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À propos du 10 septembre

Le 8 septembre il est très probable qu’il n’y aura plus de gouvernement Bayrou. Nous ne savons pas ce que serà la suite. Y aura t-il des manifestations le 10 septembre ? Qui appellera à manifester et sur quels thèmes. Les choses seront plus claires dans quelques jours. Cependant le Partit Occitan dit son point de vue à propos d’une date qui a été très médiatisée.

Dénoncer une politique, dénoncer l’injustice, demander une orientation nouvelle des politiques sociale, économique et écologique est légitime. Mais des manipulations afin de remettre en cause les principes démocratiques de base est dangereux.

Se rebeller, dire que nous sommes en colère à cause de la politique annoncée par le gouvernement, vouloir manifester contre la façon dont il veut résoudre la question de la dette publique : c’est légitime.

Dénoncer l’absence d’une véritable politique économique qui prenne en compte la justice sociale, demander que les plus riches payent plus que les salariés, taxer plus les revenus du capital et moins ceux du travail ; c’est aussi ce que nous demandons.

Exiger une politique écologique audacieuse, c’est une revendication que nous partageons.

Nous ajoutons à tout cela la revendication d’une réforme de l’État centralisé afin d’aller vers une Républque fédérale, avec des régions qui disposeront de véritables pouvoirs ; nous revendiquons aussi pour notre langue une politique de soutien et de développement dans tous les domaines.

 Si le 10 septembre doit être cela, bien sûr nous soutenons.

Mais les revendications exprimées dans les premiers appels à bloquer le pays ne se limitent pas à une critique et une remise en cause de la politique du gouvernement.

L’appel qui est apparu au mois de mai sur un site intitulé « Les essentiels » nous parle d’une « France souveraine ». Il y est présenté un programme qui touche tous les secteurs, avec un vocabulaire choisi. Les mots sont faits pour tenter de plaire au plus grand nombre, particulièrement dans le domaine économique et social. Parmi les revendications qui se prétendent « apolitiques » et « asyndicales » nous trouvons des thèmes qui n’entrent absolument pas dans nos choix politiques et sociétaux.

Sortir de l’Europe pour récupérer notre souveraineté ? Le mot « Frexit » est employé. Le site nous parle aussi : « des racines chrétiennes de la France et de ses traditions chrétiennes » tout en évoquant une « laïcité d’équilibre ». Qu’est que cela ? Ce serait résumé par ce slogan : « Pacte français : foi, raison et fraternité ».

On y parle aussi de maitriser l’immigration, sans plus de précisions. Il nous est dit qu’il faut moins de charges sociales et qu’il faut relancer la consommation. Pour ce qui est de l’écologie tout ressemble à un discours fait pour plaire à ceux qui dénoncent une écologie qui serait trop radicale.

Nous trouvons aussi la volonté de : « promouvoir une République une et indivisible » ainsi que cette phrase qui demanderait quelques explications : « Une France unie dans ses différences, forte de l’égalité et du respect mutuel ». Sans explications cela est flou ! On y parle aussi de « protéger les traditions locales » et de « promouvoir le français et la francophonie ».

L’aspect conspirationniste de l’appel pose aussi un problème. On y dénonce un État qui serait entre les mains d’organisations secrètes comme les Francs-maçons. On y donne une liste de personnalités qui seraient à l’origine de manipulations et d’influences occultes sur l’État et sa politique. Tout cela débouche évidemmment sur la proposition de « dissoudre l’appareil partisan » . Supprimer les partis, pour les remplacer par quoi ? Rien n’est dit à ce sujet.

Tout cela n’a pas une odeur sympathique et nous ramène quelques décennies en arrière lors de périodes qui ne furent pas propices à la démocratie.

Nous pensons que les partis sont indispensables en démocratie, comme les syndicats.

Nous pensons qu’il y a un danger à soutenir sans conditions ce mouvement et à mêler notre voix à celle de gens qui veulent manipuler l’opinion et qui pourraient bien être eux aussi manipulés.

Nous ne soutenons que des revendications qui sont la critique et la dénonciation d’une politique économique, sociale et ecologique injuste dont le seul objectif est la préservation d’un système qui favorise les plus riches.

Nous demandons un changement en profondeur de la politique budgétaire et une réforme de l’État.

Nous ne donnerons aucun soutien à des idées contraires aux principes élémentaires de la démocratie  en laissant croire que c’est une façon de  réhabiliter la « souveraineté du peuple » C’est suspect et nauséabond. Cela sent la manipulation.

