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Lettre du collectif « Pour que Vivent Nos Langues » au premier ministre François Bayrou

Le Collectif Pour Que Vivent Nos Langues, qui regroupe les structures associatives représentant la diversité des acteurs des langues régionales, a adressé au Premier ministre François Bayrou une lettre sur la place des langues régionales dans la réforme de la formation initiale et du recrutement des enseignants.

Une copie a été adressée à la ministre de l’Education nationale Mme Elisabeth Borne et aux députés, députées, sénateurs et sénatrices. Cette lettre dénonce le fait qu’aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026.

Pour Que Vivent Nos Langues propose des mesures nécessaires et urgentes pour nos langues, leur enseignement et leur pratique sur les territoires concernés.

***

Monsieur le Premier ministre,

Le collectif « Pour Que Vivent Nos Langues », composé de structures associatives, représente l’ensemble des acteurs principaux œuvrant en faveur des langues régionales sur les territoires concernés.

Vous avez annoncé le 28 mars dernier en compagnie de Mme Elisabeth Borne la relance de la réforme de la formation initiale des enseignants.

C’est à ce titre que nous nous adressons à vous parce que nous connaissons votre attachement aux langues de France, manifesté par votre action lors de vos fonctions de Ministre de l’Éducation nationale. Plus récemment, en mai 2021, lors de l’annonce de la censure partielle de la loi du 21 mai 2021, vous déclariez

que « la France et l’État ont le devoir de soutenir les langues régionales ». Vous aviez ainsi tenu à rappeler que « les langues régionales font partie du patrimoine culturel français » et qu’elles représentent « un bien culturel précieux pour des millions de Français ».

Or, dans les textes que le ministère de l’Education nationale a publié ce 19 avril, aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026. Concernant la formation et le recrutement des enseignants, notre collectif est porteur de propositions présentées notamment aux députés du groupe d’études « langues et cultures régionales » lors de notre audition à l’Assemblée nationale le 8 novembre 2023.

Ces propositions se trouvent en ligne sur notre site. Le 12 octobre 2022, nous avions également adressé au ministère de l’Education nationale dans un courrier – resté sans réponse – des propositions sur la formation et sur le concours des enseignants bilingues.

Or, les objectifs de généralisation de l’offre d’enseignement des langues régionales fixés par la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion (article 7, intégré dans le code de l’Éducation, Art. L. 312-11-2)  , se heurtent au déficit criant, dans les régions concernées, d’enseignants capables d’enseigner les langues régionales et en langues régionales. D’où la nécessité de mesures concrètes quant à la formation initiale ainsi que pour les concours de recrutement de tels enseignants :

« Sans préjudice de l’article L. 312-11-1, dans le cadre de conventions entre l’État et les régions, la collectivité de Corse, la Collectivité européenne d’Alsace ou les collectivités territoriales régies par l’article 73 de la Constitution, la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves »

Les décrets publiés le 19 avril, concernant les concours des premier et second degrés continueront d’aggraver ce manque d’enseignants. Ils reprennent notamment les éléments négatifs de la réforme du CRPE (Concours

de recrutement de professeurs des écoles) de 2022 conduite sous la houlette du Ministre de l’Éducation de l’époque, M. Blanquer, qui avait sensiblement diminué le poids des langues régionales, rendant le concours CRPE actuel « spécial langues régionales » de moins en moins « spécifique »,

Dans le même ordre d’idées, la non-intégration des langues vivantes régionales, dans la seconde épreuve de l’admissibilité du concours concernant les langues vivantes va totalement à l’encontre de la loi du 21 mai 2021 et de son article L 312-11-2 du code de l’Éducation déjà cité.

Cette intégration des langues régionales avait pourtant été possible en 1995, quand vous étiez vous-même Ministre de l’Éducation nationale, avant l’ouverture du concours spécial Langues Régionales en 2002. Et même dans le cas du concours spécial, il nous semble que les langues régionales devraient avoir un poids beaucoup plus important.

Pour les membres du collectif, un certain nombre de mesures sont donc nécessaires et urgentes dans le cadre de la réforme en cours. Notons en préambule qu’un développement de la formation des futurs enseignant.es

de et en langues régionales nécessite forcément des moyens ministériels budgétaires spécifiques affectés aux établissements concernés (INSPé – Universités) pour limiter les effets de la concurrence entre formations.

Pour le premier degré :

-la création de Licences de Professorat des Écoles (LPE) bilingues / langues régionales intégrant une formation intensive à la langue régionale (soit l’équivalent d’une formation d’environ 1200 heures réparties sur les trois ans de la licence).

