#SimoneGbagbo / C’est le
procès de la politique étrangère
française, plaidoirie de Me Dadje
Pardonnez-moi
pour cette émotion car je suis aujourd’hui incapable de
plaider sans cette
émotion. Cette émotion tient sa source dans le fait que
c’est un enfant de la
Côte d’Ivoire, né après les indépendances, qui vient
défendre celle qui
fut la Première Dame de Côte d’Ivoire.
C’est
un
honneur redoutable qu’une pareille tâche me soit confiée.
C’est l’amour de
mon pays, et une foi inébranlable en la Justice et en la grandeur de
la cause
que je viens défendre, qui m’aident à en supporter le poids.
Mesdames
et
Messieurs les jurés, voyez en moi, un fils du pays et écoutez ce que
j’ai à
dire. Mes paroles viennent du cœur.
L’Avocat
qui
se présente à vous, a fait son stage à la DST et à la MACA.
J’ai été
inculpé sous les mêmes chefs d’inculpations que ceux qui
sont aujourd’hui
reprochés à ma Cliente.
Mais
en
réalité, mon crime a été d’être l’Avocat de la
Première Dame Simone
GBAGBO. Mon crime a été, par devoir et conscience professionnelle, de
rentrer
de mon lieu d’exil, au risque de ma vie, pour accomplir ma
profession d’Avocat.
J’ai,
par
chance, et grâce à la mobilisation du Barreau et de la famille
judiciaire,
bénéficié d’un non-lieu car je n’ai
effectivement rien fait de ce pour quoi
j’étais accusé.
Mais
j’aurais pu être le 84ème accusé, et être assis aux
côtés de ma cliente,
mais cette fois comme co-accusé. Je vous explique cela car ma famille,
comme
bon nombre de familles ivoiriennes, a connu l’exil.
Je
vous
explique cela car vous ne pouvez-vous imaginer le prix que mes
Confrères ici
présent et moi-même avons payé pour simplement assurer la défense
des
accusés.
Nous
avons
perdu bon nombre de clients qui avaient peur de représailles rien que
du fait
d’avoir le même Avocat que Madame Simone GBAGBO ou ses
co-accusés.
Certains
ont
même vu leur Cabinet attaqué. Nous avons dû défendre les accusés,
depuis
2011, sans percevoir de quelconques honoraires de leur part, dans la
mesure où
ils avaient eux- mêmes leurs comptes gelés.
Nous
avons
dû engager des frais pour aller les voir à Odienné, à Bouna, à
Katiola, à
Boundiali, à Korhogo, à Man, à Séguéla, dans des conditions de
sécurité
précaires.
Beaucoup
de
personnes nous trouvaient fous d’entreprendre ces voyages
dangereux. Il nous
est arrivé plus d’une fois parcourir en voiture toute la
Côte d’Ivoire, souvent
à plus de 800 kilomètres, pour finalement nous voir empêcher de
rencontrer
nos clients. Juste parce que le Com zone de la ville n’était
pas de bonne
humeur…et que sa décision était supérieure à celle de la
Justice, à la
loi, hélas. Cela, nous l’avons fait par conscience
professionnelle, mais aussi
par amour de notre pays.
Ce
procès,
Mesdames, Messieurs les Jurés ne peut et ne doit donc être assimilé
à aucun
de ceux que peuvent habituellement connaître nos Tribunaux et Cours.
Il
ne s’agit
pas ici d’un procès de droit commun. Il ne s’agit
même pas du procès de ces
accusés regroupés ici. Il s’agit ici d’un procès
politique. C’est le procès
de la politique étrangère française, telle qu’elle a été
menée par
certains de ses dirigeants. Il s’agit ici du procès du
néocolonialisme
français qui pratique l’ingérence dans la politique
nationale de ses
anciennes colonies ;
Qui
impose
à la tête de nos Etats qui ils veulent, en fonction de leurs
intérêts
économiques, financiers, politiques.
Ce
procès
est, si l’on peut dire, pratiquement souhaitable. Car il nous
permet de poser
devant l’opinion publique nationale et internationale, le
problème si
douloureux de la relation de l’Etat français avec ses
anciennes colonies.
En
élargissant les limites de ce débat, sans les déborder toutefois, je
vous
demande de considérer qu’elles n’ont pas pour seul
but la recherche de la
culpabilité de ces accusés ;
Non,
Mesdames et Messieurs les Jurés, ce procès a une portée plus grande.
Il porte
en réalité sur le respect de la souveraineté des pays africains ;
sur le
respect des institutions dont les Etats africains se sont dotés. Les
accusés
disparaissent ainsi derrière cette grande fresque, ce procès les
dépasse.
De
quoi
s’agit-il à la base ?
D’un
contentieux électoral qui aboutira à la mort de milliers
d’ivoiriens et au
piétinement de notre Constitution. Comme si les vies brisées depuis
2002
n’étaient pas suffisantes.
