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Budget : Bayrou oublie la justice et l’équité

Le Partit Occitan considère que les propositions du premier ministre sur le déficit budgétaire et la dette publique ne sont pas justes. L’équité est absente de ce plan. Les efforts demandés à ceux qui depuis des années s’enrichissent de plus en plus vite ne sont pas suffisants, voire absents.

Prendre l’argent des salariés et des retraités en priorité n’est pas la bonne méthode pour  sortir d’une impasse qui est budgétaire et politique.

S’il faut faire des efforts la contribution des plus riches doit être plus conséquente. Ceux qui regrettent que depuis des années l’État a trop dépensé ne doivent pas oublier que les fortunes qui ont progressé depuis 10 ans ont largement profité de l’argent public.

Vouloir réduire la dette sans prendre en compte la nécessité d’un partage équitable de l’effort est une impasse.

Ce plan est basé sur l’idée qu’il peut y avoir un effet de « ruissellement ». Plus de travail, plus de croissance, plus d’activité serait un bénéfice pour tous. Cette vision de l’économie creuse est fausse. Les inégalités se creusent. Le ruissellement est négligeable.

Des efforts vont être demandés aux collectivités. Elles n’ont jamais pratiqué le déficit budgétaire. Elles n’en ont pas le droit. L’État centralisateur fait peser sur elles les erreurs du passé et refuse de leur donner les moyens, politiques, fiscaux et budgétaires de gérer leurs affaires.

On peut faire des économies en abandonnant les nombreux grands projets inutiles (autoroutes, LGV par exemple). Cela permettrait aussi aux collectivités territoriales de faire des économies puisque l’État les sollicite largement pour payer les factures.

Rien n’est dit sur le levier qu’une véritable conversion de l’économie pourrait représenter. On reste dans les vieux schémas : « consommons plus et produisons plus » alors que c’est du « mieux » qu’il nous faut. Les questions écologiques sont oubliées. Bâtir un projet de budget sur toujours plus de consommation pour relancer l’économie c’est oublier ce que la réalité nous dit chaque jour que les ressources de la planète ne sont pas inépuisables

Prétendre attirer de l’activité chez nous par une énergie « la moins chère » d’Europe grâce au nucléaire est une ritournelle vieillote. C’est oublier les milliards déja engloutis dans des projets qui peinent à prouver leur efficacité. C’est oublier la dette que nous laissons aux générations futures sous forme de déchets. C’est oublier les risques. Quant à l’indépendance énergétique que le nucléaire procure c’est oublier que l’uranium est importé dans des conditions tout à fait constestables.

Ce plan semble enfin et surtout inspiré par le calendrier électoral et la future présidentielle, véritable obsession de l’ensemble de la classe politique. Le gouvernement pense à 2027, l’extrême droite et la droite aussi et à gauche beaucoup continuent à ne penser qu’à cela.

A qui profite la crise politique qui se profile ? Malheureusement à l’extrême droite dont l’arrivée au pouvoir serait une catastrophe démocratique et économique.

Partit Occitan, le 18 juillet 2025

Déserts médicaux : élus « déconnectés » ou médecins « individualistes » ?

Si vous n’avez pas trouvé de médecin traitant dans votre commune, que vous avez des difficultés à obtenir une consultation, que vous avez de la route à faire dans ce but ou alors que vous êtes renvoyé(e) vers les urgences les plus proches… Vous devez vous trouver dans un désert médical comme on en trouve dans 87% du territoire français. Autre chiffre alarmant : 6 millions de citoyens ne disposent pas d’un médecin traitant.

Les lois visent à redéployer les médecins vers des zones où les besoins ne sont pas couverts, par l’incitation ou la coercition mais les syndicats de généralistes veillent au grain. Pas question pour eux de renoncer à la liberté d’installation.

Le 25 avril, François Bayrou s’est donc empressé de faire le choix du respect de la liberté d’installation. En contrepartie, ils demande aux médecins (généralistes ou spécialistes) d’exercer un à deux jours par semaine dans des territoires prioritaires identifiés par les Agences Régionales de Santé (ARS). Exit la proposition de loi transpartisane déposée par le député socialiste Guillaume Garot début avril. Une disposition du texte obligeait les médecins à recevoir une autorisation des ARS pour ouvrir un cabinet.

Les élus considèrent les médecins comme garants d’une continuité du servici public en milieu démédicalisé mais ces derniers rappellent qu’ils font partie des professions « libérales »… et pas de la fonction publique. D’un côté, les élus dénoncent un corps de métier « individualiste » et de l’autre, les professionnels de santé considèrent les élus comme « déconnectés ». Pourtant, alors que les uns et les autres ne parviennent pas à s’entendre sur la façon de faire face à la pénurie de médecins… Les patients ne sont pas égaux en matière d’accès aux soins.

À nouveau, malgré l’accélération de la production de textes en lien avec la santé, les capacités de réaction et d’adaptation des pouvoirs éxécutif et législatif restent insuffisantes. En 2022, des élus du département du Lot-et-Garonne (tous échelons confondus) ont rappelé aux candidats à la présidentielle et aux législatives qu’était venu « le temps des solutions courageuses ».

À nouveau, ce sont les collectivités de tout échelon qui ont dû se mobiliser mais, comme elles l’ont rappelé elles-mêmes, ces actions sont limitées dans le temps et ne peuvent venir qu’en complément de l’accion de l’État ou de l’Assurance-maladie. Parfois, la manque de coordination de ces collectivités a engendré une compétition mortifère entre territoires pour faire venir un ou plusieurs professionels de santé. Pourtant, dans d’autres départements comme l’Aveyron, les collectivités ont mené une action coordonnée de création de structures de santé doublée de mesures globales de soutien aux professionnels.

Nous posons alors la question : si des solutions sont identifiées pour accélérer le processus de décision au niveau local, pourquoi attendre ? Un(e) patient(e) qui souffre d’affections chroniques ou de longue durée voire même  d’une simple grippe a autre chose à faire que d’attendre qu’on lui touche les écrouelles. En s’appuyant sur l’exemple aveyronnais, la Cour régionale des comptes de la Région Occitanie a défini le département comme échelon le plus pertinent pour coordonner ces actions. Il souligne « diagnostic précis, au niveau du département, suivis de la définition, au niveau des départements, de projets territoriaux d’organisation des soins de premier recours identifiant les solutions sur-mesure à apporter à chaque bassin de vie ». N’attendons plus.

Partit Occitan le 28/04/2025