-la mise en place d’un véritable concours de recrutement de Professeurs des écoles spécifique (CRPE) aux langues régionales, où la parité avec le français serait véritablement prise en compte, et même au-delà, puisque ces enseignants seront destinés à enseigner en langue régionale.

-la refonte du Master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation), mention Professorat des Écoles bilingues français-langues régionales, où la part des enseignements en langues régionales est au minimum de 50 % de l’emploi du temps.  Ces deux derniers points sont réclamés depuis 2015 par la section 73 (Cultures et langues Régionales) du Conseil National des Universités dans le cadre d’une motion votée à l’unanimité à Toulouse le 6 février 2015, motion annexée au présent courrier.

-la prise en compte des langues régionales dans l’épreuve de langues vivantes du futur concours de professeur des écoles et l’intégration d’un module langues et cultures régionales dans les maquettes de formation du Master Professorat des Écoles (hors parcours bilingue) dans les territoires concernés afin de pouvoir appliquer l’article L. 312-11-2 du Code de l’Éducation , instauré par loi du 21 Mai 2021.

-l’ouverture d’une liste complémentaire aux concours spéciaux langues régionales.

Pour le second degré :

-la révision des maquettes des CAPES/ CAFEP prenant en compte la spécificité de l’enseignement bilingue, ce qui suppose l’ajout, à côté des valences actuelles (Histoire-Géographie, Mathématiques, Langues Vivantes Etrangères, Lettres), d’autres valences complémentaires ouvrant à l’enseignement d’autres Disciplines Non Linguistiques (DNL) dans les domaines suivants : SVT, EPS, Physique – Chimie, Numérique / informatique, Éducation musicale, Arts plastiques, SES, technologie.

-en complément, la conception et la mise en œuvre de maquettes de CAPES et CAFEP monovalents en langues régionales sur le modèle actuel du CAPES de Langue Corse.

-l’ouverture – ou la réouverture, puisqu’il y a eu aussi, dans ce domaine, un terrible rétrécissement de l’offre depuis les dernières décennies – des formations aux concours externes et internes (CAPES, CAFEP, dans chacune des académies concernées, en comprenant la diaspora parisienne). L’agrégation en langues régionales récemment mise en place n’offre que de maigres possibilités pour le moment.

-une augmentation des postes aux CAPES et CAFEP – langues régionales et à l’agrégation des langues de France.

-la parution des programmes de l’agrégation à la même date que pour les autres disciplines,

-l’ouverture, chaque année, de sessions de CAPES-CAFEP interne donnant aux nombreux enseignants contractuels des perspectives de titularisation,

-enfin, l’ouverture de parcours de titularisation pour les enseignants de langues régionales ressortissants européens non français.

Nous rappelons, par ailleurs, que l’insuffisance du nombre de candidats aux concours d’enseignants est une des conséquences des effets délétères des réformes du second degré sur les effectifs des étudiants des filières universitaires concernées, en mesure de constituer des viviers suffisants.

Nous ne doutons pas de votre volonté, Monsieur le Premier ministre, de clarifier et améliorer la situation des langues régionales, notamment en matière de recrutement et de formation des maîtres. C’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir auprès de Madame la Ministre de l’Éducation nationale afin que soient revues les maquettes des futurs concours de recrutement des enseignants de et en langues régionales et que soient intégrées ces langues régionales dans les futures licences LPE et futurs Masters MEEF.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de nos sentiments les plus dévoués.

Les organisations signataires membres du collectif Pour Que Vivent Nos Langues

Gaza, Ukraine, Soudan…une violence qui touche d’abord les populations civiles

Photo : Août 2024, une petite fille va chercher de quoi manger dans les ruines de Gaza (Jaber Jehad Badwan – CC)

Que ce soit la Russie contre l’Ukraine, Israël qui veut annexer Gaza ou la guerre au Soudan, des milliers, voire des millions de civils sont chaque jour victimes des fanatiques au pouvoir.

La violence a toujours été utilisée par des États, des groupes d’intérêts économiques et des idéologues de toutes sortes. Mais aujourd’hui, comme ce fut le cas au moins à deux reprises au XXème siècle, des feux s’allument partout dans le monde alors que sont au pouvoir, ou y arrivent, des hommes qui alimentent ces feux. Tout est bon pour justifier leurs guerres et les massacres des populations civiles : manipulations de l’information, contestation des évidences scientifiques, révisionnisme historique …

Pendant ce temps, le président de la première puissance économique du monde, les États-Unis, se range du côté de la brutalité et de l’oppression et menace lui-même d’annexer des territoires. Il organise le chaos économique mondial, il sature l’espace de la communication par des messages provocateurs avec le soutien des GAFA américains propriétaires des réseaux sociaux dominants. Tout cela donne carte blanche à d’autres qui déploient tranquillement leurs propres guerres sachant que les cris et les bruits seront couverts par le vacarme des conflits en cours.

