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Gaza : entre les bombes et la faim

(Fòto Jaber Jehad Badwan – CC)

La situation de famine à Gaza n’est que le résultat de la volonté du chef du gouvernement israélien de poursuivre la guerre, quoi qu’il en coûte et de détruire l’ensemble de la population. Il fait de la faim un arme de destruction de la population de Gaza et aujourd’hui près d’un demi-million de personnes sont confrontées à des conditions de famine et l’ensemble de la population souffre d’une insécurité alimentaire aiguë.

Benyamin Netanyahou ne veut pas arrêter une guerre qui est la seule façon pour lui de se maintenir au pouvoir. La fuite en avant d’un homme allié à l’extrême droite a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Les bombardements et aujourd’hui la famine organisée n’ont qu’un objectif : faire de Gaza un territoire vidé de ses habitants permettant ainsi d’en faire un territoire israélien. Cette politique d’annexion en cours depuis des années avec l’implantation systématique et régulière de colonies en Cisjordanie s’accélère depuis octobre 2023.

L’idéologie des extrémistes alliés à Benyamin Netanyahou n’est rien d’autre que la répétition de ce que l’on pouvait entendre dans les années 1930 lorsque les régimes fascistes et nazis parlaient de leur besoin « d’espace vital ».

Affamer la population de Gaza afin qu’elle abandonne le territoire, c’est l’objectif. La communauté internationale le constate mais chacun fait aussi le constat que la population de Gaza n’a aucun moyen de fuir et d’échapper au piège que B. Netanyahou maintient avec un rare cynisme. L’Union européenne est très silencieuse et ne réagit pas, même symboliquement, pour faire respecter le droit international. Elle échoue même lorsqu’elle essaie de permettre à l’aide humanitaire de se déployer à Gaza. Elle pourrait au moins mettre en place des sanctions économiques comme cela a été fait contre la Russie. La fin de toute aide militaire à Israël et l’arrêt des programmes de recherches en lien avec l’armée israélienne sont le minimum que l’on est en droit d’attendre de l’Europe. 

La situation est d’autant plus tragique dans la mesure où personne ne semble en mesure de faire la pression nécessaire sur le chef du gouvernement israélien afin qu’il mette fin à cette situation. Le soutien de Donald Trump à Netanyahou est sans faille et conforme aux déclarations et aux actes du président des États-Unis depuis le début de son deuxième mandat. Il faut bien reconnaitre que pour le moment, en dehors d’exprimer notre solidarité et une indignation plus que légitime, on ne voit aucune solution se dessiner d’autant plus que la férocité de la politique de Netanyahou renforce la position de ceux qui, au Hamas, ne veulent pas d’un règlement par la négociation et instrumentalisent le martyre du peuple de Gaza.

Un cessez-le-feu, le passage de l’aide humanitaire, la mise en sécurité de la population gazaouie, tout comme le respect du droit international et l’application des sanctions sont pourtant indispensables et le point de départ de toute discussion. Tout cela rend encore plus difficile la possibilité d’imposer une solution à deux États. Pourtant, sans reconnaissance d’un État palestinien par un nombre d’Etats plus conséquent, rien ne sera possible à long terme.     

Partit Occitan le 26/07/2025

Budget : Bayrou oublie la justice et l’équité

Le Partit Occitan considère que les propositions du premier ministre sur le déficit budgétaire et la dette publique ne sont pas justes. L’équité est absente de ce plan. Les efforts demandés à ceux qui depuis des années s’enrichissent de plus en plus vite ne sont pas suffisants, voire absents.

Prendre l’argent des salariés et des retraités en priorité n’est pas la bonne méthode pour  sortir d’une impasse qui est budgétaire et politique.

S’il faut faire des efforts la contribution des plus riches doit être plus conséquente. Ceux qui regrettent que depuis des années l’État a trop dépensé ne doivent pas oublier que les fortunes qui ont progressé depuis 10 ans ont largement profité de l’argent public.

Vouloir réduire la dette sans prendre en compte la nécessité d’un partage équitable de l’effort est une impasse.

