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#mespresats : L’interpellation légitime adressée au Gouvernement sur l’occitan

28 mai 2015


Grève de la faim de David Grosclaude à Bordeaux : l’interpellation légitime adressée au Gouvernement sur l’occitan.
 
Il faut saluer la protestation de David Grosclaude, Conseiller régional d’Aquitaine délégué aux langues régionales, Secrétaire fédéral du Partit Occitan, contre l’attitude du Gouvernement qui refuse d’entériner la volonté des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées de mettre en commun et d’intensifier leurs politiques en faveur de la langue occitane.
 
La saluer d’abord parce qu’il remet en cause une attitude trop répandue chez la plupart des responsables politiques au pouvoir : le mépris pour les langues et cultures des territoires, en l’occurrence pour l’occitan.
 
Voici que deux collectivités régionales ont décidé, à l’unanimité de leurs membres, de mettre sur pied un outil indispensable au développement  de leur langue commune : l’Office Public de la Langue Occitane. Et le Gouvernement depuis près d’un an n’a toujours pas manifesté la moindre velléité d’officialiser par décret cette institution commune, ouverte d’ailleurs aux autres régions qui souhaiteront la rejoindre.
 
On s’interroge légitimement : la formule choisie -un « Groupement d’Intérêt Public »- serait illégale, a-t-on entendu parfois. Mais comment se fait-il que les délibérations des deux collectivités aient passé sans encombre le contrôle de légalité de chacune de leur Préfecture de région ? Un tel dysfonctionnement de l’Etat laisse pour le moins perplexe. Au surplus comment admettre que ce qui est acquis (un Office public pour la langue) pour d’autres territoires et d’autres langues soit refusé pour l’occitan ? Y aurait-il donc des degrés dans le traitement négatif de la diversité linguistique territoriale en France ?
 
En posant publiquement ces questions et bien d’autres, David Grosclaude a le courage d’affirmer avec force que les occitans ont eux aussi un droit imprescriptible à la survie de leur langue et culture. On s’était un peu vite habitué aux rassemblements « gentillounets » des milliers d’occitans qui, ces dernières années, ont manifesté à différentes reprises sans arriver à se faire entendre des gouvernements : 30 000 personnes à Toulouse en 2014 ne semblaient compter finalement que pour… du cassoulet ? Assurément il fallait davantage de détermination encore.
 
Le courage nécessaire de David Grosclaude a pour fonction première de mettre les responsables politiques hexagonaux devant la responsabilité qui est la leur et qu’ils devront assumer devant l’Histoire : celle de l’avenir de l’occitan et, au delà, de toutes les langues dites « régionales ».  Les soutiens ne vont certainement pas lui manquer après ceux déjà acquis des deux présidents  des régions directement concernées.
 
Son courage doit aussi interpeller l’ensemble de la société occitane qui de sondages en sondages affirme sa volonté d’un avenir pour sa langue propre mais oublie de s’en donner les moyens politiques.
 
Je suis convaincu que David Grosclaude démontrera que, par delà la nécessité d’outils institutionnels pour l’occitan, le respect des langues régionales peut être obtenu avec une détermination sans faille, dans le respect  des principes démocratiques. Car nul ne doute qu’il réussira.
 
Le 27 mai 2015                            
                                               Gustave ALIROL
                                   Président de Régions &Peuples Solidaires
                                   Conseiller régional d’Auvergne, délégué à la politique pour l’occitan
 

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