Vladimir Poutine a choisi de s’attaquer à la population civile ukrainienne de façon systématique. Il veut annexer des territoires au nom d’un projet impérialiste. Il ne veut pas la paix et soumet son peuple à une course à l’armement très coûteuse et à une guerre meurtrière. Il fait alliance avec l’un des pouvoirs les plus antidémocratiques qui soit : la Corée du Nord.

Benyamin Netanyahou annonce qu’il souhaite annexer Gaza après avoir engagé une guerre qui a fait près de 50 000 morts palestiniens civils. Où iront les palestiniens chassés de leur terre ? Il n’en a que faire ! Le massacre de centaines de citoyens israéliens par le Hamas en 2023, à l’origine de l’intervention israélienne, montre bien que la violence fanatique est de tous les bords.

Mais aujourd’hui B.Netanyahou profite de la situation mondiale et des silences complices pour liquider la population de Gaza. Il ne semble même plus se préoccuper du sort des otages israéliens restant aux mains du Hamas. Il donne à son armée, surpuissante et suréquipée comparée à l’adversaire, des objectifs chaque jour plus meurtriers.

Nous ne sommes pas naïfs et nous connaissons les manipulations venues de certains groupes et États qui soutiennent les plus fanatiques ennemis d’Israël. L’opposition entre les fanatiques d’un bord et de l’autre a un prix. C’est la population civile qui le paye en mourant sous les balles et les bombes auxquelles s’ajoutent le manque de nourriture, de soins, d’abris et d’infrastructures .

Le Soudan est lui aussi victime de cette situation mondiale. Il est le territoire d’une situation humanitaire catastrophique ; une des pires que le monde a eu à connaitre depuis plus de 50 ans. Ce sont dix millions de déplacés et des centaines de milliers de civils qui meurent de faim, sans oublier l’habituelle utilisation systématique de la violence sexuelle comme arme de terreur ou encore l’enrôlement des enfants-soldats. Les militaires, soutenus par divers gouvernements, mènent une guerre destructrice qui consomme toutes les richesses et les aides humanitaires que des ONG tentent de faire parvenir à la population civile.

Demain l’Inde et le Pakistan, et toujours la Chine et le Tibet ou les Ouighours … Face à ce monde qui explose et craque de toute part, on peut manifester, publier des communiqués offusqués. Ce n’est pas inutile. Cependant il ne faut pas craindre d’en reconnaitre les limites. Nous pouvons, et il faut le faire, demander une fois de plus l’application de toutes les résolutions de l’ONU sur la question palestinienne, demander la reconnaissance d’un État palestinien, demander à la Russie de restituer les territoires annexés, exiger des militaires soudanais qu’ils rendent le pouvoir aux civils.

On peut signer des pétitions et prendre des postures. Les pouvoirs qui nous représentent protestent mais sans résultats. Pourtant la pression citoyenne doit s’exercer, mais sans se banaliser.

Il nous semble que notre premier devoir est de dire que, chez nous aussi, se développent des forces qui alimentent cette ambiance mondiale. La montée des fanatismes, des obscurantismes concerne nos villes et nos campagnes occitanes ainsi que toute l’Europe occidentale. Peu à peu ils gagnent du terrain. La démocratie se défend ici et maintenant. La solidarité sans cela risque de n’être qu’une forme rassurante de compassion ne servant qu’à apaiser nos consciences de populations encore privilégiées puisque épargnées par la guerre. Mais pour combien de temps ?

Partit Occitan, le 12/05/2025

L’ALE en Assemblée Générale à Nantes

L’Alliance Libre Européenne s’est réunie à Nantes cette fin de semaine pour son assemblée générale. Trente-trois partis régionalistes, autonomistes et indépendantistes de l’Union européenne étaient présents.

Un hommage a été rendu à Gustau Aliròl décédé en février. Il a participé activement à la fondation de l’ALE. Il va de soi que le Partit Occitan était représenté à cette assemblée.