OUI à une action dénonçant le choix gouvernemental de faire payer les dérives de l’État central français par la masse des petits, des obscurs, des sans-grades

NON à un chaos orchestré par des forces obscures dont le seul objectif est la destruction de la démocratie.

Ukraine : l’UE ne peut pas être absente d’une négociation

La question de la paix entre Russie et Ukraine concerne l’Union européenne.

La rencontre entre le président des États-Unis et le président de la Russie montre que Donald Trump a décidé de considérer Vladimir Poutine comme un chef d’État normal. Il l’aide à retrouver une place dans les relations internationales.

Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le peuple d’Ukraine, ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’Europe et ce n’est pas non plus une bonne nouvelle pour la paix. Que des négociations se fassent sans la présence de responsables politiques du pays victime de l’agression en dit long sur le respect que ces deux chefs d’État ont pour le peuple ukrainien.

Cela en dit long également sur le mépris qu’ils ont vis-à-vis de l’Europe.

La politique impérialiste de Poutine, sa vision guerrière serait encouragée si des concessions territoriales et politiques sont accordées à la Russie. Ce serait une prime donnée au militarisme russe. Pourquoi s’arrêterait-il après une telle victoire politique, diplomatique et militaire ?

Le Partit Occitan espère que les européens seront à la hauteur du défi qui se présente devant eux. Un réglement de la guerre menée par Poutine ne peut pas se faire sans la présence de l’UE. C’est aussi ce que demandent les responsables ukrainiens.

Partit Occitan, le 18 août 2025

Loi Duplomb : abrogeons-la totalement !

Censurer quelques articles, c’est bien. Abroger la loi, c’est mieux !

l’environnement et a décidé de censurer ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un néonicotinoïde. Bien sûr que c’est une bonne chose mais ce n’est pas assez. C’est toute la loi qu’il aurait fallu censurer. Nous redisons que, pour nous, ce n’est pas avec cette loi que nous règlerons les problèmes de l’agriculture. En la promulgant, le président d ela République a décidé de favoriser une agriculture industrielle qui empêchera le développement d’une agriculture paysanne.

C’est une façon de renoncer à s’acheminer vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, des consommateurs et aussi des agriculteurs et de leur santé. Nous continuerons de demander l’abrogation de cette loi et nous demandons aux députés de s’acheminer vers la rédaction d’un texte qui favorisera le développement d’une agriculture adaptée aux questions de protection de l’environnement, de la santé et qui prenne en compte le changement climatique avec ses conséquences que nous constatons chaque jour : manque d’eau et feux géants.

Partit Occitan, le 18 août 2025

La ligne nouvelle LNPCA accumule les oppositions

(Photo David Mc Kelvey – CC)

Malgré la décision du tribunal administratif de Marseille de rejeter les recours contre la DUP (déclaration d’utilité publique), les opposants au projet de ligne nouvelle Provence Côte d’Azur (LNPCA) s’organisent et se font entendre cet été.

Du côté ouest varois, le Collectif Stop LGV Sud Sainte Baume organise son appel à la décision du tribunal et travaille ses propositions alternatives moins coûteuses tant en argent qu’en CO2 , essayant d’éviter l’augmentation de la pression foncière sur le terroir de l’appellation Bandol, tandis qu’à l’est le monde économique et les élus prennent position et soutiennent la création d’un nouveau collectif StopLNPCA dans l’Esterel.

Avec ce projet, on assite à une guerre de position entre Renaud Muselier, président de la Région (ex-LR devenu Renaissance en 2022)  et président de la société de la Ligne Nouvelle, et le maire (LR) de Saint-Raphaël Frédéric Masquelier. Ce dernier dénonce notamment la double casquette du président de Région, l’accusant de chantage aux subventions pour l’adhésion des collectivités au projet. Il déclare dans son communiqué du 30 juillet : « après avoir fait du retournement de veste une discipline politique en soi, le voilà désormais maître dans l’art de la double casquette qui lui permet de défendre une société qu’il préside, au sein d’une Région qu’il dirige.”

Aujourd’hui les arguments contre le projet et notamment contre les phases 3 et 4 sont toujours autant d’actualité, que ce soit le coup pharamineux de plus de 14 milliards pour une vingtaine de minutes gagnées sur un Paris-Nice avec la partie européenne du budget toujours en question, le coût environnemental de la construction pour les tunnels, ponts, passages dans les vignes, et le désengagement constant dans les transports de proximité pour l’ensemble du territoire provençal.

