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Législatives 2024 : pas une voix pour l’extrême-droite !

Les résultats de ce premier tour des élections législatives démontrent une fois de plus que ce n’était pas le moment de dissoudre l’Assemblée Nationale. Les résultats obtenus par l’extrême droite sont plus qu’inquiétants. D’organiser, dans la foulée des élections européennes ces élections législatives, c’était servir ce résultat sur un plateau au RN. 

L’extrême droite en Occitanie fait des résultats particulièrement hauts mais maintenant le phénomène est bien hexagonal. Le risque est que le RN puisse obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale en n’ayant obtenu à ce premier tour 34% des voix. C’est tout le problème du système électoral à la française. 

Pour cette raison le Partit Occitan redit, comme il l’a fait avant le premier tour, que pas une seule voix ne doit aller à un candidat de l’extrême droite ou à un candidat qui pourrait appuyer ou s’allier à cette extrême droite. La semaine qui commence sera déterminante ; chacun l’aura bien compris. 

Cette campagne électorale a été courte et encore plus que d’habitude très centralisée d’un point de vue médiatique. Cela a empêché qu’un certain nombre de thèmes, importants à nos yeux et importants pour la démocratie soient présents. Ni la question de la décentralisation, pouvant aller jusqu’au statut d’autonomie pour les régions qui le souhaitent, ni la présence de la question du respect des droits de nos langues, ni les grands sujets écologiques n’ont pu être abordés. 

Malgré la décision de dissolution, prise de façon surprenante, les partis de R&PS avaient décidé de présenter des candidats  dans plusieurs régions. La volonté était de faire en sorte que soient présentes nos propositions lors de ce débat électoral. C’est un exercice difficile compte tenu de plusieurs facteurs. 

D’abord il y a l’hypercentralisation médiatique qui se renforce dans un pays hypercentralisé d’un point de vue politique. Il y a bien sûr ce système électoral qui écarte la proportionnelle. Ce faisant on risque de donner toutes les clés du pouvoir à un parti qui fait 34 % des voix au premier tour. 

Il y aura des députés R&PS élus en Corse, il y en aura peut-être un en Pays Basque où EH Bai avait un candidat soutenu par le NFP.  Paul Molac en Bretagne est bien placé pour l’emporter à nouveau. Ailleurs, dans un contexte de très haute participation, les partis de R&PS font de meilleurs résultats qu’en 2022, en voix et en pourcentage. Des candidats R&PS étaient présents dans toutes les régions sauf en Bretagne où l’UDB avait décidé de soutenir le NFP dès le premier tour. Malgré ce soutien l’UDB n’avait pas obtenu avant le premier tour un accord satisfaisant afin de mener la candidature NFP dans plusieurs circonscriptions de Bretagne. 

9 candidats del POC 

Lo Partit Occitan presentava 9 candidats. Quatre en Provença, un dins lo Tarn e quatre entre Bearn e Landas. Amb una participacion qu’a creissut de mai de 20 % en comparant amb 2022 èra pas aisit d’existir. A pas empachat que 7 d’aqueles candidats an fait un resultat superior a çò qu’èra en 2022 en voses e en percentatge. 

De segur son de resultats modèstes mas que pròvan que caliá mostrar que lo POC podiá èstre present, malgrat un ambient desfavorable (lo vòte dit utile èra sovent evocat) amb una participacion fòrça importanta e malgrat la manca de mejans economics.

Dins la Vau Clusa la doas candidatas nòstras an obtengut 1,20% e 0,9%. Dins Var los candidats an fait 2,3% e 0,8% .  Aquestes quatre candidats fan mai de voses qu’en 2022. Es lo cas tanben del candidat dins Tarn que fa 1,4% amb una creissença de 600 voses. En Bearn e dins las Landas una candidat e una candidata fan 1,6% e 1,8% Los dos doblan quasi lor resultat en percentatge e en voses. Los dos autres an perdut un pauc comparat amb 2022. 

Législatives : nous serons présents !

