COMMUNIQUE DE PRESSE
Cette arithmétique nouvelle c’est celle de l’Assemblée Nationale quand elle vote sur les langues régionales.
La manoeuvre qui a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à l’Assemblée Nationale est bien triste.
Alors que se discutait en séance une proposition de loi sur les langues régionales présentée par le député Paul Molac, ce texte a été rejeté par le vote des députés socialistes.
Il n’y avait que 24 députés en séance. Le vote s’est terminé par 14 voix contre, 13 pour, et une abstention. Eh oui cela fait 28 votants !
Comment arrive t-on à faire 28 votants avec 24 députés ? Tout simplement en faisant de la délégation de vote. Cela s’appelle un scrutin public, qui est un vote électronique. Quatre députés qui étaient ailleurs ( en mission) ont donc participé au vote. Parmi ces quatre votes qui ont empêché l’adoption du texte il y a deux députés qui ne manquent pas, chaque fois qu’ils le peuvent, de dire tout leur engagement en faveur de la langue occitane. Il s’agit de Pascal Deguilhem, député de Dordogne et de Pascal Terrasse député d’Ardèche
Savaient-ils que l’on se servirait de leur vote pour faire échouer ce texte et empêcher que soient prises des dispositions nouvelles en faveur de l’enseignement des langues régionales, de leur présence dans l’audiovisuel et dans la vie publique ? Ont ils vraiment demandé que l’on vote ainsi à leur place ? Il faudra le leur demander.
En tous cas, les parlementaires socialistes qui avaient voté il y a bientôt deux ans en faveur de la ratification de la Charte européenne ont oublié d’être présents jeudi soir.
Il y aura intérêt pour eux à éclaircir ce mystère qui fait que lorsqu’une proposition de loi sur un sujet qui les intéresse (disent ils !) passe en séance ils laissent voter ceux qui s’y opposent par délégation électronique.
Tout ceci est évidemment très conforme au règlement…il n’y a aucune magouille. Mais la cohérence politique, la sincérité des engagements, c’est plus qu’un règlement. Et même s’il n’y a aucune magouille il y a bien des gens, des citoyens qui se sentent trahis, floués, trompés. Et c’est ce genre de chose qui fait qu’un jour l’arithmétique électorale devient catastrophique. Pensez y avant de déléguer votre responsabilité la prochaine fois !
Enfin s’il y avait peu de présents la question que se posent bon nombre de défenseurs des langues est la suivante : où étaient les autres députés, de droite et de gauche qui son si prompts à défendre le sujet en campagne électorale ? Ailleurs c’est sûr . Ah ! le cumul des mandats, ça prend du temps !
David Grosclaude, pour le Partit Occitan