Aujourd’hui,
dans cette salle, il n’y a ni avocats, ni magistrats, ni
jurés. Aujourd’hui,
nous sommes entre nous, entre compatriotes astreints à un devoir de
vérité
pour nous même, pour nos enfants et pour les générations à venir.
Le Monde
nous regarde. Le Monde entier nous regarde. Mais surtout, nos enfants
nous
regardent, nos petits-enfants nous regardent, nos héritiers nous
regardent et
ils nous jugeront.
Il
s’agit
d’un procès historique dans lequel nous sommes tous acteurs.
Si malgré les
efforts que je veux faire sur moi-même, mes observations vous
paraissent
empreintes de consternation, je vous prie d’ores et déjà de
m’en excuser.
C’est
que la
question de la souveraineté de la Côte d’Ivoire me tient
véritablement à
cœur et me semble primordiale. C’est que Madame la
Première Dame Simone GBAGBO
n’est pas un personnage anodin. Son parcours devrait être un
exemple pour
toutes les ivoiriennes, et pour tous les ivoiriens.
Laissez-moi
vous parler de cette grande Dame dont la place n’est
certainement pas ici.
PRESENTATION
DE SIMONE GBAGBO ET DE SON COMBAT
Issue
d’une
famille de 18 enfants, Simone EHIVET GBAGBO est née en 1949 sous
l’empire
colonial français. Deuxième de sa fratrie, elle sera comme une mère
pour ses
16 petits frères et sœurs.
Née
d’un
père gendarme, elle a vécu à Dakar, puis a parcouru la Côte
d’Ivoire au
gré des affectations de son père dans les villes de Bouaké, Béoumi,
Sinfra
avant de revenir sur Abidjan.
Titulaire
d’un CAPES de lettres modernes, elle a soutenu une thèse de
3ème cycle en
littérature orale ivoirienne. Elle a enseigné au Lycée classique
d’Abidjan,
puis à l’Université de Cocody, pour ensuite se consacrer à
la recherche sur
les traditions orales ivoiriennes et les langues ivoiriennes ; Ce qui
lui
permettra à nouveau de parcourir la Côte d’Ivoire et de la
connaître de
l’intérieur.
Son
engagement politique tient sa source :
De
sa
formation de chrétienne dans sa famille, puis dans la Jeunesse
Etudiante
Catholique (JEC). Elle y a acquis les valeurs de Justice,
d’équité,
d’intégrité, et de compassion ;
De
son
militantisme dans les organisations de jeunesse, puis syndicales et
politiques.
Elle y a appris à connaître l’importance de la démocratie,
de la
souveraineté nationale, du multipartisme, des droits des femmes, des
enfants,
du citoyen, la primauté de la nation ;
De
ses
études et recherches sur la Tradition Orale et la linguistique qui
l’ont aidé
à connaître l’âme des divers peuples constituant la Côte
d’Ivoire, à les
aimer, à connaître leurs problèmes de développement, de vie
quotidienne ;
De
son rejet
pratiquement viscéral des injustices dont elle a été témoin ;
Son
engagement, elle le tient aussi de son amour sans commune mesure de ce
pays
qu’elle veut voir devenir réellement maître de son destin.
De
toutes
ses connaissances et expériences sont nées sa volonté profonde de
voir une
Côte d’Ivoire libre, indépendante qui n’ait rien
à envier aux puissances
occidentales.
C’est
encore
son engagement politique qui l’amènera à rencontrer un
certain Laurent
GBAGBO.
Tous
deux,
jeunes, beaux et idéalistes, partagent le même rêve, celui de voir
la Côte
d’Ivoire devenir véritablement indépendante, moderne et
développée.
Car
comme
elle le dit, en 1960, la Côte d’Ivoire a eu une «
indépendance aux oreilles
percées ».
Nous
avions
quitté le système colonial pour entrer dans le système néo-colonial
de la
françafrique. Or, il n’y a aucune indépendance monétaire
avec cette monnaie
des Colonies Françaises d’Afrique, communément appelées
« Franc CFA » ; Pas
d’indépendance militaire avec ces accords de défense qui
permettent à la
France de gérer militairement ses anciennes colonies ; Aucune
indépendance
institutionnelle, aucune indépendance diplomatique ; la crise
postélectorale
nous le démontrera.
Mais
voilà,
quand on parle de souveraineté en Afrique, quand on parle de fierté
africaine, on est immédiatement stigmatisé ! On fait peur.
Simone
GBAGBO sera dès lors présentée comme la Dame de Fer, la Dame
intransigeante,
la «Dame de sang du régime ivoirien» par certains
médias occidentaux dont
notamment le journal Paris Match qui sera condamné pour les propos
diffamatoires évoqués à l’encontre de Simone GBAGBO.
Mandela
dira
lors de son procès de Rivonia : « Le non-respect
de la dignité humaine dont
les Africains sont victimes est le résultat direct de la suprématie
des
Blancs. La suprématie des Blancs implique l’infériorité
des Noirs ».
50
ans
après ces propos qui dénonçaient une certaine réalité, qui peut
taxer
MANDELA d’être anti-blanc ou raciste ?