Les membres du Partit Occitan, comme tous les démocrates sincères, sont très inquiets face au résultat obtenu par l’extrême droite lors des élections européennes.

Une véritable colère s’est installée chez nos concitoyens face à des préoccupations liées à la vie quotidienne (pouvoir d’achat, santé, éducation, sécurité…) à la démocratie. Mais cela ne justifie pas que l’on doive accepter les solutions simplistes et dangereuses proposées par l’extrême droite. Il en existe d’autres plus efficaces et plus respectueuses de la démocratie et des droits humains.

  • Nous avons depuis des années mené un combat contre les idées de l’extrême droite. Nous continuerons. Nous sommes des démocrates, attachés à l’idée d’un pouvoir régionalisé, nous sommes des écologistes, nous sommes des occitans attachés à la diversité culturelle et linguistique.
  • Nous sommes des opposants à la politique menée depuis sept ans par Emmanuel Macron. Pour autant nous n’avons pas été invités lors des réunions organisées en vue de la création d’un front commun. Nous regrettons aussi que ce soient des états-majors parisiens qui aient in fine seuls la main sur la répartition des circonscriptions

Avec nos valeurs exprimées ainsi, nous partageons le constat fait par les partis de gauche réunis au lendemain des européennes, nous partageons un grand nombre des propositions qu’ils font, cependant certaines de nos valeurs ne sont pas assez défendues. Nous estimons que l’union doit se faire très largement autour des valeurs démocratiques. Nous rappelons que l’élection législative est une élection à deux tours.

Lors du deuxième tour le choix est clair. Lorsqu’il y a un duel entre un candidat de l’extrême droite et un candidat qui défend les valeurs démocratiques de base, c’est en faveur de ce dernier qu’il faut voter. Nous l’avons toujours dit et nous le disons à nouveau.

Nous ferons ainsi lors des élections qui approchent. Cela signifie que nous nous réservons le droit, là où nous le pourrons et le déciderons, de présenter des candidats lors du premier tour. Nous y défendrons les idées et valeurs qui sont pour nous essentielles.

Ailleurs nous appellerons à voter pour des candidats qui correspondent à nos valeurs.

Partit Occitan, le 13/06/2024

Pour le droit de vivre en occitan, modifions la constitution !

A Toulouse, un rassemblement est prévu le 1er juin à 11h devant la mairie puis à 11h30 devant la préfecture.

Pourquoi ces rassemblements ?

En mai 2021, était votée la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion dite « Loi Molac » que le Conseil constitutionnel censurait partiellement dans la foulée. 

Depuis, une interprétation restrictive de l’article 2 de la Constitution (qui indique notamment que la langue de la République est le français) continue à être systématiquement opposée à chaque avancée possible pour nos langues, et les problèmes se multiplient.

– La situation des Fañch, Iñaki, Aña, Artús n’est toujours pas éclaircie et la liberté de choisir le prénom de son enfant avec un signe dit « diacritique » est systématiquement remise en question.

– Les collectivités publiques souhaitant développer l’usage de nos langues dans leurs institutions ont été systématiquement attaquées et leurs délibérations annulées au Conseil d’État ou au tribunal administratif (Polynésie française, Communes catalanes d’Elne, Port-Vendres, Amélie-les-Bains et Tarerach, Collectivité territoriale de Corse, reconnaissance de coofficialité du Créole en Martinique)

La situation se dégrade dans l’enseignement avec :

– l’ « oubli » des langues régionales lors des réformes du collège, réformes du lycée, « choc des savoirs » et maintenant lors de la réforme annoncée de la formation des enseignants ;

leur disparition pour les épreuves DNL (Disciplines Non Linguistiques) du baccalauréat et seule la lutte a permis le maintien de la présentation en langues régionales des sujets des épreuves du brevet pour cette année ;

la non-application de la généralisation de l’enseignement des langues régionales à tous les élèves d’un territoire qui le souhaite, inscrite dans la loi en 2021, car aucun moyen supplémentaire permettant d’atteindre cet objectif n’a été engagé par le Ministère de l’Éducation Nationale ;

les alertes de la chambre régionale des comptes de Bretagne pointant l’insécurité juridique de la circulaire de l’Éducation Nationale de 2021 (censée protéger l’enseignement par immersion, suite à la censure du Conseil constitutionnel) avec sa possible remise en question à tout moment par un nouveau gouvernement,

le blocage de  la contractualisation de Scola Corsa et le non-renouvellement des conventions avec Seaska ou Diwan.