Ce plan est basé sur l’idée qu’il peut y avoir un effet de « ruissellement ». Plus de travail, plus de croissance, plus d’activité serait un bénéfice pour tous. Cette vision de l’économie creuse est fausse. Les inégalités se creusent. Le ruissellement est négligeable.

Des efforts vont être demandés aux collectivités. Elles n’ont jamais pratiqué le déficit budgétaire. Elles n’en ont pas le droit. L’État centralisateur fait peser sur elles les erreurs du passé et refuse de leur donner les moyens, politiques, fiscaux et budgétaires de gérer leurs affaires.

On peut faire des économies en abandonnant les nombreux grands projets inutiles (autoroutes, LGV par exemple). Cela permettrait aussi aux collectivités territoriales de faire des économies puisque l’État les sollicite largement pour payer les factures.

Rien n’est dit sur le levier qu’une véritable conversion de l’économie pourrait représenter. On reste dans les vieux schémas : « consommons plus et produisons plus » alors que c’est du « mieux » qu’il nous faut. Les questions écologiques sont oubliées. Bâtir un projet de budget sur toujours plus de consommation pour relancer l’économie c’est oublier ce que la réalité nous dit chaque jour que les ressources de la planète ne sont pas inépuisables

Prétendre attirer de l’activité chez nous par une énergie « la moins chère » d’Europe grâce au nucléaire est une ritournelle vieillote. C’est oublier les milliards déja engloutis dans des projets qui peinent à prouver leur efficacité. C’est oublier la dette que nous laissons aux générations futures sous forme de déchets. C’est oublier les risques. Quant à l’indépendance énergétique que le nucléaire procure c’est oublier que l’uranium est importé dans des conditions tout à fait constestables.

Ce plan semble enfin et surtout inspiré par le calendrier électoral et la future présidentielle, véritable obsession de l’ensemble de la classe politique. Le gouvernement pense à 2027, l’extrême droite et la droite aussi et à gauche beaucoup continuent à ne penser qu’à cela.

A qui profite la crise politique qui se profile ? Malheureusement à l’extrême droite dont l’arrivée au pouvoir serait une catastrophe démocratique et économique.

Partit Occitan, le 18 juillet 2025

Un nouveau chemin pour la Kanaky / Nouvelle Calédonie.

Le Partit Occitan salue le courage des signataires de l’accord annoncé samedi sur la Kanaky / Nouvelle Calédonie. 

Les obstacles pour trouver un accord étaient nombreux mais la situation politique comme la situation économique obligeait à un accord. La question du corps électoral était centrale et nous ne pouvons pas oublier que ceux qui avaient décidé de changer sa constitution il y a quelques mois sont responsables de l’explosion de violence qu’a connu l’île.

Les éléments nouveaux sont importants comme par exemple la double nationalité, la création d’un État différent de l’État français, associé à la République. Ce sont quelques éléments qui peuvent être considérés comme historiques… à la condition qu’ils soient mis en place.

Pour ce faire, il y aura encore de nombreuses difficultés, que ce soit sur le territoire ou au sein de l’hexagone.

Le changement de la Constitution ne sera pas une affaire simple ; espérons que les parlementaires seront suffisamment raisonnables pour accepter le changement ! Mais les forces contraires au changement sont à l’oeuvre depuis longtemps ; depuis les accords déjà qualifiés d’ « historiques » en 1988, voulus par Michel Rocard, Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou… il y a 37 ans !

Cela démontre que la France est mal armée pour régler rapidement et de façon sereine les questions coloniales. L’Histoire en donne de nombreux exemples.

Pour nous, c’est une affaire que ceux qui vivent sur l’île doivent régler entre eux. Bien sûr, certains constitutionnalistes, certains responsables politiques diront que les accords vont contre les principes sacrés de l’unité de la République, de l’unicité du peuple français, de la souveraineté, etc…

L’important pour nous est de créer les conditions de la paix civile sur l’île, de la sécurité pour toutes et tous, d’un développement économique juste et durable. Nous ne pouvons pas perdre de vue le contexte historique. Le territoire fut conquis à l’époque coloniale sans aucun respect pour les habitants.

La France est dans l’obligation d’accepter des solutions qui ne sont peut-être pas dans « la tradition » mais entre la paix et la démocratie d’un côté et la prétendue « tradition » de l’autre, notre choix se portera sur la démocratie.