La LNPCA était déjà à sa création un caprice des élus voulant leur gare, elle est aujourd’hui un outil politique pour le président de la région… tout ça sur le dos des habitant.e.s qui devront payer cette guerre d’égo de leur poche dans les 30 prochaines années si l’Etat ne met pas fin à ce gouffre financier rapidement.

Le Partit Occitan rappelle son opposition aux grands projets LGV qui se développent sur le territoire occitan, que ce soit en Provence ou en Gascogne. Ces projets sont trop coûteux, ne correspondent pas à notre vision de l’aménagement du territoire, de l’écologie,grèvent les budgets des collectivités. Priorité doit être donnée à la rénovation et modernisation des lignes existantes.

L’Occitanie brûle !

Une fois de plus, en 2025, nous voyons les feux se multiplier et constatons que la lutte contre ces incendies est toujours plus compliquée.

Bien entendu, le changement climatique et les canicules sont des éléments qui amplifient le phénomène. Pourtant, le feu n’est pas une chose nouvelle. Les humains sont toujours confrontés à ce péril.

Aujourd’hui la solution présentée au public est, en priorité, celle la technologie pour lutter contre les mégafeux. Il faudrait toujours plus d’avions bombardiers d’eau, plus de pompiers. Tout cela a un coût. Bien sûr qu’il y a des campagnes de prévention, d’information qui sont faites pour sensibiliser l’opinion mais elles ne semblent pas d’une grande efficacité.

Les mégafeux sont, c’est une banalité que de le dire, à l’origine, de petits feux qui s’embrasent dans des zones isolées et mal débrouissaillées. Il serait peut-être intéressant de réfléchir un peu plus à la façon d’empêcher ces feux de prendre l’ampleur que nous avons vue durant ce mois de juillet.

Il y a d’abord l’absence d’activité humaine pendant toute l’année dans des territoires où vivaient autrefois des femmes et des hommes qui nettoyaient les bois, la garrigue et tout ce qui pouvait brûler. C’était un travail commun aux humains et aux animaux : pour se nourrir, le bétail nettoyait des lieux désormais difficiles à défricher. Il y avait des villages peuplés de gens qui s’occupaient de tuer un petit feu dès qu’il se déclarait et qui avaient, ce que l’on pourrait appeler, une « culture du feu ».

Il nous faut mener une réflexion sur l’occupation du territoire. Il serait peut-être possible d’économiser de grands investissements matériels en rendant à nouveau rentable et attractive une utilisation agricole de territoires condamnés à brûler. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas de matériel moderne pour lutter contre des situations exceptionnelles (qui deviennent peu à peu ordinaires) mais ce serait sûrement plus économique de prendre les problèmes en amont. Une réflexion sur l’urbanisme est également nécessaire. Nous avons vu les dégâts de cet urbanisme qui bétonne et bitume avec les inondations. L’eau qui tombe en grande quantité en peu de temps , ruisselle encore plus sur les surfaces artificialisées.

Maintenant, avec le feu, nous voyons les inconvénients de l’urbanisme débridé dans nos régions. Le travail des pompiers consiste d’abord à défendre des lieux peuplés de plus en plus dispersés. Le risque de pertes humaines le justifie sûrement. Mais cet urbanisme (qui est aussi de plus en plus touristique) change la nature des feux et en multiplie les sources. Il y a un nombre croissant de personnes laissant leur terrain sans débrouissailler ou sans enlever les ronces. De même, la population vieillit dans cet urbanisme qui n’est plus celui d’autrefois.

Il sera très coûteux de ne privilégier que la solution technologique (plus d’avions, plus de matériel). Cela semble une course sans fin. Il est faux de croire que la technologie peut tout. Pour une adaptation au changement climatique et à ses conséquences, il faut chercher des solutions de nature diverse. Le feu qui s’éteint facilement est celui que l’on n’allume jamais !

Gaza : entre les bombes et la faim

(Fòto Jaber Jehad Badwan – CC)

La situation de famine à Gaza n’est que le résultat de la volonté du chef du gouvernement israélien de poursuivre la guerre, quoi qu’il en coûte et de détruire l’ensemble de la population. Il fait de la faim un arme de destruction de la population de Gaza et aujourd’hui près d’un demi-million de personnes sont confrontées à des conditions de famine et l’ensemble de la population souffre d’une insécurité alimentaire aiguë.