Nos langues ne peuvent vivre dans cette précarité. Elles ont besoin que ce qui a été construit jusqu’à présent ne puisse pas être remis en cause. Elles ont besoin que les projets d’avenir soient consolidés. Elles ont besoin d’une sécurité juridique qui nécessite dès à présent une modification de la Constitution. 

C’est pourquoi le collectif Pour que vivent nos langues appelle à des rassemblements au Pays Basque, en Bretagne, Corse, Alsace, Catalogne, dans l’espace occitan et les différents territoires concernés, le samedi 1ᵉʳ juin 2024 pour demander une modification de la constitution maintenant !  Pour que nos langues vivent et que nous puissions vivre dans nos langues !

Cessez-le feu immédiat à Gaza ! Déblocage de l’aide humanitaire ! Embargo sur les armes livrées au gouvernement israëlien !

Enfermement entre trois murs et la mer de deux millions de personnes, bombardement jour et nuit, depuis le mois d’octobre 2023, des civils et des hôpitaux, des églises et des mosquées, blocage de l’aide humanitaire et tirs sur les personnes regroupées aux points de ravitaillement, sur les journalistes qui ne sont pas « agréés » par l’Etat d’Israël…: la guerre meurtrière, qui est menée par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou se poursuit dans la bande de Gaza. Avec son lot quotidien de morts (il est parlé de 35000 morts), de blessés, de mutilés, ainsi que la destruction de 70% des infrastructures existantes. Malgré la plainte de l’Afrique du Sud qui est instruite à la Cour pénale internationale avec l’appui d’autres pays comme le Brésil, malgré les résolutions votées par l’ONU en faveur d’un cessez le feu et du déblocage de l’aide humanitaire à Gaza, malgré les courageuses mobilisations estudiantines, notamment en France et aux USA, et que nous soutenons.

     Dans le même temps, a été rejetée par les mêmes USA, principal appui militaire d’Israël, la demande d’adhésion de l’Autorité palestinienne à l’ONU.[1] A contrario, l’Espagne et l’Irlande s’apprêtent à reconnaître l’Etat palestinien (le 21 mai).  

       En cette période de commémoration de la Nakba (l’exode palestinien débuta le 15 mai 1948), nous relayons le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens qui « dénonce cette guerre contre tout un peuple qui prolonge une politique de dépossession du peuple palestinien à l’œuvre depuis des dizaines d’années. Nous avons toujours dénoncé sans ambiguïté l’ensemble des crimes de guerre commis depuis le 7 octobre.

   Nous demandons que cessent les atteintes indignes à la liberté d’expression qui font honte à notre pays, les interdictions de manifestations de solidarité et les intimidations et condamnations d’élu-es et de militant-e-s syndicales.

     Nous rappelons notre exigence d’un cessez-le-feu immédiat et durable et de l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire dans la Bande de Gaza.

Nous demandons des sanctions contre l’État d’Israël et l’embargo total sur les armes qui lui sont livrées. Nous demandons l’application de l’ensemble des résolutions de l’ONU. »

     Une guerre coloniale 

       Pour le Partit occitan, la solidarité avec les peuples opprimés et en quête de souveraineté est un principe cardinal. La campagne pour les élections européennes ne doit pas constituer un obstacle à cet égard. Face à cette guerre d’usure qui risque d’occulter une nouvelle fois cette cause historique, nous en appelons à refuser la complicité de fait de notre gouvernement et de l’Union européenne par tous les moyens légaux disponibles et à exiger l’arrêt de la coopération avec Israël: interventions des élu-es et des responsables d’organisations, organisation d’une cagnotte nationale de soutien humanitaire et pour la reconstruction de la Bande de Gaza, en appui aux ONG et associations qui sont sur le terrain ainsi qu’à la campagne BDS (Boycott des produits israëliens, Désinvestissement, Soutien)…