La République française est donc capable de reconnaître un peuple dans la périphérie du territoire français. Il n’y a donc pas d’obstacle à la reconnaissance des autres peuples et en particulier le peuple occitan.

Dans le chaos de ce XXIe siècle naissant, le règlement co-élaboré d’un conflit entre belligérants d’un même territoire est une bonne nouvelle et une espérance pour l’avenir.

Partit occitan, le 15 juillet 2025.

La comuna 2026 : appel à candidatures

Vous êtes candidate,

Vous êtes candidat

Vous êtes déjà élue ou élu dans votre commune

Dans une  petite commune, une commune moyenne ou grande, vous vous sentez prêt à promouvoir des projets occitanistes en faveur de notre langue et de notre culture lors des élections municipales de 2026.

Venez participer à la mise en place de « La comuna 2026 » lors d’une réunion en visoconférence le :

18 septembre de 19h à 21h

Inscrivez-vous pour recevoir le lien de la visioconférence et les informations nécessaires.

Parlez-en autour de vous, rejoignez-nous et motivez d’autres candidatures.

Contact : 06 83 01 19 37 /  lacomuna2026@gmail.com

Les candidates et les candidats qui se déclarent et qui nous rejoignent ne sont pas tenus d’être membres du Partit Occitan. Le label sera « La comuna 2026 ». Une plate-forme commune à tous et toutes sera co-élaborée.

Lettre du collectif « Pour que Vivent Nos Langues » au premier ministre François Bayrou

Le Collectif Pour Que Vivent Nos Langues, qui regroupe les structures associatives représentant la diversité des acteurs des langues régionales, a adressé au Premier ministre François Bayrou une lettre sur la place des langues régionales dans la réforme de la formation initiale et du recrutement des enseignants.

Une copie a été adressée à la ministre de l’Education nationale Mme Elisabeth Borne et aux députés, députées, sénateurs et sénatrices. Cette lettre dénonce le fait qu’aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026.

Pour Que Vivent Nos Langues propose des mesures nécessaires et urgentes pour nos langues, leur enseignement et leur pratique sur les territoires concernés.

***

Monsieur le Premier ministre,

Le collectif « Pour Que Vivent Nos Langues », composé de structures associatives, représente l’ensemble des acteurs principaux œuvrant en faveur des langues régionales sur les territoires concernés.

Vous avez annoncé le 28 mars dernier en compagnie de Mme Elisabeth Borne la relance de la réforme de la formation initiale des enseignants.

C’est à ce titre que nous nous adressons à vous parce que nous connaissons votre attachement aux langues de France, manifesté par votre action lors de vos fonctions de Ministre de l’Éducation nationale. Plus récemment, en mai 2021, lors de l’annonce de la censure partielle de la loi du 21 mai 2021, vous déclariez

que « la France et l’État ont le devoir de soutenir les langues régionales ». Vous aviez ainsi tenu à rappeler que « les langues régionales font partie du patrimoine culturel français » et qu’elles représentent « un bien culturel précieux pour des millions de Français ».

Or, dans les textes que le ministère de l’Education nationale a publié ce 19 avril, aucune mention n’est faite de la place des langues régionales dans les nouveaux parcours de formation à compter de 2026. Concernant la formation et le recrutement des enseignants, notre collectif est porteur de propositions présentées notamment aux députés du groupe d’études « langues et cultures régionales » lors de notre audition à l’Assemblée nationale le 8 novembre 2023.

Ces propositions se trouvent en ligne sur notre site. Le 12 octobre 2022, nous avions également adressé au ministère de l’Education nationale dans un courrier – resté sans réponse – des propositions sur la formation et sur le concours des enseignants bilingues.

