(Photo David Mc Kelvey – CC)
Malgré la décision du tribunal administratif de Marseille de rejeter les recours contre la DUP (déclaration d’utilité publique), les opposants au projet de ligne nouvelle Provence Côte d’Azur (LNPCA) s’organisent et se font entendre cet été.
Du côté ouest varois, le Collectif Stop LGV Sud Sainte Baume organise son appel à la décision du tribunal et travaille ses propositions alternatives moins coûteuses tant en argent qu’en CO2 , essayant d’éviter l’augmentation de la pression foncière sur le terroir de l’appellation Bandol, tandis qu’à l’est le monde économique et les élus prennent position et soutiennent la création d’un nouveau collectif StopLNPCA dans l’Esterel.
Avec ce projet, on assite à une guerre de position entre Renaud Muselier, président de la Région (ex-LR devenu Renaissance en 2022) et président de la société de la Ligne Nouvelle, et le maire (LR) de Saint-Raphaël Frédéric Masquelier. Ce dernier dénonce notamment la double casquette du président de Région, l’accusant de chantage aux subventions pour l’adhésion des collectivités au projet. Il déclare dans son communiqué du 30 juillet : « après avoir fait du retournement de veste une discipline politique en soi, le voilà désormais maître dans l’art de la double casquette qui lui permet de défendre une société qu’il préside, au sein d’une Région qu’il dirige.”
Aujourd’hui les arguments contre le projet et notamment contre les phases 3 et 4 sont toujours autant d’actualité, que ce soit le coup pharamineux de plus de 14 milliards pour une vingtaine de minutes gagnées sur un Paris-Nice avec la partie européenne du budget toujours en question, le coût environnemental de la construction pour les tunnels, ponts, passages dans les vignes, et le désengagement constant dans les transports de proximité pour l’ensemble du territoire provençal.
La LNPCA était déjà à sa création un caprice des élus voulant leur gare, elle est aujourd’hui un outil politique pour le président de la région… tout ça sur le dos des habitant.e.s qui devront payer cette guerre d’égo de leur poche dans les 30 prochaines années si l’Etat ne met pas fin à ce gouffre financier rapidement.
Le Partit Occitan rappelle son opposition aux grands projets LGV qui se développent sur le territoire occitan, que ce soit en Provence ou en Gascogne. Ces projets sont trop coûteux, ne correspondent pas à notre vision de l’aménagement du territoire, de l’écologie,grèvent les budgets des collectivités. Priorité doit être donnée à la rénovation et modernisation des lignes existantes.