Mais
quand
Madame Simone GBAGBO parle de souveraineté, de liberté des peuples
africains,
on la qualifie immédiatement de « Dame de Fer » ou
de « Dame Sanguinaire » de
« patronne des escadrons de la mort ».
En
réalité, et cela est bien regrettable, l’homme ou la femme
noire
intellectuellement libre fait peur. Mandela n’a-t-il pas
été pendant
longtemps considéré comme un terroriste ?! Malcolm X ne faisait-il
pas peur
au pouvoir américain ?! LUMUMBA n’était-il pas craint au
point que l’on
l’élimina ?! Pourtant toutes ces figures
n’étaient animées que d’un profond
amour pour leur continent et d’un puissant rêve de liberté.
ARRIVEE
AU
POUVOIR DU PRESIDENT GBAGBO
Avec
l’arrivée au pouvoir en 2000, du Président GBAGBO,
c’est le combat de toute
une vie qui se concrétise.
Eux,
qui ont
vu la Côte d’Ivoire passer du statut de colonie à celui
d’Etat qui n’avait
d’indépendant que le nom, rêvent de pouvoir faire de leur
pays un Etat
véritablement indépendant.
Ils
rêvent
d’organiser le multipartisme en Côte d’Ivoire. Ils
rêvent de réaliser le
développement équilibré de tout le pays avec la décentralisation ;
Ils
rêvent
de réaliser l’équipement moderne du pays avec
l’électrification
généralisée, l’eau courante, l’école gratuite,
l’Assurance Maladie
Universelle, l’industrialisation.
Ils
pensent
pouvoir le faire : Simone EHIVET GBAGBO en participant en qualité de
Député
à l’élaboration des lois du pays ; et le Président Laurent
GBAGBO par le
biais du pouvoir exécutif.
Mais
voilà,
quelqu’un qui se reconnaîtra certainement, a décidé de
rendre ce pays
ingouvernable … Bref…
Avançons
comme dirait Madame Simone GBAGBO.
TENTATIVE
DE
COUP D’ETAT DU 19 SEPTEMBRE 2002
Comme
vous
le savez, la Côte d’Ivoire connaîtra une tentative de coup
d’état en 2002,
et voilà le Président Laurent GBAGBO arrivé démocratiquement au
pouvoir, 18
mois plus tôt, contraint par les autorités françaises à partager le
pouvoir
avec les putschistes.
Pendant
8
ans, les rebelles partageront le pouvoir avec le Président
démocratiquement
élu Laurent GBAGBO. Pendant 8 ans, le Président Laurent GBAGBO sera
contraint
de céder de plus en plus de terrain aux doléances des rebelles.
Lui
ne
demandait qu’une seule chose: le désarmement pour la
réunification du pays.
Il ne l’obtiendra jamais. C’est dans ces conditions
qu’auront lieu les
élections présidentielles de 2010 sous la pression de la Communauté
Internationale.
LES
ELECTIONS PRESIDENTIELLES
En
ce qui
concerne les résultats provisoires, Madame Simone EHIVET GBAGBO,
l’a dit lors
de son intervention. Ils n’existent pas ! Ne refaisons pas
l’histoire ! Tous
les protagonistes de cette affaire savent bien qu’après le
1er décembre 2010
à minuit, la CEI était forclose.
Tout
le
monde sait que la Commission Electorale Indépendante ne
s’est jamais réunie
pour proclamer des résultats. Tout le monde sait que la déclaration
de
Monsieur Youssouf BAKAYOKO tout seul à l’hôtel du Golf,
faite au siège de
campagne du candidat Alassane OUATTARA, est scandaleuse à plus
d’un titre :
Il
n’y a
jamais eu de procès-verbal de délibérations émargé par les membres
de la
CEI ;
Il
n’est ni
moral ni légal d’aller proclamer de manière solitaire, de
prétendus
résultats au QG d’un candidat ; En France, en 2012, un tel
acte posé par le
Secrétaire Général de l’UMP a failli casser le parti en
deux.
Seul
le
Conseil Constitutionnel proclame vainqueur un candidat à
l’élection
présidentielle, et sa décision s’impose à tous à
l’intérieur comme à
l’extérieur de la Côte d’Ivoire, même à
l’ONU.
Ne
nous
méprenons pas ! La crise est née uniquement du non-respect de la
décision du
Conseil Constitutionnel. L’acte de rébellion du candidat
perdant et de ses
alliés nationaux et internationaux entraineront un déferlement des
troupes
rebelles rebaptisées FRCI, des milices dozo, et divers mercenaires sur
les
territoires restés sous contrôle du Gouvernement, semant la mort, la
violence, les pillages sur leurs passages.
Au
bout du
compte, l’Etat français achèvera ce plan
d’agression par le bombardement de
la résidence présidentielle, du Palais Présidentiel et des quartiers
d’Abidjan pendant 11 jours.