Or, les objectifs de généralisation de l’offre d’enseignement des langues régionales fixés par la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion (article 7, intégré dans le code de l’Éducation, Art. L. 312-11-2)  , se heurtent au déficit criant, dans les régions concernées, d’enseignants capables d’enseigner les langues régionales et en langues régionales. D’où la nécessité de mesures concrètes quant à la formation initiale ainsi que pour les concours de recrutement de tels enseignants :

« Sans préjudice de l’article L. 312-11-1, dans le cadre de conventions entre l’État et les régions, la collectivité de Corse, la Collectivité européenne d’Alsace ou les collectivités territoriales régies par l’article 73 de la Constitution, la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves »

Les décrets publiés le 19 avril, concernant les concours des premier et second degrés continueront d’aggraver ce manque d’enseignants. Ils reprennent notamment les éléments négatifs de la réforme du CRPE (Concours

de recrutement de professeurs des écoles) de 2022 conduite sous la houlette du Ministre de l’Éducation de l’époque, M. Blanquer, qui avait sensiblement diminué le poids des langues régionales, rendant le concours CRPE actuel « spécial langues régionales » de moins en moins « spécifique »,

Dans le même ordre d’idées, la non-intégration des langues vivantes régionales, dans la seconde épreuve de l’admissibilité du concours concernant les langues vivantes va totalement à l’encontre de la loi du 21 mai 2021 et de son article L 312-11-2 du code de l’Éducation déjà cité.

Cette intégration des langues régionales avait pourtant été possible en 1995, quand vous étiez vous-même Ministre de l’Éducation nationale, avant l’ouverture du concours spécial Langues Régionales en 2002. Et même dans le cas du concours spécial, il nous semble que les langues régionales devraient avoir un poids beaucoup plus important.

Pour les membres du collectif, un certain nombre de mesures sont donc nécessaires et urgentes dans le cadre de la réforme en cours. Notons en préambule qu’un développement de la formation des futurs enseignant.es

de et en langues régionales nécessite forcément des moyens ministériels budgétaires spécifiques affectés aux établissements concernés (INSPé – Universités) pour limiter les effets de la concurrence entre formations.

Pour le premier degré :

-la création de Licences de Professorat des Écoles (LPE) bilingues / langues régionales intégrant une formation intensive à la langue régionale (soit l’équivalent d’une formation d’environ 1200 heures réparties sur les trois ans de la licence).

-la mise en place d’un véritable concours de recrutement de Professeurs des écoles spécifique (CRPE) aux langues régionales, où la parité avec le français serait véritablement prise en compte, et même au-delà, puisque ces enseignants seront destinés à enseigner en langue régionale.

-la refonte du Master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation), mention Professorat des Écoles bilingues français-langues régionales, où la part des enseignements en langues régionales est au minimum de 50 % de l’emploi du temps.  Ces deux derniers points sont réclamés depuis 2015 par la section 73 (Cultures et langues Régionales) du Conseil National des Universités dans le cadre d’une motion votée à l’unanimité à Toulouse le 6 février 2015, motion annexée au présent courrier.

-la prise en compte des langues régionales dans l’épreuve de langues vivantes du futur concours de professeur des écoles et l’intégration d’un module langues et cultures régionales dans les maquettes de formation du Master Professorat des Écoles (hors parcours bilingue) dans les territoires concernés afin de pouvoir appliquer l’article L. 312-11-2 du Code de l’Éducation , instauré par loi du 21 Mai 2021.

-l’ouverture d’une liste complémentaire aux concours spéciaux langues régionales.

Pour le second degré :

-la révision des maquettes des CAPES/ CAFEP prenant en compte la spécificité de l’enseignement bilingue, ce qui suppose l’ajout, à côté des valences actuelles (Histoire-Géographie, Mathématiques, Langues Vivantes Etrangères, Lettres), d’autres valences complémentaires ouvrant à l’enseignement d’autres Disciplines Non Linguistiques (DNL) dans les domaines suivants : SVT, EPS, Physique – Chimie, Numérique / informatique, Éducation musicale, Arts plastiques, SES, technologie.

-en complément, la conception et la mise en œuvre de maquettes de CAPES et CAFEP monovalents en langues régionales sur le modèle actuel du CAPES de Langue Corse.

-l’ouverture – ou la réouverture, puisqu’il y a eu aussi, dans ce domaine, un terrible rétrécissement de l’offre depuis les dernières décennies – des formations aux concours externes et internes (CAPES, CAFEP, dans chacune des académies concernées, en comprenant la diaspora parisienne). L’agrégation en langues régionales récemment mise en place n’offre que de maigres possibilités pour le moment.