                   Partit occitan (POC) 

Promotion des langues et littératures régionales dans les médias publics et à l’Education nationale

La campagne pour les élections européennes est une occasion de s’inspirer d’exemples nationaux de promotion

Ainsi, fruit de mobilisations historiques, les Cortés ont officialisé en 2023 l’utilisation de quatre langues présentes en Espagne : le basque, le catalan, le galicien et l’occitan. Dans le même sens, demande a été faite par le gouvernement Sanchez aux instances de l’Union européenne, mais elle a été bloquée par différents gouvernements dont le gouvernement français.

Dans la même période, a été inaugurée la Cité du français et de la francophonie à Villers-Cotterêts.  Cet événement, controversé, entérine une énième fois le statut du français comme « langue unique » du pays. Ne faudrait-il pas, pour compenser, la création d’une Cité des langues de France dans une capitale régionale ?  

Nous demandons une application plus inclusive de la loi sur leur promotion dans les médias publics, télévisuels et radiophoniques. Un quota devrait être attribué quant à la diffusion des  chansons et musiques. Un précédent à saluer, dans le cadre de la  semaine des langues régionales sur France 3, est l’émission à l’initiative d’Anne Etchegoyen et d’autres artistes, « CANTA KANAN à l’Alhambra »

Cette émission est à renouveler régulièrement, àl’instar de ce qui se fait déjà avec le festival interceltique de Lorient. Aux chants des régions historiques, devraient être ajoutés ceux de territoires ultramarins, ceux qui sont interprétés en créole notamment.

Nous soutenons, de la même manière, la pétition massivement signée en faveur de l’enseignement des littératures régionales (dont font partie les œuvres des troubadours, de Frédéric Mistral…). Il est temps que les institutions prennent la température de l’opinion publique : celle-ci est en faveur d’une programmation plurielle et inclusive de la culture nationale. A l’image d’un environnement européen, largement fédéral ou plus décentralisé, et de sa devise « L’unité dans la diversité ».

                 Partit occitan (POC)- Unitat catalana  membres de Régions et peuples solidaires (R&PS)

En Nouvelle-Calédonie cette réforme est-elle vraiment nécessaire ?

Le Partit occitan s’alarme de la situation grave en Nouvelle-Calédonie.

Au soir du 15 mai, le « Caillou » pansait ses plaies avec quatre morts, des équipements publics détruits, des files d’attentes devant les magasins. Pendant ce temps, le gouvernement continue de faire avancer son projet de réforme institutionnelle d’élargissement du corps électoral qui a été adopté par l’Assemblée nationale à la suite du Sénat.  Mais l’archipel s’embrase. 

Le président de la République a décidé de décréter l’état d’urgence. Il a appelé les parties en présence à s’entendre. Si aucun accord n’intervient, le Parlement réuni en Congrès votera le texte en l’état avant la fin juin. Le premier ministre  Gabriel Attal devra, quant à lui, réunir indépendantistes et loyalistes à Paris pour créer les conditions d’un dialogue. En somme, le chef de l’État applique la même méthode qu’avec les élus corses lors des discussions sur l’autonomie de l’île deux mois plus tôt : « faites ce que je dis ou je ferai ce que je veux »… ou l’inverse ! 

Alors que nous sommes dans les conditions d’une quasi-guerre civile, le Partit Occitan s’interroge sur la politique de Paris surtout quand le ministre de l’intérieur qualifie pour sa part d’« obligation morale » la réforme en cours. 

Sur place, les élus indépendantistes tentent d’apaiser les tensions. Le président indépendantiste du gouvernement du territoire, Louis Mapou dit avoir «pris acte» de la réforme votée à Paris mais a déploré une démarche qui n’aide pas à mener les affaires en Nouvelle Calédonie. Il a lancé un appel au calme. Le président du sénat coutumier, Victor Gogny déplore que l’on soit sorti du cadre qui doit être celui de toute mobilisation et appelle à y revenir afin que l’on retrouve le calme. 

