4 février 2015


Communiqué de la LDH et de ERRC
Les évacuations
forcées ont continué durant toute
l’année 2014. Les personnes touchées
sont pour la plupart des citoyens de l’Union
européenne qui ont fait usage de leur droit de circuler
librement dans l’UE, en provenance de pays comme la Roumanie
et la Bulgarie. Selon les données
récoltées par le
European
Roma Rights Centre (ERRC) et la Ligue des droits de
l’Homme (LDH) au cours de l’année 2014,
13 483 personnes ont été expulsées par
les autorités de 138 lieux de vie différents. En
d’autres termes, les autorités
françaises ont expulsé près de 3 lieux
de vie par semaine. Cette politique illégale et
coûteuse viole le droit international et le droit de
l’Union européenne réglementant les
évacuations forcées.
Selon les
données recueillies dans les médias et
auprès des associations, un total de 13 483 personnes roms
ou désignées comme telles ont
été contraintes de quitter leur lieu de vie en
2014. De plus, 966 personnes se sont retrouvées en situation
de sans-abri après 17 incendies ou inondations.
Par rapport à
2013, les chiffres de 2014 sont moins élevés,
mais représentent encore près de 80 % de la
population totale vivant dans des bidonvilles. En d’autres
termes, quatre personnes vivant dans un bidonville sur 5 ont
été expulsées en 2014. Cette
proportion est inacceptable. En outre, l’analyse
régionale des chiffres démontre un traitement
inégal des bidonvilles sur le territoire: certaines
régions expulsent massivement les personnes vivant dans des
bidonvilles tandis que d’autres offrent un climat plus
apaisé. Ceci suggère un véritable
harcèlement perpétré par les
autorités dans certaines régions et une
inégalité de traitement à travers le
pays.
La politique
d’expulsion, que les autorités
françaises ont vivement mise en œuvre depuis
plusieurs années, n’apporte aucune solution juste
et durable aux personnes, roms ou non roms, vivant dans des
bidonvilles. Au contraire, les expulsions continuent à
réduire à néant la scolarisation, le
travail social, les soins médicaux, et la recherche
d’emploi des habitants des bidonvilles ; la politique
d’expulsion entrave tous les efforts
d’intégration, elle accroît la
vulnérabilité des Roms et les marginalise
toujours plus.
L’ERRC et la LDH
espèrent que les autorités françaises
modifieront leur politique d’expulsion inutile et
déshumanisante en 2015, et concentreront leur
énergie et leurs ressources vers des politiques
d’intégration globales. Nos organisations
appellent le gouvernement français en premier lieu
à cesser toutes les expulsions, puis à fournir
des solutions alternatives de relogement sérieuses et
durables.
Citer cet article : http://partitoccitan.org/archivas/article1502.html