-une augmentation des postes aux CAPES et CAFEP – langues régionales et à l’agrégation des langues de France.

-la parution des programmes de l’agrégation à la même date que pour les autres disciplines,

-l’ouverture, chaque année, de sessions de CAPES-CAFEP interne donnant aux nombreux enseignants contractuels des perspectives de titularisation,

-enfin, l’ouverture de parcours de titularisation pour les enseignants de langues régionales ressortissants européens non français.

Nous rappelons, par ailleurs, que l’insuffisance du nombre de candidats aux concours d’enseignants est une des conséquences des effets délétères des réformes du second degré sur les effectifs des étudiants des filières universitaires concernées, en mesure de constituer des viviers suffisants.

Nous ne doutons pas de votre volonté, Monsieur le Premier ministre, de clarifier et améliorer la situation des langues régionales, notamment en matière de recrutement et de formation des maîtres. C’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir auprès de Madame la Ministre de l’Éducation nationale afin que soient revues les maquettes des futurs concours de recrutement des enseignants de et en langues régionales et que soient intégrées ces langues régionales dans les futures licences LPE et futurs Masters MEEF.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de nos sentiments les plus dévoués.

Les organisations signataires membres du collectif Pour Que Vivent Nos Langues

Gaza, Ukraine, Soudan…une violence qui touche d’abord les populations civiles

Photo : Août 2024, une petite fille va chercher de quoi manger dans les ruines de Gaza (Jaber Jehad Badwan – CC)

Que ce soit la Russie contre l’Ukraine, Israël qui veut annexer Gaza ou la guerre au Soudan, des milliers, voire des millions de civils sont chaque jour victimes des fanatiques au pouvoir.

La violence a toujours été utilisée par des États, des groupes d’intérêts économiques et des idéologues de toutes sortes. Mais aujourd’hui, comme ce fut le cas au moins à deux reprises au XXème siècle, des feux s’allument partout dans le monde alors que sont au pouvoir, ou y arrivent, des hommes qui alimentent ces feux. Tout est bon pour justifier leurs guerres et les massacres des populations civiles : manipulations de l’information, contestation des évidences scientifiques, révisionnisme historique …

Pendant ce temps, le président de la première puissance économique du monde, les États-Unis, se range du côté de la brutalité et de l’oppression et menace lui-même d’annexer des territoires. Il organise le chaos économique mondial, il sature l’espace de la communication par des messages provocateurs avec le soutien des GAFA américains propriétaires des réseaux sociaux dominants. Tout cela donne carte blanche à d’autres qui déploient tranquillement leurs propres guerres sachant que les cris et les bruits seront couverts par le vacarme des conflits en cours.

Vladimir Poutine a choisi de s’attaquer à la population civile ukrainienne de façon systématique. Il veut annexer des territoires au nom d’un projet impérialiste. Il ne veut pas la paix et soumet son peuple à une course à l’armement très coûteuse et à une guerre meurtrière. Il fait alliance avec l’un des pouvoirs les plus antidémocratiques qui soit : la Corée du Nord.

Benyamin Netanyahou annonce qu’il souhaite annexer Gaza après avoir engagé une guerre qui a fait près de 50 000 morts palestiniens civils. Où iront les palestiniens chassés de leur terre ? Il n’en a que faire ! Le massacre de centaines de citoyens israéliens par le Hamas en 2023, à l’origine de l’intervention israélienne, montre bien que la violence fanatique est de tous les bords.

Mais aujourd’hui B.Netanyahou profite de la situation mondiale et des silences complices pour liquider la population de Gaza. Il ne semble même plus se préoccuper du sort des otages israéliens restant aux mains du Hamas. Il donne à son armée, surpuissante et suréquipée comparée à l’adversaire, des objectifs chaque jour plus meurtriers.

Nous ne sommes pas naïfs et nous connaissons les manipulations venues de certains groupes et États qui soutiennent les plus fanatiques ennemis d’Israël. L’opposition entre les fanatiques d’un bord et de l’autre a un prix. C’est la population civile qui le paye en mourant sous les balles et les bombes auxquelles s’ajoutent le manque de nourriture, de soins, d’abris et d’infrastructures .

