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« Refondation de l’école » ou énième aménagement du collège ?

18 mai 2015

« Refondation de l’école » ou énième aménagement du collège ?

 

A notre interrogation sur l’état de l’enseignement des langues régionales, un courrier du cabinet de la ministre de l’EN qui se veut rassurant précise que « des éléments des langues régionales pourront être utilisés dans le socle de connaissance, de compétence et de culture, ce que les enseignements pratiques interdisciplinaires rendent possibles (EPI). » Et d’ajouter : « Les langues régionales seront introduites en 5ème et non plus en 4ème, permettant d’ajouter 54 h d’enseignement sur l’ensemble de la scolarité au collège ». Considérées comme « enseignement de complément », elles bénéficieront de 1h en 5ème, 2h en 4ème et 3ème.

 

Ce bilan passe sous silence la diminution horaire (3 heures actuelles en 4ème et 3ème) ; il ne précise pas si les 54 heures de cet enseignement feront partie de la dotation globale horaire de l’établissement ou seront prélevées sur les horaires de 4ème et de 3ème. Ce qui revient à préciser que le ministère doit prendre en compte une dotation propre à cet enseignement bien distincte de la Dotation Horaire Globale, pour les établissements comme pour la dotation générale propre aux académies.

 

Nous revendiquons aussi un enseignement « Langue régionale » facultatif, distinct des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, qui permette à l’élève à la fois le suivi de ces deux niveaux d’enseignement (LR et EPI).

 

Le scandale majeur de la réforme pour les langues régionales est bien l'interruption de la continuité primaire-secondaire avec la disparition des langues régionales en 6°. Enfin, dans ce contexte, nous nous interrogeons sur l'avenir des classes bilingues Français-Occitan qui sont créées depuis quelques années dans le cadre des conventions entre certaines régions et les rectorats. Cette pratique de l'enseignement bilingue a été pleinement reconnue dans la dernière loi sur l'école, dite loi de refondation de l'école de la République (Article 40). Cet enseignement n'a de cohérence que s'il y a un suivi au collège de ce bilinguisme. Qu'en sera-t-il vraiment ?

 

Plus globalement, cette réforme donne une autonomie au chef d’établissement (2°-art.R.421-2) qui décide in fine, plutôt qu’une réelle autonomie des équipes pédagogiques confrontées aux décisions du conseil d’établissement.

 

Elle prétend réduire les « déficits de réussites » mais ne dit rien sur les classes de plus de 30 élèves (25 légalement). Les moyens budgétaires sont toujours d’actualité : avec quels moyens les EPI vont-ils se réaliser, sinon par un redéploiement des horaires disciplinaires et à moyens constants ?

 

La démocratie du Conseil Supérieur de l’Enseignement (CSE) n’est qu’habillage rhétorique. S’il représente l’ensemble des syndicats enseignants et l’administration (le gouvernement), ce ne sont que l’UNSA (ex-Fen) et le SGEN-CFDT qui soutiennent cette réforme, avec la participation  anachronique du Medef considéré comme syndicat. 80% des représentants des enseignants s’opposent à cette réforme. Une fois de plus les personnels sont mis devant le fait accompli par des « décideurs » qui ne sont pas sur le terrain.

 

Le Partit Occitan soutient donc la grève des enseignants du 19 mai.

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