LES
CONDITIONS DE SON ARRESTATION ET LES HUMILIATIONS
C’est
dans ces
conditions que Madame la Première Dame Simone GBAGBO a été
arrêtée,
battue, humiliée !
Sa
pudeur,
et sa volonté de voir la Côte d’Ivoire se réconcilier et
aller de l’avant
l’ont amenée à, à peine évoquer les sévices graves dont
elle a été
victime.
Nous
avons
tous été témoins de la barbarie de ses geôliers !
Au-delà
de
sa personne, c’est la République ivoirienne, une et
indivisible, qui a été
malmenée !
Croyez-vous
un seul instant que, pour un contentieux électoral, on aurait pu
malmener la
Première
Dame des Etats-Unis ?
Croyez-vous
que l’on aurait pu montrer dans les médias du monde entier
la Première Dame
de n’importe quel pays occidental dans une position aussi
humiliante que celle
infligée à la Première Dame Simone EHIVET GBAGBO ?
Nous
avons
tous vu ces images écœurantes qui créent un
malaise… aujourd’hui encore.
Oui,
car
lorsque l’on aime son pays, et quelque soit les divergences
politiques que l’on
peut avoir avec Madame la Première Dame Simone GBAGBO, on ne peut
qu’être
choqué face aux images humiliantes diffusées à profusion sur les
médias
français et sur internet.
Il
est
d’ailleurs surprenant de voir que les médias occidentaux qui
prennent tant de
soin à respecter la dignité de tous leurs ressortissants se trouvant
en
situation de difficulté notamment en tant qu’otage ou
victime d’exaction, en
refusant de diffuser les images ou en les grimant, et n’ont
pas hésité un
seul instant à diffuser des vidéos humiliantes de celle qui fut la
Première
Dame de la République de Côte d’Ivoire.
Je
me
souviens de toute la polémique qu’il y a eu en France lors
de la diffusion de
l’arrestation de Dominique STRAUSS KAHN alors Président du
Fonds Monétaire
International.
Certains
médias français et politiques s’étaient émus du fait
qu’il ait été
présenté devant le monde entier menotté. Dommage que cette émotion
soit à
géométrie variable en fonction de ce que l’on parle
d’occidentaux ou
d’africains !
En
tout
état de cause, les humiliations et les sévices subis par la Première
Dame
furent nombreux… Mais tournons la page et avançons, comme
elle a tenu à le
dire… La violation de ses droits : détention arbitraire ;
Violation de son
immunité
Au-delà
de
ces sévices, Madame Simone GBAGBO a vu tous ses droits bafoués :
Enlèvement
et séquestration ;
Immunité
parlementaire piétinée !
En
effet, à
tour de rôle, Procureur, Juge d’Instruction, et Chambre
d’Accusation,
refuseront de prendre en compte sa qualité de parlementaire,
prétextant du
fait que son mandat aurait pris fin en 2005.
Et
pourtant
tout en contestant sa qualité de parlementaire, des Décrets
d’application
sont pris se fondant sur des lois votées postérieurement à 2005 par
la
Députée Simone GBAGBO !
Cela
est
notamment le cas de la Loi du 27 Décembre 2007 portant statut du corps
diplomatique, votée par Madame Simone GBAGBO, et dont le Décret
d’application
sera pris le 21 décembre 2011 par Monsieur Alassane OUATTARA. Nous ne
sommes
malheureusement pas à la première contradiction dans ce dossier, ni
à la
première aberration ! Les infractions qui lui sont reprochées en
témoignent.
LES
INFRACTIONS : ABSENCE DE FAIT
Pendant
4
ans, il a été expliqué au peuple ivoirien et à l’opinion
publique
internationale que la Première Dame Simone GBAGBO est une sanguinaire !
On
a même
affirmé de façon péremptoire, au Peuple ivoirien que le couple
présidentiel
avait occasionné près de 3000 morts pendant la crise postélectorale !
On
a tenté
de faire croire que le Président Laurent GABGBO, son Gouvernement et
la
Première Dame massacraient les populations civiles.
On
a tenté
de faire croire, que la Première Dame avait les mains pleines de sang,
qu’elle
avait mis à mal l’Etat.
On
a tenté
de faire croire que son époux et elles, avaient ordonné le viol de
femmes, de
jeunes filles pendant cette période violente et douloureuse.
On
a tenté
de faire croire qu’elle avait recruté et armé de jeunes
nationaux et
étrangers pour tuer des ivoiriens ;
Pendant
4
ans, la Justice ivoirienne a été endormie par ces allégations dont
on attend
encore les preuves !
Quel
est
donc ce procès sans aucun fait précis ?!
Quel
est
donc ce procès sans aucun élément matériel constitutif
d’une infraction ?
Quel
est
donc ce procès pénal où la partie civile est l’Etat de
Côte d’Ivoire ?
Un
Etat de
Côte d’Ivoire représenté ici doublement par le Ministère
Public et par des
Avocats !
