique des moyens de la politique et notamment celle des alliances.
Que voulons-nous mettre en place ? Une nouvelle Convention occitane ? Avec QUI ? Une concertation plus réduite de participation entre occitanistes ? Elargir la participation et revenir à une formule Convention dont la difficulté rencontrée fut de vouloir aborder plusieurs thèmes à la fois ? Si tel était l’objectif (élargir aux élus, syndicalistes, associatifs) un accord sur le fond serait plutôt difficile. Préciser notre réflexion en la centrant sur un thème majeur, tout en étant conscients que tout se tient (fin de l’Etat Nation, Europe, nationalités et identités culturelles) est-il préférable ?
Aussi, si notre objectif se précise, le texte de Robert peut être considéré comme la partie d’analyse de la situation générale qui est imposée aux peuples du monde, d’Europe et plus particulièrement aux peuples de France, dont les occitans. Reste à préciser sa finalité. Si les Occitans déclarent qu’ils sont porteurs d’avenir, qu’ils veulent participer à la réalisation d’une société plus juste socialement, culturellement, une société démocratique d’un type nouveau….
Dans le cadre de la réunion de la gauche en vue des présidentielles (8 février), réunion à laquelle nous sommes conviés en tant que fédération R&PS, nous défendrons les positions minimum suivantes :
Un texte d’affirmation se conçoit comme un tremplin pour rassembler. Il doit être clair dans son positionnement, ce qui est le cas. Mais pour une organisation politique il doit avoir une visée et une traduction politiques. C’est la difficulté de l’exercice auquel, si nous sommes d’accord, il faut donner corps.
Nous sommes donc pour un rééquilibrage du texte de Robert Lafont par la prise en compte de propositions politiques du court et moyen termes.
En ce sens, la partie sur la France (France I à France V) a notre accord global. Il peut et doit être accompagné de propositions pour donner du poids à notre plate-forme/Déclaration commune de la situation analysée par Robert.
L’analyse sur l’Europe. L’échec du référendum sur le traité constitutionnel européen a bloqué le processus. Les questions budgétaires ont pris le pas sur l’avancée politique. Une telle situation doit évoluer et évoluera sans doute. Le débat entre la poursuite du processus référendaire et la révision du traité a lieu et va se poursuivre dans les trois prochaines années.
Si nous sommes d’accord avec l’analyse faite par Robert sur le caractère néo-libéral globalisé sous domination américaine, sur l’échec du socialisme étatiste dans les pays de l’Est et leurs conséquences sur la gestion européenne, nous nous interrogeons sur la suite à donner à cette situation :
soit refuser le blocage de cette réalité en attendant qu’elle évolue. Mais comment ?
soit la prendre en compte en défendant une évolution du traité, voire sa modification profonde, pour faire avancer nos idées.
Cette seconde solution- réformiste- en attendant une alternative (mais laquelle ?), dictée par les rapports de forces mondiaux et européens, devrait reposer sur trois idées :
Cette analyse minimum doit nous permettre de dégager un espace politique pour nos revendications. Il faut dépasser le blocage vis-à-vis du traité référendaire. L’Europe libérale existe dans les faits sans l’épreuve du traité constitutionnel. La dimension prioritaire du marché l’emporte sur la question du « conflit de civilisations » (la question de la Turquie est sciemment instrumentalisée), même si l’essor de l’islamisme est une réalité ; il n’en demeure pas moins un problème politique, réactivé par la domination impérialiste de l’Occident riche). A moins d’en changer fondamentalement la nature, ce que nous ne pouvons faire présentement, essayons de changer le rapport des forces de l’intérieur. Tout en étant conscient que c’est la logique des Etats-Nations qui domine aujourd’hui.
En conclusion :
Nous faisons nôtres les cinq conclusion du texte de Robert Lafont.
Nous souhaitons qu’une articulation politique explicitée renforce l’analyse de fond qui y est faite et que Robert exprime dans sa conclusion : « Nous envisageons comme quiconque la politique de terrain qu’il exige, dans le cadre des institutions actuelles, et en profondeur ».
Le Bureau Fédéral du Partit Occitan