Benyamin Netanyahou ne veut pas arrêter une guerre qui est la seule façon pour lui de se maintenir au pouvoir. La fuite en avant d’un homme allié à l’extrême droite a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Les bombardements et aujourd’hui la famine organisée n’ont qu’un objectif : faire de Gaza un territoire vidé de ses habitants permettant ainsi d’en faire un territoire israélien. Cette politique d’annexion en cours depuis des années avec l’implantation systématique et régulière de colonies en Cisjordanie s’accélère depuis octobre 2023.

L’idéologie des extrémistes alliés à Benyamin Netanyahou n’est rien d’autre que la répétition de ce que l’on pouvait entendre dans les années 1930 lorsque les régimes fascistes et nazis parlaient de leur besoin « d’espace vital ».

Affamer la population de Gaza afin qu’elle abandonne le territoire, c’est l’objectif. La communauté internationale le constate mais chacun fait aussi le constat que la population de Gaza n’a aucun moyen de fuir et d’échapper au piège que B. Netanyahou maintient avec un rare cynisme. L’Union européenne est très silencieuse et ne réagit pas, même symboliquement, pour faire respecter le droit international. Elle échoue même lorsqu’elle essaie de permettre à l’aide humanitaire de se déployer à Gaza. Elle pourrait au moins mettre en place des sanctions économiques comme cela a été fait contre la Russie. La fin de toute aide militaire à Israël et l’arrêt des programmes de recherches en lien avec l’armée israélienne sont le minimum que l’on est en droit d’attendre de l’Europe. 

La situation est d’autant plus tragique dans la mesure où personne ne semble en mesure de faire la pression nécessaire sur le chef du gouvernement israélien afin qu’il mette fin à cette situation. Le soutien de Donald Trump à Netanyahou est sans faille et conforme aux déclarations et aux actes du président des États-Unis depuis le début de son deuxième mandat. Il faut bien reconnaitre que pour le moment, en dehors d’exprimer notre solidarité et une indignation plus que légitime, on ne voit aucune solution se dessiner d’autant plus que la férocité de la politique de Netanyahou renforce la position de ceux qui, au Hamas, ne veulent pas d’un règlement par la négociation et instrumentalisent le martyre du peuple de Gaza.

Un cessez-le-feu, le passage de l’aide humanitaire, la mise en sécurité de la population gazaouie, tout comme le respect du droit international et l’application des sanctions sont pourtant indispensables et le point de départ de toute discussion. Tout cela rend encore plus difficile la possibilité d’imposer une solution à deux États. Pourtant, sans reconnaissance d’un État palestinien par un nombre d’Etats plus conséquent, rien ne sera possible à long terme.     

Partit Occitan le 26/07/2025

Budget : Bayrou oublie la justice et l’équité

Le Partit Occitan considère que les propositions du premier ministre sur le déficit budgétaire et la dette publique ne sont pas justes. L’équité est absente de ce plan. Les efforts demandés à ceux qui depuis des années s’enrichissent de plus en plus vite ne sont pas suffisants, voire absents.

Prendre l’argent des salariés et des retraités en priorité n’est pas la bonne méthode pour  sortir d’une impasse qui est budgétaire et politique.

S’il faut faire des efforts la contribution des plus riches doit être plus conséquente. Ceux qui regrettent que depuis des années l’État a trop dépensé ne doivent pas oublier que les fortunes qui ont progressé depuis 10 ans ont largement profité de l’argent public.

Vouloir réduire la dette sans prendre en compte la nécessité d’un partage équitable de l’effort est une impasse.

Ce plan est basé sur l’idée qu’il peut y avoir un effet de « ruissellement ». Plus de travail, plus de croissance, plus d’activité serait un bénéfice pour tous. Cette vision de l’économie creuse est fausse. Les inégalités se creusent. Le ruissellement est négligeable.

Des efforts vont être demandés aux collectivités. Elles n’ont jamais pratiqué le déficit budgétaire. Elles n’en ont pas le droit. L’État centralisateur fait peser sur elles les erreurs du passé et refuse de leur donner les moyens, politiques, fiscaux et budgétaires de gérer leurs affaires.