Comment
peut-on appeler autrement ce procès que par ce qu’il est, à
savoir un procès
politique ! Ce procès, aboutissement d’une instruction qui a
duré des
années, met en évidence une chose :
C’est
que
pendant toute l’instruction, et au travers de toutes les
discussions devant la
Chambre d’accusation, ce n’est pas le droit qui
semble avoir primé sur toute
autre considération.
Ce
dossier a
été construit à l’envers ! On a arrêté des
personnalités parce qu’on les
trouvait gênants, et on a tenté de justifier leur détention par une
inculpation intervenue tardivement et collectivement mais qui ne repose
sur
aucun fait précis et personnel !
Qu’est-il
reproché à la Première Dame ? D’avoir respecté la
Constitution et les
Institutions ivoiriennes ?
Mais
ce
n’est pas 83 personnes qui devraient alors être sur le banc
des accusés, mais
22 millions de personnes !
Tous
les
ivoiriens devraient donc être sur le banc des accusés ! Tous les
fonctionnaires de ce pays devraient se trouver sur le banc des accusés
!
Car
il faut
être sérieux ! Si l’on estime que le Président Laurent
GBAGBO et son Gouvernement
étaient illégitimes, si tous les actes posés par eux étaient
illégaux !
Les fonctionnaires ne se sont-ils pas rendus complices de cette
prétendue
forfaiture ? Ne se sont-ils pas rendus coupables de recel en encaissant
les
salaires qui leur étaient réglés par le Gouvernement GBAGBO de
Décembre
2010 à Mars 2011 ! Soyons sérieux !!!
Il
n’y a, à
l’encontre de la Première Dame Simone GBAGBO, aucune
infraction pénale !
Aucun fait précis qui serait constitutif d’une infraction !
Par
ailleurs, même dans l’hypothèse absurde où il y
aurait existé des faits,
l’intention criminelle indispensable à la constitution de
l’infraction aurait
forcément fait défaut. Oui car la Première Dame Simone Gbagbo
n’a fait que
respecter la décision du Conseil Constitutionnel déclarant son époux
vainqueur et recevant son serment en audience solennelle comme
l’exige la
Constitution. Elle a donc agit de bonne foi convaincu que la vérité
et la loi
sont avec elle.
Alors
que
reproche-t-on à la Première Dame Simone EHIVET GBAGBO ?
CONSTITUTION
DE BANDES ARMEES – MASSACRE DE CIVILS : DES TEMOINS PEU
CREDIBLES ET SUSCITES
L’audition
devant la Cour d’Assises de Mme Gbagbo a également
démontré qu’elle n’était
coupable de rien et qu’elle doit être déclarée non
coupable de tous les
chefs d’accusation, oui tous les chefs d’accusation.
Nous
en
voulons pour preuve les questions du Parquet Général qui étaient
vagues, et
ne faisaient allusion à aucun fait à elle allégué, sinon plutôt
des
questions sur ce qu’elle pense de la CEI, du Conseil
Constitutionnel et autres,
mais jamais de faits à elle personnellement reprochés. Question
alors:
Comment le Parquet a-t-il eu connaissance des témoins? Car tous les
témoins
disent qu’ils ont été appelés par le Parquet pour venir
témoigner.
Pourquoi
le
Parquet qui avait connaissance desdits témoins n’a posé
aucune question à
Mme Gbagbo sur les faits que devaient raconter les témoins, afin de
mieux la
confondre. Le Parquet représente t-il le peuple ou le régime au
pouvoir pro
RDR?
Je
pensais
que le parquet représentait le peuple et par conséquent se devait de
rester
juste et équitable. On pourrait penser que tous les témoins ont été
suscité par le RDR pour tenter de salir Mme Gbagbo, oui car tous les
témoins
sont du RDR ou sympathisants.
Des
Témoins
qui n’ont jamais été une seule fois entendus au cours de
cette longue
instruction.
Témoins
qui
n’ont jamais été confrontés à Mme Gbagbo pendant cette
longue instruction.
Ces
témoins
viendront déclarer faussement sous serment ici à la barre hélas.
Faute
de
faits constitutifs d’infraction, il a été annoncé par
l’Accusation un
rattrapage, grâce à 16 témoins à charge, pour finalement
n’en présenter
que 5.
En
écoutant
les discours des témoins, on en conclut que le Parquet Général,
tentait
visiblement d’apporter enfin des faits incriminant
l’accusée, et démontrant
sa culpabilité au moins dans ces deux domaines.
Contre
Madame GBAGBO, l’accusation produira tout d’abord
le témoignage de Monsieur
Issa BOCOUM.
Ce
Monsieur
expliquera avoir vu 8 véhicules DAKOTA, ayant de nouvelles plaques
d’immatriculation « ww », rentrer dans
une église à ABOBO, pour décharger
des armes se trouvant dans des caisses.
Il
prétendra y avoir vu Madame GBAGBO, en lunettes fumées de marque
« Ray Ban »,
donnant des instructions à cette fin mais sans jamais parler, se
contentant,
selon lui, de faire des gestes.