Ont été votées des motions sur des thèmes divers concernant les questions des langues, de l’environnement, des droits des peuples à disposer de leur avenir. Nous pouvons mentionner une motion sur le droit à l’auto-détermination du Groenland, une autre sur la réunification de la Bretagne, ce qui était logique puisque l’UDB accueillait l’Assemblée à Nantes.

Une autre motion a été votée en soutien à un statut de véritable autonomie pour la Corse et une autre (portée par huit partis dont le Partit Occitan) sur le danger que représente, pour les idées de l’ALE et pour la démocratie en général, la progression de l’extrême-droite en Europe.

Le bureau de l’ALE a été renouvelé avec un nombre plus réduit de représentants, 13 au lieu de 15. Le Partit Occitan, qui était au bureau jusqu’à présent n’y sera pas pour les trois années à venir. Il y a six eurodéputés de l’ALE à l’heure actuelle à la suite des élections européennes de juin dernier, et cela limite les moyens économiques de l’organisation.

Trois nouveaux partis ont été accueillis (Chunta Aragonesista, Rumagna Unida, Ora Toscana), de plus l’ALE compte dans ses rangs un parti désormais chef d’un gouvernement étatique depuis l’arrivée comme premier ministre en Belgique d’unreprésentant de la NVA, ou Nouvelle Alliance de Flandres.

L’assemblée générale de la fondation Coppieters s’est déroulée en même temps. Cette fondation de l’ALE est un lieu de recherche et de publication. Elle a également rendu hommage à Gustau Aliròl qui y représentait l’Association pour le Développement de l’Écrit Occitan (ADEO), membre de Coppieters.

Claire Gago-Chidaine et David Grosclaude ont représenté le Partit Occitan à l’AG

Énergie : le nucléaire en majesté

À l’Assemblée nationale, le 28 avril, s’est déroulé un débat sur la politique énergétique de France pour la période 2025-2030.

Un débat sans vote sur une question fondamentale et stratégique comme l’énergie, c’est bien la marque d’un bloc présidentiel aux abois. Mais une majorité claire s’est dégagée en faveur de l’électricité d’origine nucléaire. Ils étaient peu celles et ceux qui ne faisaient pas du plan Messmer (qui a instauré le tout-nucléaire en 1974) l’alpha et l’omega de la politique énergétique française.

Dans son discours d’ouverture, François Bayrou a clairement indiqué que cette source d’énergie remplit toutes les conditions : abondante, souveraine, compétitive et décarbonnée.

Les deux premiers points, souveraineté et abondance, sont plus de l’ordre de la posture que de la réalité. Les stocks dont nous disposons ne suffisent pas à tenir en attendant les réacteurs de générations ultérieures… Même en allant puiser dans les stocks d’uranium appauvri. L’uranium naturel importé chez nous vient d’abord du Niger et du Kazakhstan. Ces deux États sont classés respectivement 141e et 120e sur 167 dans le classement par indice de démocratie (2023).

Sur les deux derniers points, à l’heure actuelle, en comparant les tarifs pratiquées sur le Continent et en mesurant les émissions de CO2… Ces deux critères peuvent presque donner satisfaction.

L’énergie nucléaire émet autant de CO2 que les énergies éoliennes terrestre et marine. Problème(s) : la mise en service d’une centrale prend trop de temps et son approvisionnement en eau la rend vulnérable au changement climatique (stress hydrique en été, tempêtes en hiver) ou encore aux tensions géopolitiques (ex. : la guerre en Ukraine et la centrale de Zaporijia).

Le tarif français du kWh est inférieur de sept centimes à la moyenne européenne. Mais un jour ou l’autre les vieux réacteurs doivent être démantelés. Pour cela la Cour des Comptes a estimé qu’il faudrait débloquer 46,4 miliards d’euros sur quasiment un siècle (2020). Et nous ne parlons même pas ici des surcoûts engendrés par les retards des travaux de réacteurs EPR2 qui seront répercutés sur les factures des usagers d’une façon ou d’une autre. Adieu, la compétitivité.

Cet argent ne sera pas investi dans d’autres mesures permettant de diminuer nos émissions comme la rénovation des logements, des infrastructures ferroviaires et cyclables ou encore la recherche et de le développement dans le domaine des énergies renouvelables. Des énergies qui sont elles véritablement abondantes, décarbonnées et souveraines. Des énergies qui peuvent aussi être compétitives si ont y met un peu de bonne volonté. Mais bon, ce n’était pas prévu dans le plan Messmer.

Partit occitan, lo 5 de mai de 2025.