Le Partit occitan s’interroge sur la volonté de l’État de passer en force. Cela ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de quelques éléments provocateurs, heureusement très marginaux, qui en appellent à Moscou et à Bakou pour les soutenir. En Ukraine et dans le Haut-Karabagh tout comme en Afrique Moscou se moque du droit des peuples. Russie et Azerbaïdjan cherchent à profiter de toutes les occasions pour apparaître comme un recours. Ne leur donnons pas d’occasions supplémentaires.

Comme nous le disions déjà dans notre communiqué du 16 avril dernier : « La décision de permettre aux nouveaux arrivants, après 10 ans de résidence, de participer aux élections provinciales a pour but de gonfler artificiellement le corps électoral et de mettre en minorité la population autochtone. Cette opération va à l’encontre de l’accord de Nouméa qui permettait d’engager un processus de décolonisation ( …) Solidaire du peuple kanak, le Partit Occitan dénonce et condamne ce jeu d’apparence constitutionnelle qui a pour but de contrecarrer définitivement toute velléité d’indépendance et de maintenir une présence française stratégique et économique dans cette partie du Pacifique ».

Partit Occitan le 15 /05/2024

QUI empêche l’ouverture de classes bilingues français-occitan ? 

Après La Passem qui a mobilisé des milliers de personnes, l’Education nationale semble vouloir
entraver la création d’écoles bilingues.

Dans une lettre adressée au président de l’Office Public de la Langue Occitane ainsi qu’au différents présidents de collectivité et aux syndicats enseignants des stagiaires de la formation ENSENHAR s’interrogent sur l’utilité de leur formation. 

Ces enseignants, volontaires, se forment à l’occitan toute l’année à raison de 24 h par semaine afin de pouvoir enseigner en occitan dans des écoles bilingues, des collèges ou des lycées. 

Cette formation financée à la fois par l’OPLO et l’Education nationale, doit déboucher sur un poste en occitan ou d’occitan. Mais encore faudrait-il que l’Éducation Nationale joue le jeu et crée des postes. 

Pourtant la demande existe et chaque fois que des classes sont ouvertes les enfants sont là, nombreux. 

Dans leur lettre les stagiaires en formation dénoncent, autre autres, le fait que certains blocages pour la création d’écoles bilingues viennent, non pas de l’absence de demande, mais de l’opposition de certains enseignants en poste dans les écoles, dérangés par l’arrivée du bilinguisme français-occitan. 

Les enseignants qui sont en formation en Béarn et qui viennent des Landes, des Hautes-Pyrénes et des Pyrénées Atlantiques disent dans leur lettre : 

« Vous êtes sans aucun doute informé qu’il y avait quatre projets de création de classes bilingues pour la rentrée prochaine dans le 64 (Anglet, Arudy, Lembeye et Billère), aucune n’ouvrira. Pour trois de ces projets (Anglet, Arudy, Lembeye), Òc-Bi n’a pas pu assurer l’information aux familles pour prendre la mesure de la demande sociale. L’institution a demandé à Òc-Bi d’abandonner ce travail d’enquête.

Neuf personnes ont été formées parce que la demande d’enseignement en occitan de la part des familles est en augmentation constante. A chaque ouverture de classe bilingue, les familles répondent présentes. Nous constatons qu’au moins deux personnes – sinon plus – formées toute l’année n’enseigneront ni l’occitan ni en occitan l’année prochaine. Nous ne comprenons pas à quoi sert de dépenser l’argent public pour former des personnes sans utiliser leurs nouvelles compétences.

Nous déplorons aussi l’inertie et l’opposition qui existe parfois dans l’institution : nous regrettons que, dans certains établissements, l’Education nationale laisse se développer, au sein des équipes pédagogiques, une attitude de refus vis-à-vis du bilinguisme français-occitan qui va ainsi à l’encontre de décisions officielles.