Ce
témoignage est évidemment peu sérieux dans la mesure où il
n’est corroboré
par aucun élément de preuves ! Monsieur Issa BOCOUM se limitant à
présenter
deux photos, prises il y a juste 3 mois, d’une montrant
l’église méthodiste
en question, et l’autre une mosquée qui se situerait selon
lui, en face de
ladite église.
Or,
aucune
des photos nous permet de savoir que les 2 bâtiments dont il parle, se
trouvent face à face, vu que l’une montre uniquement une
église et l’autre
uniquement une mosquée. On ne voit nulle part Mme Simone GBAGBO
présente et
en action, sur ces photos.
Qui
peut
sérieusement croire que Madame Simone GBAGBO, qui n’a au
demeurant aucune
formation militaire, se serait rendue en plein jour dans la cour
d’une église
méthodiste, pour aller y déposer des armes, habillée comme une
héroïne de
films policiers de série B ?
Par
ailleurs, ce témoin jure mordicus que sa maison a été bombardée par
un obus
tiré depuis le camp commando d’Abobo et qui
l’aurait même personnellement
blessé.
Il
poursuit
en déclarant que le bombardement de sa maison par le camp Commando a
été fait
sur ordre de la Première Dame Simone GBAGBO, mais il en rapporte
toujours
aucune preuve :
Aucune
preuve sur le fait que sa maison a été effectivement bombardée par
un obus
et qu’il en aurait été blessé ;
Aucune
preuve sur le fait qu’il y a eu un bombardement et que cela
provenait du Camp
Commando ;
Aucune
preuve sur le fait que le prétendu bombardement, à supposer
qu’il soit
avéré, aurait été effectué sur ordre de Madame Simone GBAGBO.
Il
est bon
de rappeler que la Première Dame n’avait pas de véhicules
de marque DAKOTA
dans son cortège et cela aurait pu être vérifié par un simple
transport sur
les lieux, à la résidence Présidentielle.
Il
est bon
d’indiquer que Mme Gbagbo n’a jamais porté de
lunettes fumées Ray Ban. Elle
porte juste des verres pharmaceutiques et uniquement
lorsqu’elle a besoin de
lire. Ce témoignage, qui n’est corroboré par aucun
élément sérieux, ne
pourra être qu’écarté.
Que
dire du
second témoin, Monsieur DIALLO Souleymane, dont les dires étaient
incompréhensibles et qui étaient venu expliquer qu’il
n’avait vu que 2 fois
la Première Dame : Une première fois en 2008, et la seconde fois, le
jour
même de l’audition de Madame Simone GBAGBO devant la Cour
d’Assises, le 23
février 2015 ! Ce témoignage n’avait aucun intérêt !
L’accusation
présentera encore le témoignage de Monsieur KONE Amara. Ce
témoignage
prêterait à sourire si ce dossier n’était pas aussi grave
! Voilà un
Monsieur qui reconnaît n’avoir jamais vu Madame la Première
Dame Simone
GBAGBO, ne l’avoir jamais rencontré, tout en étant
persuadé qu’elle aurait
remis des armes au fils de son ami dénommé Lamté !
Il
aurait
même affirmé que le Sieur Lamté était le Chef de la Sécurité de
Mme
Gbagbo à Abobo. Mme Gbagbo n’a jamais eu de sécurité
privée et tout le
monde le sait. La seule sécurité dont elle disposait était celle de
Groupement et sécurité présidentiel et de la Garde Républicaine. Le
témoin
qui ment sans cohérence en était sûr mais n’avait rien vu
de tout cela !
Quant
au
témoignage de Monsieur TRAORE Ibrahim, il ne peut qu’être
relevé des
contradictions flagrantes. En effet, le 26 janvier 2015, ce Monsieur va
déclarer qu’alors qu’il était superviseur dans un
bureau de vote, Madame
Simone GBAGBO a échangé avec lui, et qu’après son départ,
son aide de camp,
le Commandant SEKA, lui aurait remis une enveloppe d’argent
pour « boire de
l’eau », ce qu’il aurait refusé par
soucis de neutralité.
Puis,
dans
son témoignage du 23 Février 2015, voilà qu’il déclare
subitement que
Madame GBAGBO, lui aurait envoyé 2 personnes prénommées Alain et
Maxime, et
non plus le Commandant SEKA, lui remettre une enveloppe
d’argent pour bourrer
les urnes et en modifier les contenus, le soir après 23 h, au moment
de
transporter les urnes au CMA.
Or,
les
urnes ne sont enlevées qu’après le dépouillement, et la
proclamation des
résultats des votes sur place, et un procès-verbal de délibération
ait
remis à chaque représentant des Candidats. Ce n’est
qu’après cela que
lesdites urnes sont transportées pour le centre de collecte de la
circonscription.
En
90 et 95,
Madame Simone GBAGBO et le FPI avaient même mené des négociations
avec le
pouvoir pour que dans chaque bureau de votes, les procès-verbaux de
délibération soient remis à chaque représentant de candidat pour
éviter ce
type de fraudes, notamment le tripatouillage des urnes pendant leur
transfert
au centre de collectes.