Le Soudan est lui aussi victime de cette situation mondiale. Il est le territoire d’une situation humanitaire catastrophique ; une des pires que le monde a eu à connaitre depuis plus de 50 ans. Ce sont dix millions de déplacés et des centaines de milliers de civils qui meurent de faim, sans oublier l’habituelle utilisation systématique de la violence sexuelle comme arme de terreur ou encore l’enrôlement des enfants-soldats. Les militaires, soutenus par divers gouvernements, mènent une guerre destructrice qui consomme toutes les richesses et les aides humanitaires que des ONG tentent de faire parvenir à la population civile.

Demain l’Inde et le Pakistan, et toujours la Chine et le Tibet ou les Ouighours … Face à ce monde qui explose et craque de toute part, on peut manifester, publier des communiqués offusqués. Ce n’est pas inutile. Cependant il ne faut pas craindre d’en reconnaitre les limites. Nous pouvons, et il faut le faire, demander une fois de plus l’application de toutes les résolutions de l’ONU sur la question palestinienne, demander la reconnaissance d’un État palestinien, demander à la Russie de restituer les territoires annexés, exiger des militaires soudanais qu’ils rendent le pouvoir aux civils.

On peut signer des pétitions et prendre des postures. Les pouvoirs qui nous représentent protestent mais sans résultats. Pourtant la pression citoyenne doit s’exercer, mais sans se banaliser.

Il nous semble que notre premier devoir est de dire que, chez nous aussi, se développent des forces qui alimentent cette ambiance mondiale. La montée des fanatismes, des obscurantismes concerne nos villes et nos campagnes occitanes ainsi que toute l’Europe occidentale. Peu à peu ils gagnent du terrain. La démocratie se défend ici et maintenant. La solidarité sans cela risque de n’être qu’une forme rassurante de compassion ne servant qu’à apaiser nos consciences de populations encore privilégiées puisque épargnées par la guerre. Mais pour combien de temps ?

Partit Occitan, le 12/05/2025

L’ALE en Assemblée Générale à Nantes

L’Alliance Libre Européenne s’est réunie à Nantes cette fin de semaine pour son assemblée générale. Trente-trois partis régionalistes, autonomistes et indépendantistes de l’Union européenne étaient présents.

Un hommage a été rendu à Gustau Aliròl décédé en février. Il a participé activement à la fondation de l’ALE. Il va de soi que le Partit Occitan était représenté à cette assemblée.

Ont été votées des motions sur des thèmes divers concernant les questions des langues, de l’environnement, des droits des peuples à disposer de leur avenir. Nous pouvons mentionner une motion sur le droit à l’auto-détermination du Groenland, une autre sur la réunification de la Bretagne, ce qui était logique puisque l’UDB accueillait l’Assemblée à Nantes.

Une autre motion a été votée en soutien à un statut de véritable autonomie pour la Corse et une autre (portée par huit partis dont le Partit Occitan) sur le danger que représente, pour les idées de l’ALE et pour la démocratie en général, la progression de l’extrême-droite en Europe.

Le bureau de l’ALE a été renouvelé avec un nombre plus réduit de représentants, 13 au lieu de 15. Le Partit Occitan, qui était au bureau jusqu’à présent n’y sera pas pour les trois années à venir. Il y a six eurodéputés de l’ALE à l’heure actuelle à la suite des élections européennes de juin dernier, et cela limite les moyens économiques de l’organisation.

Trois nouveaux partis ont été accueillis (Chunta Aragonesista, Rumagna Unida, Ora Toscana), de plus l’ALE compte dans ses rangs un parti désormais chef d’un gouvernement étatique depuis l’arrivée comme premier ministre en Belgique d’unreprésentant de la NVA, ou Nouvelle Alliance de Flandres.

L’assemblée générale de la fondation Coppieters s’est déroulée en même temps. Cette fondation de l’ALE est un lieu de recherche et de publication. Elle a également rendu hommage à Gustau Aliròl qui y représentait l’Association pour le Développement de l’Écrit Occitan (ADEO), membre de Coppieters.