Energia : lo nuclear en majestat

A l’Assemblada nacionala, lo 28 d’abril, se debanèt un debat sus la politica energetica de França pel periòde 2025-2030.

Un debat sens vòte sus una question fondamentala e estrategica coma l’energia, aquò’s plan la marca d’un blòc presidencial a las escanas. Mas una majoritat clara s’es degatjada en favor del recors a l’electricitat d’origina nucleara. Èran pauques las e los que fasián pas del plan Messmer (qu’instaurèt lo tot-nuclear en 1974) l’alfà e l’omegà de la politica energetica francesa.

Dins son discors d’obertura, François Bayrou indiquèt clarament qu’aquela sorça d’energia emplenava totas las condicions : abondanta, sobeirana, competitiva e descarbonada.

Los dos primièrs punts, sobeiranetat e abondància, son mai de l’òrdre de la postura que non pas de la realitat. Los estòcs que dispausam sufisan pas per tenir len esperant los reactors de generacions ulterioras… Quitament en anant posar dins los estòcs d’urani apaurit. L’urani natural importat en cò nòstre ven primièr de Niger e Kazakhstan. Aqueles dos païses son classats respectivament 141en e 120en de 167 dins lo classament per indici de democracia (2023).

Suls dos darrièrs punts, a l’ora d’ara, en comparant las tarifas practicadas pel continent e en mesurant las emissions de CO2… aqueles dos critèris pòdon quasi donar satisfaccion.

L’energia nucleara emet tan de CO2 coma las energias eolianas terrèstra e marina. Problèma(s) :  la mesa en servici d’una centrala pren tròp de temps e son provesiment en aiga la rend vulnerabla al cambiament climatic (estrèss idric en estiu, tempèstas en invern) o encara a las tensions geopoliticas (ex. : la guèrra en Ucraïna e la centrala de Zaporijia).

La tarifa francesa per kWh es inferiora de sèt centimes respècte a la mejana europèa. Mas un jorn o l’autre los reactors vièlhs devon èsser desmantelats. Per çò far, la Cort dels Comptes a estimat que calriá desblocar 46,4 miliards d’euros sus quasi un sègle (2020). E parlam quitament pas aquí dels subre-còstes ligats entre autres als retards del las òbras pels reactors EPR 2 que seràn repercutats sus las facturas dels usatgièrs d’una faiçon o d’una autra… adiu paura competitivitat.

Aquela moneda serà pas investida dins d’autras mesuras permetent de demesir las nòstras emissions coma la renovacion dels lòtjaments, de las infrastructuras ferrioviàrias e ciclablas o encara la recèrca e lo desvolopament dins lo domeni de las energias renovelablas. D’energias que son elas vertadièrament abondantas, descarbonadas e sobeiranas. D’energias que pòdon èsser tanben competitivas se òm i met un pauc de bona volontat. Mas bon, aquò èra pas previst dins lo plan Messmer.

Partit occitan, lo 5 de mai de 2025.

La proportionnelle est le système le plus juste

Le premier ministre a annoncé qu’il consultera les partis politiques sur la possibilité d’introduire la proportionnelle pour l’élection des députés . Ce peut être une opportunité intéressante à condition que , comme dans beaucoup d’autres pays, la proportionnelle soit un outil qui aidera vraiement à la représentation d’un maximum d’idées et de visions de l’avenir.

Le Partit Occitan défend l’élection à la proportionnelle à tous les niveaux de décision : collectivités locales, régions et députés à l’Assemblée Nationale.

La proportionnelle doit s’accompagner partout de la parité femme/homme.

L’idée qui justifie le système actuel est que les députées et députés sont des personnes ancrées dans le territoire, connues des électeurs. Mais lors de la dernière élection législative beaucoup de candidats étaient présents de façon très limitée sur les affiches, les circulaires électorales et parfois même les bulletins de vote. Beaucoup ont été élus sur le nom de leur chef de parti ou sur le logo de leur parti.

La représentation proportionnelle intégrale permet l’entrée dans les institutions de courants très divers, parfois marginaux et donc l’arrivée d’idées nouvelles. Certains projets ne verront jamais le jour dans le cadre d’un système majoritaire.

La proportionnelle actuelle pour les régions et les villes s’accompagne d’une prime majoritaire. C’était —disait-on— le moyen d’empêcher l’extrême droite d’avoir une minorité de blocage ou de jouer les arbitres. Cette précaution a été inopérante. On peut supprimer cette prime majoritaire.

Dans les collectivités la proportionnelle intégrale peut s’appliquer sans problème. Elle garantira la représentation de tous.