On peut faire des économies en abandonnant les nombreux grands projets inutiles (autoroutes, LGV par exemple). Cela permettrait aussi aux collectivités territoriales de faire des économies puisque l’État les sollicite largement pour payer les factures.

Rien n’est dit sur le levier qu’une véritable conversion de l’économie pourrait représenter. On reste dans les vieux schémas : « consommons plus et produisons plus » alors que c’est du « mieux » qu’il nous faut. Les questions écologiques sont oubliées. Bâtir un projet de budget sur toujours plus de consommation pour relancer l’économie c’est oublier ce que la réalité nous dit chaque jour que les ressources de la planète ne sont pas inépuisables

Prétendre attirer de l’activité chez nous par une énergie « la moins chère » d’Europe grâce au nucléaire est une ritournelle vieillote. C’est oublier les milliards déja engloutis dans des projets qui peinent à prouver leur efficacité. C’est oublier la dette que nous laissons aux générations futures sous forme de déchets. C’est oublier les risques. Quant à l’indépendance énergétique que le nucléaire procure c’est oublier que l’uranium est importé dans des conditions tout à fait constestables.

Ce plan semble enfin et surtout inspiré par le calendrier électoral et la future présidentielle, véritable obsession de l’ensemble de la classe politique. Le gouvernement pense à 2027, l’extrême droite et la droite aussi et à gauche beaucoup continuent à ne penser qu’à cela.

A qui profite la crise politique qui se profile ? Malheureusement à l’extrême droite dont l’arrivée au pouvoir serait une catastrophe démocratique et économique.

Partit Occitan, le 18 juillet 2025

Un nouveau chemin pour la Kanaky / Nouvelle Calédonie.

Le Partit Occitan salue le courage des signataires de l’accord annoncé samedi sur la Kanaky / Nouvelle Calédonie. 

Les obstacles pour trouver un accord étaient nombreux mais la situation politique comme la situation économique obligeait à un accord. La question du corps électoral était centrale et nous ne pouvons pas oublier que ceux qui avaient décidé de changer sa constitution il y a quelques mois sont responsables de l’explosion de violence qu’a connu l’île.

Les éléments nouveaux sont importants comme par exemple la double nationalité, la création d’un État différent de l’État français, associé à la République. Ce sont quelques éléments qui peuvent être considérés comme historiques… à la condition qu’ils soient mis en place.

Pour ce faire, il y aura encore de nombreuses difficultés, que ce soit sur le territoire ou au sein de l’hexagone.

Le changement de la Constitution ne sera pas une affaire simple ; espérons que les parlementaires seront suffisamment raisonnables pour accepter le changement ! Mais les forces contraires au changement sont à l’oeuvre depuis longtemps ; depuis les accords déjà qualifiés d’ « historiques » en 1988, voulus par Michel Rocard, Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou… il y a 37 ans !

Cela démontre que la France est mal armée pour régler rapidement et de façon sereine les questions coloniales. L’Histoire en donne de nombreux exemples.

Pour nous, c’est une affaire que ceux qui vivent sur l’île doivent régler entre eux. Bien sûr, certains constitutionnalistes, certains responsables politiques diront que les accords vont contre les principes sacrés de l’unité de la République, de l’unicité du peuple français, de la souveraineté, etc…

L’important pour nous est de créer les conditions de la paix civile sur l’île, de la sécurité pour toutes et tous, d’un développement économique juste et durable. Nous ne pouvons pas perdre de vue le contexte historique. Le territoire fut conquis à l’époque coloniale sans aucun respect pour les habitants.

La France est dans l’obligation d’accepter des solutions qui ne sont peut-être pas dans « la tradition » mais entre la paix et la démocratie d’un côté et la prétendue « tradition » de l’autre, notre choix se portera sur la démocratie.

La République française est donc capable de reconnaître un peuple dans la périphérie du territoire français. Il n’y a donc pas d’obstacle à la reconnaissance des autres peuples et en particulier le peuple occitan.

Dans le chaos de ce XXIe siècle naissant, le règlement co-élaboré d’un conflit entre belligérants d’un même territoire est une bonne nouvelle et une espérance pour l’avenir.

Partit occitan, le 15 juillet 2025.

La comuna 2026 : appel à candidatures

Vous êtes candidate,

Vous êtes candidat

Vous êtes déjà élue ou élu dans votre commune

Dans une  petite commune, une commune moyenne ou grande, vous vous sentez prêt à promouvoir des projets occitanistes en faveur de notre langue et de notre culture lors des élections municipales de 2026.

