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Régions, départements, communes : à qui la faute ?

16 janvier 2014

Régions, départements, communes : à qui la faute ?


Faut-il réduire le nombre de régions et supprimer les départements ? Faut-il donner plus de pouvoirs aux collectivités ? Tout concourt à rendre difficile le diagnostic. La classe politique, l'administration, les médias, doivent tout au centralisme. Difficile de mordre la main qui vous nourrit. Difficile d'imaginer autre chose quand on croit que le monde parfait est un hexagone. Quand le centre fait son autocritique, il est indulgent.

Le fameux millefeuille serait le seul responsable de l'explosion de la dépense publique, dépense qui serait néfaste a priori.
Des commentateurs prennent les ciseaux et retaillent les régions en fonction de critères divers : démographie, taille du territoire et parfois, mais rarement, des critères historiques ou culturels.
On donne des chiffres ahurissants de collectivités qui auraient embauché de façon irresponsable. On oublie juste que ce ne sont pas des embauches mais des transferts de personnels. Autrefois ces personnels étaient payés par l'État, aujourd'hui par les régions ; les lycées par exemple.
Les élus locaux seraient irresponsables, alors que le centre lui serait sage, garant de l'égalité, économe, rationnel !

Fédéralisme : un gros mot !

On dénonce le fait qu'il y aurait trop d'élus. Il y aurait trop de députés en France. Et de fins analystes comparent avec les États-Unis. Oui, si l'on compare la Chambre des Représentants à l'Assemblée Nationale ça pourrait se tenir ; mais aux États-Unis siègent des députés dans chacun des États.
On ne changera rien si l'on ne se départit pas de nos habitudes fixées et figées par le centralisme bonapartiste. Avez vous entendu l'idée de réduire le nombre de préfets ?
Il arrive que soit évoqué l'exemple allemand avec ses länder. Il faut s'en inspirer dit-on, mais dès que l'on évoque le mot fédéralisme on entend aussitôt parler de notre « tradition » qui ne serait pas compatible avec ce fédéralisme. Tout est dit ! C'est le blocage.
Le fédéralisme ! Quelle horreur ! Pourtant c'est comme cela que l'on doit appeler un système qui donne à des régions des capacités réglementaires et même législatives, qui donne de l'autonomie aux régions. C'est monnaie courante dans le monde et dans de grandes démocraties. Et l'Europe on la fait comment ? Centralisée, comme la France ?

Petites métropoles et la Grande

Il faut réformer les collectivités et la complexité du système français. Pourtant on vient de créer un nouveau niveau de gouvernement des territoires : les métropoles.
Ces métropoles doivent nous mettre à l'heure de la mondialisation, être attirantes et tirer le développement de leur région. J'ai un gros doute. Mais elles ne seront rien à côté de la métropole du Grand Paris qui elle ( c'est écrit dans la loi) devra avoir un rôle de chef d'orchestre en quelque sorte. Elle assurera un développement de niveau national et européen. Ce sera LA métropole. Bref rien ne change ! La pyramide est toujours là !

Elites provincialisées

Dans certains commentaires il y a de la condescendance pour les élus et les populations des « territoires » (on ne dit plus « la Province » mais le ton y est).
Des années de centralisme ont donné de mauvaises habitudes. Les élites se sont « provincialisées » et le centralisme des partis, des médias, des syndicats, de l'administration ne crée pas de la responsabilité.
Il faut de vrais pouvoirs pour les régions. L'existence de pouvoirs capables de rééquilibrer le pouvoir du centre est une garantie de démocratie. Mais que peut-on faire quand c'est l'État qui tient seul les cordons de la bourse ? Il faut donner les moyens aux collectivités de prélever aussi l'impôt et ainsi les élus seront responsables face aux électeurs-contribuables. Il faut clarifier la fiscalité en disant qui prend pour qui, et pour quoi faire.
Quant au nombre de régions c'est faux débat. On peut trouver des exemples en Europe qui montrent que la taille n'a rien à voir avec l'efficacité.
En réalité, ce qui est devant nos yeux, et que l'on ne veut pas voir, c'est que notre système est vieux et fatigué. Il nous rend aveugles. Il produit de l'inégalité, il est lourd face à l'innovation sociale, économique et institutionnelle, il est mortifère pour la diversité culturelle et linguistique, il est inopérant pour la mise en place de la transition écologique.

David Grosclaude


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