La proportionnelle intégrale cela signifie qu’il n’y ait pas de minimum exigé pour participer à la répartition des sièges comme c’est le cas pour l’élection européenne par exemple. Cette proportionnelle intégrale pour l’élection des députés encouragera au compromis et à la mise en place de majorités de projets.

Pour les députés on peut envisager une proportionnelle au niveau de chaque région. Sur un plan départemental cela signifierait que dans bon nombre de départements il y aurait un seuil minimal de 10% à 20% des voix pour obtenir un député. C’est mathématique. Dans les départements ( et ce sont les plus nombreux) où il y a moins de dix députés aucun parti, aucun courant ne pourrait obtenir de député avec moins de 10 à 15% des voix. C’est pour cette raison qu’une proportionnelle avec des listes régionales serait plus juste.

 

Déserts médicaux : élus « déconnectés » ou médecins « individualistes » ?

Si vous n’avez pas trouvé de médecin traitant dans votre commune, que vous avez des difficultés à obtenir une consultation, que vous avez de la route à faire dans ce but ou alors que vous êtes renvoyé(e) vers les urgences les plus proches… Vous devez vous trouver dans un désert médical comme on en trouve dans 87% du territoire français. Autre chiffre alarmant : 6 millions de citoyens ne disposent pas d’un médecin traitant.

Les lois visent à redéployer les médecins vers des zones où les besoins ne sont pas couverts, par l’incitation ou la coercition mais les syndicats de généralistes veillent au grain. Pas question pour eux de renoncer à la liberté d’installation.

Le 25 avril, François Bayrou s’est donc empressé de faire le choix du respect de la liberté d’installation. En contrepartie, ils demande aux médecins (généralistes ou spécialistes) d’exercer un à deux jours par semaine dans des territoires prioritaires identifiés par les Agences Régionales de Santé (ARS). Exit la proposition de loi transpartisane déposée par le député socialiste Guillaume Garot début avril. Une disposition du texte obligeait les médecins à recevoir une autorisation des ARS pour ouvrir un cabinet.

Les élus considèrent les médecins comme garants d’une continuité du servici public en milieu démédicalisé mais ces derniers rappellent qu’ils font partie des professions « libérales »… et pas de la fonction publique. D’un côté, les élus dénoncent un corps de métier « individualiste » et de l’autre, les professionnels de santé considèrent les élus comme « déconnectés ». Pourtant, alors que les uns et les autres ne parviennent pas à s’entendre sur la façon de faire face à la pénurie de médecins… Les patients ne sont pas égaux en matière d’accès aux soins.

À nouveau, malgré l’accélération de la production de textes en lien avec la santé, les capacités de réaction et d’adaptation des pouvoirs éxécutif et législatif restent insuffisantes. En 2022, des élus du département du Lot-et-Garonne (tous échelons confondus) ont rappelé aux candidats à la présidentielle et aux législatives qu’était venu « le temps des solutions courageuses ».

À nouveau, ce sont les collectivités de tout échelon qui ont dû se mobiliser mais, comme elles l’ont rappelé elles-mêmes, ces actions sont limitées dans le temps et ne peuvent venir qu’en complément de l’accion de l’État ou de l’Assurance-maladie. Parfois, la manque de coordination de ces collectivités a engendré une compétition mortifère entre territoires pour faire venir un ou plusieurs professionels de santé. Pourtant, dans d’autres départements comme l’Aveyron, les collectivités ont mené une action coordonnée de création de structures de santé doublée de mesures globales de soutien aux professionnels.

Nous posons alors la question : si des solutions sont identifiées pour accélérer le processus de décision au niveau local, pourquoi attendre ? Un(e) patient(e) qui souffre d’affections chroniques ou de longue durée voire même  d’une simple grippe a autre chose à faire que d’attendre qu’on lui touche les écrouelles. En s’appuyant sur l’exemple aveyronnais, la Cour régionale des comptes de la Région Occitanie a défini le département comme échelon le plus pertinent pour coordonner ces actions. Il souligne « diagnostic précis, au niveau du département, suivis de la définition, au niveau des départements, de projets territoriaux d’organisation des soins de premier recours identifiant les solutions sur-mesure à apporter à chaque bassin de vie ». N’attendons plus.

Partit Occitan le 28/04/2025

Cessons d’artificialiser 
les terres ! 

Artificialiser plus de terres, c’est sacrifier l’avenir. La tendance à défaire une législation écologique déjà insuffisante est criminelle. Les négationnistes du climat et autres réactionnaires sont à l’oeuvre.