Claire Gago-Chidaine et David Grosclaude ont représenté le Partit Occitan à l’AG

Énergie : le nucléaire en majesté

À l’Assemblée nationale, le 28 avril, s’est déroulé un débat sur la politique énergétique de France pour la période 2025-2030.

Un débat sans vote sur une question fondamentale et stratégique comme l’énergie, c’est bien la marque d’un bloc présidentiel aux abois. Mais une majorité claire s’est dégagée en faveur de l’électricité d’origine nucléaire. Ils étaient peu celles et ceux qui ne faisaient pas du plan Messmer (qui a instauré le tout-nucléaire en 1974) l’alpha et l’omega de la politique énergétique française.

Dans son discours d’ouverture, François Bayrou a clairement indiqué que cette source d’énergie remplit toutes les conditions : abondante, souveraine, compétitive et décarbonnée.

Les deux premiers points, souveraineté et abondance, sont plus de l’ordre de la posture que de la réalité. Les stocks dont nous disposons ne suffisent pas à tenir en attendant les réacteurs de générations ultérieures… Même en allant puiser dans les stocks d’uranium appauvri. L’uranium naturel importé chez nous vient d’abord du Niger et du Kazakhstan. Ces deux États sont classés respectivement 141e et 120e sur 167 dans le classement par indice de démocratie (2023).

Sur les deux derniers points, à l’heure actuelle, en comparant les tarifs pratiquées sur le Continent et en mesurant les émissions de CO2… Ces deux critères peuvent presque donner satisfaction.

L’énergie nucléaire émet autant de CO2 que les énergies éoliennes terrestre et marine. Problème(s) : la mise en service d’une centrale prend trop de temps et son approvisionnement en eau la rend vulnérable au changement climatique (stress hydrique en été, tempêtes en hiver) ou encore aux tensions géopolitiques (ex. : la guerre en Ukraine et la centrale de Zaporijia).

Le tarif français du kWh est inférieur de sept centimes à la moyenne européenne. Mais un jour ou l’autre les vieux réacteurs doivent être démantelés. Pour cela la Cour des Comptes a estimé qu’il faudrait débloquer 46,4 miliards d’euros sur quasiment un siècle (2020). Et nous ne parlons même pas ici des surcoûts engendrés par les retards des travaux de réacteurs EPR2 qui seront répercutés sur les factures des usagers d’une façon ou d’une autre. Adieu, la compétitivité.

Cet argent ne sera pas investi dans d’autres mesures permettant de diminuer nos émissions comme la rénovation des logements, des infrastructures ferroviaires et cyclables ou encore la recherche et de le développement dans le domaine des énergies renouvelables. Des énergies qui sont elles véritablement abondantes, décarbonnées et souveraines. Des énergies qui peuvent aussi être compétitives si ont y met un peu de bonne volonté. Mais bon, ce n’était pas prévu dans le plan Messmer.

Partit occitan, lo 5 de mai de 2025.

Energia : lo nuclear en majestat

A l’Assemblada nacionala, lo 28 d’abril, se debanèt un debat sus la politica energetica de França pel periòde 2025-2030.

Un debat sens vòte sus una question fondamentala e estrategica coma l’energia, aquò’s plan la marca d’un blòc presidencial a las escanas. Mas una majoritat clara s’es degatjada en favor del recors a l’electricitat d’origina nucleara. Èran pauques las e los que fasián pas del plan Messmer (qu’instaurèt lo tot-nuclear en 1974) l’alfà e l’omegà de la politica energetica francesa.

Dins son discors d’obertura, François Bayrou indiquèt clarament qu’aquela sorça d’energia emplenava totas las condicions : abondanta, sobeirana, competitiva e descarbonada.

Los dos primièrs punts, sobeiranetat e abondància, son mai de l’òrdre de la postura que non pas de la realitat. Los estòcs que dispausam sufisan pas per tenir len esperant los reactors de generacions ulterioras… Quitament en anant posar dins los estòcs d’urani apaurit. L’urani natural importat en cò nòstre ven primièr de Niger e Kazakhstan. Aqueles dos païses son classats respectivament 141en e 120en de 167 dins lo classament per indici de democracia (2023).

