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N°193 – Un nouveau colonialisme




À l’heure actuelle, un combat est prioritaire ! La presse en parle par effet de contagion ces dernières semaines, mais depuis de longs mois la lutte est engagée pour informer et dénoncer, sans que cela soit parvenu encore aux oreilles de l’opinion…
Il s’agit bien sûr des négociations pour le “ traité de libre échange transatlantique ”, menées entre les USA et l’Union Européenne. Ce serait le pouvoir total des multinationales et des entreprises américaines fac e à l’Europe (au nom de la libre concurrence), la fin de l’État de Droit (même s’il est formel, il existe encore en Europe…) remplacé par “l’arbitrage” (préparé déjà par le hold-up de Sarkozy et Christine Lagarde au profit de Bernard Tapie…), bref le suicide programmé de l’Europe au profit de quelques-uns…
En France, UMP et PS sont main dans la main face à ce grand spectacle et Hollande a signé un chèque en blanc aux négociateurs. Pour clore le dispositif, le secret est exigé de tous les rouages de l’administration (mais le texte intégral du projet est disponible*).
Quel cinéma !
Fac e aux Américains comme face à l’OMC ou au FMI, l’État français exulte : “ Nous avons sauvé l’essentiel, nous avons fait admettre l’exception française en sortant la culture de tous les dispositifs…”
Qu’en est-il ? La “culture” n’est nullement “sauvée” ou démarchandisée : la seule chose qui préoccupe nos politiques, c’est la seule niche culturelle où sont les gros sous : l’industrie cinématographique.
Ce qu’il faut à toute force sauver — au prix de l’abandon de tout le reste et pour servir de paravent à tout le reste —, c’est “ le cinéma français”. Or cette production, qui est dans sa grande majorité d’une nullité petite-bourgeoise et parisienne, comédies saumâtres ou études de moeurs dignes des romans de gare (les “vrais films”, très peu aidés, ressortissent, eux, des circuits d’art et d’essai), cette production donc, entretient dans les esprits le mauvais goût franchouillard, et grand bien nous ferait à tous qu’elle se collette au marché purement et simplement, sans les aides très importantes que l’État et les investisseurs lui allouent, tandis que le reste de la production culturelle, à part quelques îlots de prestige, est sinistré.
La participation publique (État et collectivités locales) aux créations vivantes et décentralisées, ET à la culture occitane, ne peuvent voir le jour qu’avec une redéfinition complète des priorités.
Le “démontage” (comme il y a eu le démontage du Mac Do) de la prétendue “exception française” liée au centralisme et à l’enrichissement d’une caste d’amuseurs (d’un certain cinéma jusqu’à la téléréalité) au détriment de tous les acteurs culturels , devient une urgence.
Mobiliser les opinions publiques
De son côté, la Commission Européenne, sous la direct ion lamentable de Manuel Barroso, a érigé en principe cet te servilité “transatlantique”, de même qu’elle fait pression auprès des États pour un hyper-laxisme fiscal concernant les géants (américains…) de l’Internet. Quoi faire pour que les opinions publiques se mobilisent ?…
Expliquer que notre combat (qui bientôt sera très large) contre le Traité de libre-échange transatlantique, va de pair avec le “démontage” et une reconstruction complétement différente de “l’exception française” (et expliquer ça ne sera pas du tout cuit…), voilà un enjeu très actuel…
 
Jean-Pierre Cazot

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* Nota :
On peut se procurer le texte du projet “Le Grand Marché Transatlantique” :
Éditions de l’Humanité, en partenariat avec le Groupe Confédéral de la Gauche unitaire européenne et la Gauche verte nordique du Parlement Européen.
À commander à : Ed. de l ‘Huma ni té , 5 r ue Pl eyel, immeuble Calliope, 93528 Saint Denis Cedex.
Prix : 8 € franco de port.





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