Venez participer à la mise en place de « La comuna 2026 » lors d’une réunion en visoconférence le :

18 septembre de 19h à 21h

Inscrivez-vous pour recevoir le lien de la visioconférence et les informations nécessaires.

Parlez-en autour de vous, rejoignez-nous et motivez d’autres candidatures.

Contact : 06 83 01 19 37 /  lacomuna2026@gmail.com

Les candidates et les candidats qui se déclarent et qui nous rejoignent ne sont pas tenus d’être membres du Partit Occitan. Le label sera « La comuna 2026 ». Une plate-forme commune à tous et toutes sera co-élaborée.

Lettre du collectif « Pour que Vivent Nos Langues » au premier ministre François Bayrou

Le Collectif Pour Que Vivent Nos Langues, qui regroupe les structures associatives représentant la diversité des acteurs des langues régionales, a adressé au Premier ministre François Bayrou une lettre sur la place des langues régionales dans la réforme de la formation initiale et du recrutement des enseignants.

Une copie a été adressée à la ministre de l’Education nationale Mme Elisabeth Borne et aux députés, députées, sénateurs et sénatrices. Cette lettre dénonce le fait qu’aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026.

Pour Que Vivent Nos Langues propose des mesures nécessaires et urgentes pour nos langues, leur enseignement et leur pratique sur les territoires concernés.

***

Monsieur le Premier ministre,

Le collectif « Pour Que Vivent Nos Langues », composé de structures associatives, représente l’ensemble des acteurs principaux œuvrant en faveur des langues régionales sur les territoires concernés.

Vous avez annoncé le 28 mars dernier en compagnie de Mme Elisabeth Borne la relance de la réforme de la formation initiale des enseignants.

C’est à ce titre que nous nous adressons à vous parce que nous connaissons votre attachement aux langues de France, manifesté par votre action lors de vos fonctions de Ministre de l’Éducation nationale. Plus récemment, en mai 2021, lors de l’annonce de la censure partielle de la loi du 21 mai 2021, vous déclariez

que « la France et l’État ont le devoir de soutenir les langues régionales ». Vous aviez ainsi tenu à rappeler que « les langues régionales font partie du patrimoine culturel français » et qu’elles représentent « un bien culturel précieux pour des millions de Français ».

Or, dans les textes que le ministère de l’Education nationale a publié ce 19 avril, aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026. Concernant la formation et le recrutement des enseignants, notre collectif est porteur de propositions présentées notamment aux députés du groupe d’études « langues et cultures régionales » lors de notre audition à l’Assemblée nationale le 8 novembre 2023.

Ces propositions se trouvent en ligne sur notre site. Le 12 octobre 2022, nous avions également adressé au ministère de l’Education nationale dans un courrier – resté sans réponse – des propositions sur la formation et sur le concours des enseignants bilingues.

Or, les objectifs de généralisation de l’offre d’enseignement des langues régionales fixés par la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion (article 7, intégré dans le code de l’Éducation, Art. L. 312-11-2)  , se heurtent au déficit criant, dans les régions concernées, d’enseignants capables d’enseigner les langues régionales et en langues régionales. D’où la nécessité de mesures concrètes quant à la formation initiale ainsi que pour les concours de recrutement de tels enseignants :

« Sans préjudice de l’article L. 312-11-1, dans le cadre de conventions entre l’État et les régions, la collectivité de Corse, la Collectivité européenne d’Alsace ou les collectivités territoriales régies par l’article 73 de la Constitution, la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves »

Les décrets publiés le 19 avril, concernant les concours des premier et second degrés continueront d’aggraver ce manque d’enseignants. Ils reprennent notamment les éléments négatifs de la réforme du CRPE (Concours

de recrutement de professeurs des écoles) de 2022 conduite sous la houlette du Ministre de l’Éducation de l’époque, M. Blanquer, qui avait sensiblement diminué le poids des langues régionales, rendant le concours CRPE actuel « spécial langues régionales » de moins en moins « spécifique »,

Dans le même ordre d’idées, la non-intégration des langues vivantes régionales, dans la seconde épreuve de l’admissibilité du concours concernant les langues vivantes va totalement à l’encontre de la loi du 21 mai 2021 et de son article L 312-11-2 du code de l’Éducation déjà cité.