L’artificialisation des terres est un problème écologique majeur. Elle est responsable de la disparition de terres agricoles de qualité (les terres planes et les plus fertiles) qui nous manqueront bientôt pour nourrir les humains. L’artificialisation est aussi responsable de l’accélération des inondations et l’amplification des dégâts provoqués par des phénomènes météorologiques dus au changement climatique.

La loi votée en 2021 sur le climat était une prise de conscience de la nécéssité de la lutte contre la dégradation des terres. Elle prévoit qu’en 2051 il ne sera plus possible d’installer de constructions nouvelles sur des terres vacantes. L’objectif est de faire en sorte qu’à cette date, les constructions industrielles ou autres seront bâties sur des espaces abandonnés, sur des friches industrielles par exemple. La date de 2031 a été choisie pour arriver à la moitié du chemin, soit 50 % de terres artificialisées en moins.

Le Sénat vient d’adopter un texte démontant la loi de 2021 et l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) en 2050 tout en remettant en cause l’objectif de 2031. Il est évident que la fin de l’artificialisation est d’une grande ambition mais les chiffres sont effrayants : chaque année en France, 25 000 hectares sont artificialisés. L’objectif était de se limiter à 125 000 hectares en 2031 au lien de 250 000 et de parvenir à cesser d’artificialiser en 2050. À ce moment, on pourra bâtir à condition de compenser, c’est à dire de rendre à l’agriculture ou à la nature des friches industrielles.

Pour les sénateurs, la loi ZAN est un obstacle au développement économique dont les petites communes patissent et patiront encore. Ils veulent faire des exceptions pour des installations industrielles et des constructions de logements dits sociaux. Il est évident que la loi remet en cause certaines méthodes appliquées dans le domaine industriel et dans celui de l’urbanisme mais rien ne prouve qu’il y ait un rapport entre richesse et consommation de terres.

En France, les petites communes sont entravées par d’autres problèmes comme l’absence de moyens économiques, l’absence d’autonomie et un centralisme très lourd. Il y a aussi quantité de friches industrielles qui ne sont pas utilisées parce que polluées et que les pollueurs sont partis sans faire le travail consistant… à dépolluer.

La nécessité de conserver un maximum de terres à vocation agricole, celles situées autour des villes en priorité, est une chose éprouvée depuis de nombreuses années. Remettre ceci en cause c’est hypothéquer l’avenir.

Nous en arrivons au point où il est bien plus économique de prendre des terres pour construire dessus que de recycler des surfaces qui ont déjà servi. La différence de coût est de un à dix. En conséquence, modifier la loi c’est donner le droit de continuer à polluer et détruire des terres agricoles. Dans l’hexagone, il y a actuellement 90 000 à 125 000 hectares de friches industrielles abandonnées. Pour pouvoir les utiliser, il faut dépolluer. Coût de l’opération : de 600 000 à 800 000 euros l’hectare. Il est clair que certaines communes n’ont pas de tels moyens. Mais c’est le résultat d’une politique ayant permis à des industriels de polluer sens se soucier du coût environnemental et de l’avenir de ces terres.

Le Partit Occitan s’inquiète de la tendance, en Europe et ailleurs, consistant à faire croire que les décisions prises en matière de protection de l’environnement et pour la biodiversité ne sont finalement que des obstacles au développement et qu’il faut s’en débarrasser. Cette tendance nous paraît liée à la montée d’idéologies très réactionnaires et de thèses négationnistes comme celles pouvant se faire entendre dans la bouche de certains chefs d’Etats et de gouvernements. Nous connaissons les problèmes créés par l’artificialisation tout autant que ceux créés par le changement climatique. Seules des décisions volontaristes et ambitieuses peuvent être efficaces.

La remise en cause de la loi qui a pour objectif Zéro Artificialisation Nette est une erreur écologique et économique. Les députés ne doivent pas suivre la voie empruntée par les sénateurs. Essayer de faire croire que toute législation écologique est « punitive », comme disent certains, c’est nous mener sur un chemin coûteux et suicidaire.

Partit Occitan le 14/04/2025

Plus de parité et d’anonymat pour les prochaines municipales

(Image générée par IA)

Le 7 avril, l’Assemblée nationale a adopté en seconde lecture une proposition de loi pour harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales.

Ce fut une (autre) discussion houleuse. Après quelques modifications par le Sénat, l’Assemblée nationale a donc adopté une proposition de loi pour harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales, quelle que soit la dimension de la commune. Ce texte sera effectif (si le Conseil Constitutionnel n’y voit pas d’inconvénient) pour les élections municipales de l’année prochaine.