Suls dos darrièrs punts, a l’ora d’ara, en comparant las tarifas practicadas pel continent e en mesurant las emissions de CO2… aqueles dos critèris pòdon quasi donar satisfaccion.

L’energia nucleara emet tan de CO2 coma las energias eolianas terrèstra e marina. Problèma(s) :  la mesa en servici d’una centrala pren tròp de temps e son provesiment en aiga la rend vulnerabla al cambiament climatic (estrèss idric en estiu, tempèstas en invern) o encara a las tensions geopoliticas (ex. : la guèrra en Ucraïna e la centrala de Zaporijia).

La tarifa francesa per kWh es inferiora de sèt centimes respècte a la mejana europèa. Mas un jorn o l’autre los reactors vièlhs devon èsser desmantelats. Per çò far, la Cort dels Comptes a estimat que calriá desblocar 46,4 miliards d’euros sus quasi un sègle (2020). E parlam quitament pas aquí dels subre-còstes ligats entre autres als retards del las òbras pels reactors EPR 2 que seràn repercutats sus las facturas dels usatgièrs d’una faiçon o d’una autra… adiu paura competitivitat.

Aquela moneda serà pas investida dins d’autras mesuras permetent de demesir las nòstras emissions coma la renovacion dels lòtjaments, de las infrastructuras ferrioviàrias e ciclablas o encara la recèrca e lo desvolopament dins lo domeni de las energias renovelablas. D’energias que son elas vertadièrament abondantas, descarbonadas e sobeiranas. D’energias que pòdon èsser tanben competitivas se òm i met un pauc de bona volontat. Mas bon, aquò èra pas previst dins lo plan Messmer.

Partit occitan, lo 5 de mai de 2025.

La proportionnelle est le système le plus juste

Le premier ministre a annoncé qu’il consultera les partis politiques sur la possibilité d’introduire la proportionnelle pour l’élection des députés . Ce peut être une opportunité intéressante à condition que , comme dans beaucoup d’autres pays, la proportionnelle soit un outil qui aidera vraiement à la représentation d’un maximum d’idées et de visions de l’avenir.

Le Partit Occitan défend l’élection à la proportionnelle à tous les niveaux de décision : collectivités locales, régions et députés à l’Assemblée Nationale.

La proportionnelle doit s’accompagner partout de la parité femme/homme.

L’idée qui justifie le système actuel est que les députées et députés sont des personnes ancrées dans le territoire, connues des électeurs. Mais lors de la dernière élection législative beaucoup de candidats étaient présents de façon très limitée sur les affiches, les circulaires électorales et parfois même les bulletins de vote. Beaucoup ont été élus sur le nom de leur chef de parti ou sur le logo de leur parti.

La représentation proportionnelle intégrale permet l’entrée dans les institutions de courants très divers, parfois marginaux et donc l’arrivée d’idées nouvelles. Certains projets ne verront jamais le jour dans le cadre d’un système majoritaire.

La proportionnelle actuelle pour les régions et les villes s’accompagne d’une prime majoritaire. C’était —disait-on— le moyen d’empêcher l’extrême droite d’avoir une minorité de blocage ou de jouer les arbitres. Cette précaution a été inopérante. On peut supprimer cette prime majoritaire.

Dans les collectivités la proportionnelle intégrale peut s’appliquer sans problème. Elle garantira la représentation de tous.

La proportionnelle intégrale cela signifie qu’il n’y ait pas de minimum exigé pour participer à la répartition des sièges comme c’est le cas pour l’élection européenne par exemple. Cette proportionnelle intégrale pour l’élection des députés encouragera au compromis et à la mise en place de majorités de projets.

Pour les députés on peut envisager une proportionnelle au niveau de chaque région. Sur un plan départemental cela signifierait que dans bon nombre de départements il y aurait un seuil minimal de 10% à 20% des voix pour obtenir un député. C’est mathématique. Dans les départements ( et ce sont les plus nombreux) où il y a moins de dix députés aucun parti, aucun courant ne pourrait obtenir de député avec moins de 10 à 15% des voix. C’est pour cette raison qu’une proportionnelle avec des listes régionales serait plus juste.