Cette intégration des langues régionales avait pourtant été possible en 1995, quand vous étiez vous-même Ministre de l’Éducation nationale, avant l’ouverture du concours spécial Langues Régionales en 2002. Et même dans le cas du concours spécial, il nous semble que les langues régionales devraient avoir un poids beaucoup plus important.

Pour les membres du collectif, un certain nombre de mesures sont donc nécessaires et urgentes dans le cadre de la réforme en cours. Notons en préambule qu’un développement de la formation des futurs enseignant.es

de et en langues régionales nécessite forcément des moyens ministériels budgétaires spécifiques affectés aux établissements concernés (INSPé – Universités) pour limiter les effets de la concurrence entre formations.

Pour le premier degré :

-la création de Licences de Professorat des Écoles (LPE) bilingues / langues régionales intégrant une formation intensive à la langue régionale (soit l’équivalent d’une formation d’environ 1200 heures réparties sur les trois ans de la licence).

-la mise en place d’un véritable concours de recrutement de Professeurs des écoles spécifique (CRPE) aux langues régionales, où la parité avec le français serait véritablement prise en compte, et même au-delà, puisque ces enseignants seront destinés à enseigner en langue régionale.

-la refonte du Master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation), mention Professorat des Écoles bilingues français-langues régionales, où la part des enseignements en langues régionales est au minimum de 50 % de l’emploi du temps.  Ces deux derniers points sont réclamés depuis 2015 par la section 73 (Cultures et langues Régionales) du Conseil National des Universités dans le cadre d’une motion votée à l’unanimité à Toulouse le 6 février 2015, motion annexée au présent courrier.

-la prise en compte des langues régionales dans l’épreuve de langues vivantes du futur concours de professeur des écoles et l’intégration d’un module langues et cultures régionales dans les maquettes de formation du Master Professorat des Écoles (hors parcours bilingue) dans les territoires concernés afin de pouvoir appliquer l’article L. 312-11-2 du Code de l’Éducation , instauré par loi du 21 Mai 2021.

-l’ouverture d’une liste complémentaire aux concours spéciaux langues régionales.

Pour le second degré :

-la révision des maquettes des CAPES/ CAFEP prenant en compte la spécificité de l’enseignement bilingue, ce qui suppose l’ajout, à côté des valences actuelles (Histoire-Géographie, Mathématiques, Langues Vivantes Etrangères, Lettres), d’autres valences complémentaires ouvrant à l’enseignement d’autres Disciplines Non Linguistiques (DNL) dans les domaines suivants : SVT, EPS, Physique – Chimie, Numérique / informatique, Éducation musicale, Arts plastiques, SES, technologie.

-en complément, la conception et la mise en œuvre de maquettes de CAPES et CAFEP monovalents en langues régionales sur le modèle actuel du CAPES de Langue Corse.

-l’ouverture – ou la réouverture, puisqu’il y a eu aussi, dans ce domaine, un terrible rétrécissement de l’offre depuis les dernières décennies – des formations aux concours externes et internes (CAPES, CAFEP, dans chacune des académies concernées, en comprenant la diaspora parisienne). L’agrégation en langues régionales récemment mise en place n’offre que de maigres possibilités pour le moment.

-une augmentation des postes aux CAPES et CAFEP – langues régionales et à l’agrégation des langues de France.

-la parution des programmes de l’agrégation à la même date que pour les autres disciplines,

-l’ouverture, chaque année, de sessions de CAPES-CAFEP interne donnant aux nombreux enseignants contractuels des perspectives de titularisation,

-enfin, l’ouverture de parcours de titularisation pour les enseignants de langues régionales ressortissants européens non français.

Nous rappelons, par ailleurs, que l’insuffisance du nombre de candidats aux concours d’enseignants est une des conséquences des effets délétères des réformes du second degré sur les effectifs des étudiants des filières universitaires concernées, en mesure de constituer des viviers suffisants.

Nous ne doutons pas de votre volonté, Monsieur le Premier ministre, de clarifier et améliorer la situation des langues régionales, notamment en matière de recrutement et de formation des maîtres. C’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir auprès de Madame la Ministre de l’Éducation nationale afin que soient revues les maquettes des futurs concours de recrutement des enseignants de et en langues régionales et que soient intégrées ces langues régionales dans les futures licences LPE et futurs Masters MEEF.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de nos sentiments les plus dévoués.

Les organisations signataires membres du collectif Pour Que Vivent Nos Langues