Monsur
lo President, ben caras e cars collègas elegidas e elegits
Intervention
à propos de l’adoption du Contrat de Plan Etat
Région (CPER 2015 - 2020) – Assemblée
plénière du Conseil Régional
« Provence-Alpes-Côte
d’Azur » du 29/05/2015
Etait-il
réellement pensable que le Contrat de Plan consacre un
chapitre à la culture sans que mention soit faite de la promotion des langues régionales ?
Pour celles et ceux qui, faisant acte de citoyenneté et il
faut les en remercier, se sont mobilisés la
réponse est clairement négative. Je veux aussi
rendre hommage aux services de notre Région qui ont
œuvré pour cette reconnaissance et saluer le geste
de l’Etat qui, in fine, a accepté cette
proposition.
Par langues
régionales il faut entendre Occitan/Langue
d’Oc, qui dans ses variantes provençale,
alpine et niçoise est la langue de notre région.
Les représentants du forum
d’Oc, qui en assurent la promotion, sont ici avec
nous. Egalement présent le Capoulié
du Felibrige. Gramaci en toei! Et c’est au
nom des droits dus à cette même langue que notre
collègue David Grosclaude,
conseiller régional d’Aquitaine, a
entamé une grève de la
faim. Une grève pour que l’Office Public
de la Langue Occitane voit officiellement le jour, pour que ne
disparaisse pas cette langue historique de France.
Mais parler de
langues au pluriel c’est aussi faire état du formidable apport des
générations de migrants qui ont fait
souche dans le territoire régional. Plus que toute autre « Provence-Alpes-Côte
d’Azur » s’est nourrie de
l’apport de ces nouveaux arrivants. Sa langue
historique est au cœur des influences, grecques,
celto-ligures et surtout latine.
Alors
au-delà du symbole pourquoi est-il important
que cette mention figure dans ce contrat ?
Ça
l’est d’abord au nom de l’égalité
républicaine vu que dans plusieurs
régions, Corse, Bretagne... les projets liés aux
langues régionales sont déjà nombreux.
Ça
l’est ensuite parce que l’article 75-1 de la Constitution stipule que les langues
régionales appartiennent au patrimoine de la France et que
la loi MAPTAM de 2014 rend
compétentes les régions pour leur promotion.
Ça
l’est surtout car il y a urgence à ressourcer le
vivre ensemble, à réinventer une personnalité
régionale ouverte et solidaire. Sur cette terre
européenne et méditerranéenne nous
sommes nombreux à venir de partout ailleurs. Aussi pour
faire société il nous faut échanger,
partager, mettre en commun. Notre langue
d’Oc, millénaire et toujours actuelle,
notamment dans ses accents, a toujours participé de cette
logique d’intégration.
Ça
l’est enfin puisque les langues régionales sont un
plus pour l’économie,
l’attractivité et donc pour l’emploi.
Partout en Europe les régions qui réussissent ont
su promouvoir une identité forte. Est-ce que l’Occitane
en Provence serait cette réussite mondiale sans la
langue d’Oc, sans le soutien de notre
collectivité, sans les dispositifs de l’Etat et de
l’Europe ? On le voit bien les choses sont
liées.
Pour conclure je
voudrais, au nom de l’exception
culturelle, régionale, interrégionale comme
hexagonale et parce que cette mention ouvre la porte
à de futurs investissements,
dire avec la plus grande force que pour les CPER, comme dans
les collèges, « nostro bello e
rebello lengo d’O » refuse
désormais de se taire.
Dònas e
Sénhers, cars collègas avec cet important ajout
c’est une page qui se tourne. Et dans l’espoir que
ce message nous soit commun à tous, au-delà de
nos options partisanes et de nos choix, Oc pour
les langues régionales le temps de l’oubli et du
mépris est définitivement et
irrémédiablement révolu !
Vos gramaceji
ben de vòstra bòna
escota !