Les compétences sont là. La demande y est aussi. Néanmoins, il n’y a pas de volonté véritable de développement ni de perspective d’avenir. La convention entre l’OPLO et l’Education nationale, plus la législation et le Code de l’Education rendent nos demandes légitimes. Nous tirons cette légitimité de la demande des familles et de l’intérêt des enfants…».

Il ne reste plus qu’à attendre la réponse de l’Office Public de la Langue Occitane ainsi que des présidents des départements et de la Région Nouvelle-Aquitaine. 

Education nationale : Le Partit Occitan soutient le mouvement des travailleurs sociaux.

Conscient des enjeux liés au bien-être des élèves et des personnels au sein des établissements scolaires, le Partit occitan soutient le mouvement des Assistants de Service Social (ASS) et Conseillers Techniques de Service Social (CTSS). 

Un appel intersyndical à la grève générale a été lancé pour le 4 avril, en amont d’un groupe de travail au ministère de l’Education Nationale (MEN) sur la rémunération, le 9 avril.

Ces derniers, assurant un service public au sens noble du terme, accompagnent les élèves en difficulté (scolaire ou sociale) aussi bien que leurs familles. Ce faisant, ils limitent les dégâts d’un système éducatif de plus en plus enclin à laisser de plus en plus de monde sur le bord du chemin… à commencer par celles e ceux issus de milieux modestes voire précaires. 

Selon un communiqué du SNASEN-UNSA, le mercredi 27 mars 2024, Madame Belloubet ministre de l’éducation nationale, alors auditionnée à l’Assemblée Nationale par la commission des affaires culturelles, « a rappelé qu’elle se réserve le temps de faire les annonces  concernant les ASS et CTSS » ! Cette absence de réponse de la part de Madame la ministre fait écho à l’attitude générale du ministère envers ces personnels : invisibilisation et mépris !

Le Partit occitan appelle donc le MEN à revoir sa copie en apportant aux ASS et CTSS une revalorisation indiciaire (une ASS démarre par exemple avec un salaire à peine supérieur au SMIC), une formation continue de qualité, des moyens proportionnels aux missions assurées ainsi que des améliorations en matière de déroulement et perspectives de carrière.

Ces femmes et ces hommes contribuant à limiter l’impact d’un libéralisme dévastateur, ne doivent plus être considéré.e.s comme du menu fretin ! 

Partit Occitan, le 2 avril 2024.

Villers-Cotterêts : manipulation et mépris 

La « Cité internationale de la langue française » a été inaugurée. On utilise une fois de plus l’histoire afin de justifier une politique d’uniformisation des langues et des cultures. Les langues dites régionales méritent mieux que cela et le français mérite mieux que cette manipulation.

Que l’on décide de faire une Cité internationale de la langue française n’a en soi rien de choquant. Une langue est un monument vivant. Il dit l’histoire et peut aider à inventer l’avenir. Il est aussi un moyen d’expression et de développement culturel.  Mais cela vaut pour toutes les langues. 

Ce chantier qui aura coûté plus de 200 millions d’euros parce que, disait une ministre de la culture, il fallait mettre fin à ce « scandale patrimonial » tellement le monument était délabré. La République ose utiliser une ordonnance royale de 1539 afin de refuser aux langues dites régionales toute reconnaissance ! Quelle contradiction !1

Il est plus qu’urgent de faire en sorte que l’ensemble des langues de France, dont la nôtre, l’Occitan, soit aussi l’objet d’une attention d’un tel niveau budgétaire ! Nos langues ont été victimes d’une discrimination depuis des siècles et sont aujourd’hui en danger de mort ! A moins d’avoir une vision très étroite du patrimoine, celui-ci ne peut se limiter aux pierres. D’ailleurs la seule mention de nos langues dans la Constitution est celle-ci : « les langues régionales font partie du patrimoine de la France ». Et alors que fait on ? 

Le président de la République, comme ses prédécesseurs ne fait rien, rien qui soit conforme en tous cas à cet article 75-1 et aux normes de l’Union européenne. 