A
quoi donc
aurait servi le bourrage d’urnes postérieurement au
dépouillement ? Ces
contradictions dans ces 2 déclarations, étayées par aucune preuve,
discréditent totalement ce témoin qui a manifestement fait une fausse
déclaration sous serment.
Il
est bon
de rappeler que c’est ce témoin qui, le 26 Janvier 2015,
s’était lui- même
identifié comme un rebelle formé à BOUAKE depuis 2002, et convoqué
au Golf
pour s’y faire remettre une arme par SORO Guillaume et aller
combattre dans la
ville d’Abidjan contre les Forces de Défense et de
Sécurité.
Au
vu de
tout ce qu’il a déclaré lui-même, tout porte à croire que
ce témoignage a
été suscité dans le seul but de servir la cause à laquelle il a
toujours
adhéré depuis 2002 : celle de la rébellion armée contre Laurent
GBAGBO, celle
de discréditer Mme Simone Gbagbo à dessein.
Que
dire
encore de Monsieur CISSE Drissa, gardien au siège du RDR, qui dit
qu’on lui
aurait rapporté la présence du cortège de la Première Dame chez BAH
BIENTO
et qui en déduit qu’elle serait à l’origine des
barrages et des coups de feux
qu’il aurait entendu par la suite !
En
effet,
Monsieur CISSE Drissa dit que le 16 décembre 2011, il a vu passer un
cortège
de voitures. On lui aurait dit qu’il s’agissait du
cortège de la Première
Dame. Il reconnaît n’avoir jamais vu, de ses yeux, Madame
Simone GBAGBO, ce
jour-là, et encore moins l’avoir vue déposer des armes.
Bien
que ne
l’ayant jamais vue, il maintiendra que les agressions ont
commencé ce
jour-là, parce qu’elle aurait déposé des armes dans la
maison de Monsieur
BAH BIENTO, dans la mesure où c’est après cette prétendue
visite que les
agressions armées ont commencé.
La
seule
chose dont se témoin soit sûr sans qu’il ne lui ait été
rapporté, c’est
que ces évènements se sont déroulés le 16 Décembre 2011…
4
ou 5 fois,
le Juges et les avocats de la partie civile, et les Avocats Généraux
l’ont
interrogé sur la date du 16 Décembre 2011.
A
chaque
fois, il a confirmé cette date.
Il
lui a
même été fait remarquer que Madame Simone GBAGBO a été arrêtée
le 11
avril 2011, et qu’elle se trouvait à ODIENNE depuis le 22
avril 2011.
Mais
ce
témoin a persisté dans cette déclaration, jusqu’à ce que
les multiples
suggestions des Avocats de la Partie Civile l’amènent à
revenir sur ce point
pour enfin se limiter à affirmer que ces évènements ont eu lieu le
« 16
décembre » !
Plus
de date
précise donc, plus de date !
A
partir du
moment où il n’a pas vu Mme Gbagbo, de surcroit déposer des
armes chez Mr Bah
Biento, de quoi est-il témoin pour que le Parquet le fasse
comparaître en
qualité de témoin. Il est évident que tous ces témoignages sont des
mensonges, des témoignages inventés de toute pièce. Et cela tombe
sous le
sens.
Il
est bon
de noter que depuis l’embargo sur les armes en Côte
d’Ivoire, les forces
armées ne disposaient de plus d’effectif qu’il
n’y avait d’armes disponibles.
Même la Garde Républicaine manquait d’armes. Toutes les
frontières de la
Côte d’Ivoire étaient surveillées par l’ONU pour
veiller à ne pas laisser
violer l’embargo sur les armes. Où et comment Mme Gbagbo
même si elle le
voulait, aurait pu se procurer des armes pour les distribuer.
C’est absurde et
simplement diffamatoire.
Il
n’y a
aucune preuve, et il ne peut pas y en avoir, parce qu’à
aucun moment, Madame
Simone GBAGBO n’a constitué de bandes armées, n’a
armé personne, n’a incité
au massacre de personnes civiles ou militaires, n’a engagé
d’actions contre
une communauté quelconque.
Ce
ne sont
simplement que des faux témoignages, des inventions de toutes pièces.
CONCLUSION
Mesdames
et
Messieurs les Jurés, je vous l’ai dit au début de mon
intervention, ce
procès nous dépasse ! Vous avez un dossier sans faits ! Car en
réalité, les
infractions n’existent pas et ne sont qu’un
prétexte à ce procès.
Il
ne s’agit
donc pas, dans ces douloureux débats, d’apprécier
véritablement la
culpabilité ou l’innocence des accusés. Il ne
s’agit même pas de savoir de
qui de GBAGBO ou de OUATTARA est le véritable Président de la
République de
Côte d’Ivoire. Il a effectivement déjà été répondu à
cette question : La
Côte d’Ivoire a eu un Président élu et proclamé vainqueur
par le Conseil
Constitutionnel ; et un Président reconnu par la Communauté
internationale et
proclamé Président de la République après une violente crise, une
agression
armée de la Côte d’Ivoire.