Cela impliquera notamment la constitution de listes paritaires pour toutes les communes (celles de moins de mille habitants comprises) et aussi la fin du panachage. Terminées les listes de candidates et de candidats sur lesquelles il fallait rayer les noms que ni convenaient pas. Une pratique un peu folklorique qui ne garantissait pas l’anonymat de l’électorat et pouvait engendrer des règlements de compte pendant ou après l’élection.

Maintenant, c’est scrutin de listes pour tout le monde avec le souci d’avoir autant d’hommes que de femmes. Au moment du vote au Palais-Bourbon, il y a clairement eu une ligne de fracture entre gauche / bloc central d’un côté et centre-droit /droite / extrême-droite de l’autre. Les explications de vote ont laissé entrevoir un refus de changer les habitudes chez certaines et certains.

Pour le RN, cette proposition n’a « aucun intérêt », guère surprenant de la part d’une formation politique qui soutient la cause des femmes dans les discours mais pas dans les votes. Les groupes LR (contre) et Horizons (abstention) se sont emportés contre la fin du panachage, le délai d’application de la loi jugé trop court et ont suggéré de laisser faire les sénateurs. Le député Pierre Cordier (LR, Ardennes) a dénoncé le risque d’une « politisation » des petites communes. Traduction : évitons de trop changer les choses, gardons des conseils municipaux peu « politisés » (plus simples à convaincre pendant les élections sénatoriales) et donc gardons la mainmise de la droite et du centre-droit sur la chambre haute.

Toutefois, le chemin vers la parité est encore long, même dans les communes plus peuplées. Selon l’INSEE, dans l’espace occitan, le taux de femmes maires par région va de 20,3 à 23,3%. À l’échelle départementale, l’Occitanie a 9 présidentes … 9 présidentes sur 14 pour toute le France. Et enfin, nous n’avons qu’une seule présidente de Région sur quatre. Pour le Partit Occitan, cette loi est une avancée. Une avancée qui permettra de revivifier le personnel politique et surtout de faire en sorte que le dit personnel soit le reflet véritable de la société qu’il représente… composée à 51,5% de femmes.

Partit Occitan le 14/04/2025

Bayrou : un discours pour essayer de durer

(Capture YouTube – LCP Assemblée nationale)

Le discours de François Bayrou était un vrai discours de politique très… générale. Certes, à son crédit on peut dire qu’il lui était difficile de rentrer dans les détails tant il cherchait à ménager ceux qui, à droite ou à gauche, peuvent éventuellement permettre à son gouvernement de durer.

On verra si cette stratégie est payante.

Que l’on reparle des retraitres, qu’on réforme la loi, qu’on la corrige et même qu’on revienne sur le principe des 64 ans, nous conviendrait. Que l’on invite les partenaires sociaux à en débattre nous convient aussi. Nous jugerons sur le résultat.

Sur le budget à venir nous ne pouvons qu’attendre de voir. Pour le Partit Occitan l’essentiel est de bâtir un budget où la justice sociale et fiscale, les services publics d’éducation et de santé seront renforcés ainsi que les moyens budgétaires des collectivités territoriales

Pour le reste il manquait des éléments pour déchainer les enthousiasmes :

—Rien sur le changement climatique et la politique indispensable pour en combattre les effets.

—Rien sur l’impérieuse nécessité de décentraliser véritablement afin de ne pas voir la crise politique devenir chronique. La mise en place d’une République décentralisée et fédérale est la seule issue. Nous avons noté la promesse de travailler sur la question de la Nouvelle Calédonie et de poursuivre le dialogue sur le statut de la Corse. Ce ne peut être qu’un début. Il reste à revoir le découpage des régions et les pouvoirs qui leurs sont donnés. Mais sachant un certain Manuel Valls à la manoeuvre, l’inquiétude et le doute nous gagnent.

Si l’idée de la proportionnelle pour les législatives — que nous défendons comme un élément démocratique basique— nous convient, le retour du cumul des mandats est pour nous innacceptable.

—Il n’y avait rien non plus sur la question de la diversité linguistique et la reconnaissance des langues.

Enfin la très grande violence des propos avec lesquels l’extrême droite a exprimé son point de vue est très inquiétante. Cela oblige l’ensemble des démocrates sincères à tout faire pour que cette extrême droite ne soit plus jamais en position d’arbitre. L’art du compromis peut servir à éviter le pire.