Dans le château de Villers-Cotterêts François 1er signa une longue ordonnance (plus de 200 articles sur des questions administratives et de justice) dont deux articles stipulent que les actes administratifs du royaume devront se faire en « langage maternel françois ». Il est dommageable que ce texte serve aujourd’hui à faire croire qu’il s’agirait d’un acte fondateur qui justifierait que dans la République il ne faudrait laisser prospérer qu’une seule et unique langue. Affirmer des contre-vérités ne sert en rien la République2.

On cherche à écrire un nouveau chapitre d’un « roman national » et cela au détriment de la diversité linguistique. Les intentions de François 1er étaient semble-il de faire en sorte que le latin laisse sa place au français. Certains, dont E.Macron (mais d’autres avant lui) en font une arme contre nos langues. C’est une manipulation de l’histoire et un mépris pour ce principe évident qu’est l’égalité des langues et des cultures. Et s’il fallait une preuve de ce mépris, il suffit de regarder que parmi les 100 mots affichés dans le château rénové comme étant les 100 mots représentatifs de la langue française, trône au beau milieu celui de « patois ».

C’est le mot qui a servi pour désigner avec mépris tout ce qui n’était pas le français et a été le support d’une politique linguistique répressive. Dans certaines écoles n’avait-on pas installé des panneaux : « il est interdit de cracher par terre et de parler patois » ? 

  1. « il n’y a qu’une seule langue officielle dans la République, et même avant la République, c’est le français » E. Macron Bastia, février 2018  ↩︎
  2. «Au fond, nous sommes le seul pays de la Francophonie qui ne vit qu’en français (…) Il n’y a que les Français qui n’ont que le Français ». extraits du discours prononcé le 20 mars 2018 à l’Institut de France. Dans ce même discours le président de la République parlait :  « au nom d’une francophonie qui n’écrase pas ». ↩︎

Communiqué – Gaza :Les partisans de la politique du pire sont les pires ennemis de la paix 

Il est évident que nos pensées et que notre empathie vont en premier lieu aux victimes israéliennes des attaques inacceptables du Hamas qui a semé la terreur. Refuser de condamner le Hamas n’est pas rendre service à la cause palestinienne ni à la paix. Rien ne peut justifier la cruauté d’une telle attaque. 

Nos pensées vont aussi aux victimes civiles palestiniennes qui sont déjà et seront elles aussi très nombreuses.

Cette évidente empathie ne signifie pas que nous soutenions la politique menée par le gouvernement raciste de B.Netanyahu de ces dernières années. Cette politique, contraire aux accords d’Oslo (dépossession de biens à Jérusalem Est, de territoires en Cisjordanie, implantation de colons israéliens ) a servi d’argument aux plus radicaux parmi les militants du Hamas. Ces derniers ont par ailleurs trouvé du soutien militaire chez des voisins dont on sait qu’ils espèrent tirer des bénéfices de cette guerre. Au premier rang de ces bénéfices, il y a l’idée que l’on pourrait oublier leur dictature

Nous comprenons aussi que tant qu’il y aura un otage aux mains du Hamas, l’opération militaire se poursuivra. Cela justifie-t-il  une opération qui se transformerait en un siège inhumain au cours duquel mourraient des centaines voire des milliers d’hommes de femmes et d’enfants ?

Il existait, et il existe encore en Palestine et en Israël, des partisans de cette indispensable paix. Les radicaux, les fanatiques se sont empressés depuis des années de les faire taire. Ceux-là, aujourd’hui, se réjouissent  sans aucun doute de la situation. Les partisans fanatisés de la politique du pire sont les premiers ennemis de la paix.

La communauté internationale a, elle aussi, toute sa responsabilité, pour n’avoir pas pu empêcher cette escalade mais aussi parce que, historiquement, elle a participé à la mise en place de cette situation dès la fin de la deuxième guerre mondiale. 

La solution, même si nous en connaissons les immenses difficultés, reste celle soutenue par les Nations Unies, de deux États disctincts.

Partit Occitan, le 11/10/23