Assemblée plénière
– 26 juin 2014 - Office Public Langue Occitane
Mesdames, Messieurs, Dònas e Sénhers, Adissiatz
La diversitat linguistica e culturala es un enjòc
màger per
las annadas que venon, car constituís, dins un societat de
mai en mai mondialisada,
una necessitat per l’equilibri cultural global de
nòstra planeta.
L’occitan es una
astrada per Miègjorn-Pirenèus, car
constituís, tot al còp, un element
d’identificacion del nòstre territòri,
factor de coësion sociala, opportunitat
de desvelopament economic, vector de dinamisme cultural et linguistic,
e nos
dobrís las pòrtas del monde latin, del
multilinguisme e de l’Euròpa. Fa mai
d’un sègle, era lo Joan Jaurès que
fasia sovent une partida dels discors en
occitan, qu’apelava los professors de las escòlas
a utilisar l’occitan en
classa.
Le contexte local, régional, national, européen
et mondial,
est de plus en plus ouvert, à la question de la
diversité linguistique et
culturelle. Car il ne s’agit plus d’opposer des
politiques entre elles :
social, économie, environnement, culture. J’appuie
régulièrement l’importance
du volet culturel au côté de Dominique Salomon, et
ce malgré un contexte
budgétaire contraint, mais un des enjeux internationaux et
régionaux est
trouver l’équilibre entre ces quatre piliers du
développement durable.
Au niveau européen, un rapport sur les langues
minorisées
était examiné en septembre 2013. 96% des
parlementaires ont acté que l’Union
européenne, dont sa devise est l’unité
dans la diversité, devait avoir une
responsabilité particulière au regard de la
sauvegarde des langues menacées de
disparation.
Au niveau des politiques gouvernementales, l’enseignement
bilingue français – langue régionale a
fait son entrée officiellement en fin
d’année dernière dans les textes de loi
sur la refondation de l’école.
L’enseignement bilingue, français-occitan dans
notre région, est en effet
aujourd’hui un système qui sans surcoût
significatif, permet d’améliorer
fortement les résultats scolaires de nos enfants tout en les
formant au monde
multilingue de demain.
La question de la ratification de la charte européenne des
langues minorisées a été
débattue en début d’année
à l’assemblée nationale, et plus
de 70% des parlementaires se sont positionnés favorablement
à cette ratification,
ralliant des parlementaires de gauche, du centre et une partie de la
droite.
Pour les régions, l’heure n’est pas
à faire des déclarations
d’intention. Nous sommes dans l’action,
« l’accion per de bon »
comme
le dirait notre slogan régional
« l’action en vrai »,
car cette
langue et cette culture occitane, je le dis
« aqueste còp » en
français, fait partie intégrante de la
spécificité de notre région, de son
image, de sa personnalité et de son identification. Nous le
montrons avec force
en affichant la croix occitane dans notre logo, qui existe depuis
quelques mois
en version occitane
« Miegjorn-Pirenèus ».
L’occitan est au cœur de
Midi-Pyrénées, et
Midi-Pyrénées est
le cœur de l’Occitanie. Et cela sera
d’autant plus vrai si nous reconstituons
le « grand Languedoc ».
C’est pour cela que la Région structure depuis de
nombres
années des actions vouées au
développement de cette langue et de cette culture,
notamment depuis l’adoption, fin 2007, du Schéma
Régional de Développement de
l’occitan. Ce Schéma a donné des
résultats très significatifs en la
matière, et
nous aurons l’occasion, lors de prochaines sessions,
d’échanger sur le bilan de
celui-ci.
Nous devons nous prononcer aujourd’hui sur la constitution
de l’office public de la langue occitane, afin de conforter
la politique
volontariste engagée par la région
Midi-Pyrénées dans le cadre d’une
intégration plus forte à
l’échelle interrégionale.
Je tenais
à
préciser
en préalable, que cette démarche a
été engendrée à Rodez,
pendant le festival
interrégional, l’Estivada. J’en profite
pour remercier Christian Teyssedre, pour
l’accueil fait par la mairie de Rodez à ces
initiatives et qui a permis
d’élaborer la charte de coopération
interrégionale et transfrontalière de
développement de l'occitan, adoptée par 5
régions :
Aquitaine,
Languedoc-Roussillon, Limousin, Rhône-Alpes et
Midi-Pyrénées et très
récemment
par une sixième Région, l’Auvergne. Je
tenais d’ailleurs, en clin d’œil,
à
féliciter ici publiquement les conseillers
régionaux d’Auvergne, pour ce vote.
« L’ofici public de la lenga
occitana » sera créé
dans un premier temps par l’Aquitaine, qui a
délibéré ce lundi à
l’unanimité
des votes, et Midi-Pyrénées si nous le
décidons aujourd’hui ensemble.
Les autres régions précédemment
citées souhaitent
conventionner avec cet office ou y adhérer très
prochainement, mais leur adhésion
reste néanmoins conditionnée par la participation
de l’Etat.
Car si ce projet a reçu un accueil favorable du
ministère de
la culture et de la communication, ainsi que du ministère de
l’éducation
nationale, le gouvernement ne donnera sa position quant à
son engagement que fin
2014. Les deux régions Aquitaine et
Midi-Pyrénées assument donc politiquement
un acte volontariste, et nous tacherons de faire venir l’Etat
dès 2015.
L’Etat doit en effet assumer son rôle sur le volet
enseignement et culturel, et favoriser l’accès
à ce service au public, notamment
dans des territoires où les collectivités
territoriales sont moins dynamiques.
L’office public est un outil qui va nous permettre de
construire une politique interrégionale plus efficace et
plus efficiente. Il
fonctionnera sur des redéploiements humains et
matériels mutualisés.
Aujourd’hui, un festival comme l’Estivada est
instruit par une
dizaine de services de régions et collectivités
différentes. La réforme
territoriale limitera certes ce nombre, mais nous souhaitons aller plus
loin en
rationalisant les procédures dès 2015. Le
contexte budgétaire contraint est une
opportunité pour mutualiser moyens et compétences
sur les projets menés par
chacune des régions occitanes, qui sont bien souvent les
mêmes entre Aquitaine
et Midi-Pyrénées, mais aussi avec les autres
régions de l’aire occitane. Nous
l’avons déjà fait sur la
télévision occitane sur internet, sur le doublage
de
dessins animés, la labellisation des formations à
l’occitan, sur du matériel
pédagogique, la constitution de notre académie de
la langue occitane etc. Nous
souhaitons aujourd’hui renforcer cette dynamique.
L’office public aura à sa charge la mise en
œuvre de la
politique liée à la transmission de la langue et
son usage. La partie
culturelle restera pour l’instant en gestion
régionale, les acteurs n’étant pas
aussi structurés aujourd’hui au niveau
interrégional.
C’est donc une nouvelle étape de
développement de l’occitan
et de coopération interrégionale qu’il
vous
est proposé aujourd’hui
d’expérimenter.
Vos mercegi per
avança, de li reservar un acuelh favorable.
Citer cet article : http://partitoccitan.org/archivas/article1277.html