Il
s’agit de
dire, par votre verdict, si oui ou non les peuples africains ont le
droit de
faire respecter leurs institutions. Vous avez la lourde mais noble
mission de
proclamer, une fois pour toutes, le droit de l’Homme africain
au respect de sa
personnalité, de sa dignité, et de sa souveraineté.
Madame
Simone GBAGBO l’a très justement dit. La Constitution, le
Conseil Constitutionnel,
organes suprêmes de notre République sont nos totems. Si nous ne les
respectons pas, qui le fera à notre place ?
Mesdames
et
Messieurs les Jurés, je vous rappelle que conformément à
l’article 90 de
notre Constitution, le Président du Conseil Constitutionnel prête
serment en
ces termes : Je m’engage à bien et fidèlement remplir ma
fonction, à
l’exercer en toute indépendance et en toute impartialité
dans le respect de
la Constitution, à garder le secret des délibérations et des votes,
même
après la cessation de mes fonctions, à ne prendre aucune position
publique
dans les domaines politique, économique ou social, à ne donner aucune
consultation à titre privé sur les questions relevant de la
compétence du
Conseil constitutionnel ».
Les
Membres
du Conseil Constitutionnel prêtent eux, conformément à
l’article 91 de la
Constitution, le serment suivant : « Je jure de bien et
fidèlement remplir mes
fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la
Constitution et de garder le secret des délibérations et des votes,
même
après la cessation de mes fonctions.
La
décision
du Conseil Constitutionnel du 4 décembre 2010 a été rendue
conformément à
ces textes.
L’absence
de
poursuites diligentées par le Ministère Public à
l’encontre des Membres et
du Président du Conseil Constitutionnel n’est-il pas
l’aveu même de ce que
cette décision ne saurait sérieusement être remise en question ? Le
Parquet
une fois de plus a montré qu’il ne représentait pas le
peuple mais plutôt le
parti au pouvoir et je m’explique. Le Parquet sur la base de
ces faux
témoignages demande que Mme Gbagbo soit condamné à 10 ans de prison
et soit
privé de ces droits civiques Curieusement, parmi les 80 accusés, Mme
Gbagbo
est la seule pour qui il soit demandé la privation de ses droits
civiques.
Mais
alors
pourquoi pourrait se poser le citoyen lambda. Alors je vous répondrai,
c’est
uniquement pour empêcher Mme GBAGBO de reprendre sa place au FPI et
leur tenir
la dragée haute sur les tous les problèmes qui minent la Côte
d’Ivoire qui
semble-t-il émerge. Mais faire de la politique n’est pas un
crime. Pourquoi
donc manipuler le Parquet à cette fin. Voilà, la raison. Je pensais
que le
Parquet représentait le peuple, mais que je me suis trompé.
Le
présent
Parquet représente le pouvoir ivoirien et ne travaille
qu’uniquement dans leur
intérêt, même quand il est en contradiction avec le mandat que le
peuple
leur a confié. Dès lors entrer en voie de condamnation contre Mme
GBAGBO,
serait approuver le comportement de tous ceux qui méprisent nos
institutions.
Condamner, ce serait dire que l’on veut perdurer dans un
système
néo-colonisant où notre Constitution ne serait en réalité
qu’un bout de
papier, sans valeur.
Condamner
ce
serait dire que l’on est incapable de se respecter et que
l’on aura toujours
besoin de l’intervention prétendument civilisatrice de nos
anciens colons pour
distribuer les bons et les mauvais points. Condamner, ce serait
accepter que
nos Chefs d’Etat ne soient choisis par le peuple souverain
mais par d’autres.
Acquitter, au contraire c’est affirmer notre volonté
d’indépendance.
Acquitter c’est dire notre attachement à notre Constitution.
Acquitter, c’est
aussi faire œuvre d’apaisement; C’est
détruire les ferments d’amertume et de
rancœur dans le cœur de nos compatriotes qui sont
bien conscients du caractère
politique de ce procès. Acquitter, c’est réitérer sa
volonté de voir une
Justice indépendante du pouvoir politique. Acquitter enfin,
c’est montrer le
vrai visage de la Côte d’Ivoire éprise d’idéal,
de Justice et de Paix ; et
surtout de réconciliation entre tous ses enfants.
Monsieur
le
Président, Messieurs de la Cour, Mesdames et Messieurs les Jurés, ne
vous
faites pas complices des politiciens car ils ne sont pas bons. Ne
contribuez
pas construire une Côte d’Ivoire de haine et de vengeance
perpétuelle, ce ne
serait bon pour personne. Réconciliez les ivoiriens en rendant des
décisions
justes fondées sur les principes élémentaires du droit pénal.
Pas
de faits
précis, pas de preuves concrètes : pas de condamnations et
j’ai plaidé.
Je
vous en
remercie
Maître
Ange
Rodrigue DADJE /Maître Habiba TOURE
plaidoirie publiée par le gri gri international