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La gauche bretonne réunie derrière Troadec pour les régionales

29 juin 2015

Interview de Nil Caouissin, porte-parole de l'Union Démocratique Bretonne.

Nil

LʼUDB tenait, début mai, une convention pour préciser sa présence aux élections régionales des 6 et 13 décembre prochains. À une large majorité, les militants de la formation de gauche bretonne ont choisi une candidature autonome des forces politiques nationales. Suite à une première étape de négociation, les adhérents de lʼUDB ont penché pour une alliance avec le Mouvement Bretagne Progrès (MBP) de Christian Troadec, maire de Carhaix, sur des bases de gauche et progressiste. Lʼaccord a été signé dimanche dernier. Nil Caouissin, porte-parole de lʼUDB répond aux questions du Peuple breton.

Le Peuple Breton : Depuis 2004, lʼUDB est alliée à des formation politiques « nationales » lors des élections régionales. Pourquoi ce changement ?

Nil Caouissin : LʼUDB a décidé de faire liste commune avec Christian Troadec suite à sa convention du 8 mai à Trégueux. Nos adhérents avaient voté pour une liste de gauche bretonne dès le premier tour des élections régionales qui rassemblerait tous ceux et celles se retrouvant dans le projet dʼune Bretagne autonome donc capable de voter ses propres lois, avec un véritable budget et donc en capacité dʼagir pour améliorer les conditions de vie des habitants. Suite à la convention, nous avons rencontré différents partenaires politiques et nous avons aussi rencontré Christian Troadec et le MBP. Nous avons alors constaté que nous avions des bases communes suffisantes pour faire campagne ensemble, que nous étions dʼaccord pour une liste de gauche bretonne, que nous avions suffisamment de valeurs communes pour faire cette campagne et construire un projet commun.

Les termes dʼaccord « historique » ont été utilisés. LʼUDB ne réitère-t-elle pas, au contraire, la stratégie des régionales de 1992 où une liste commune avait rassemblé lʼensemble des partis bretons, quelles que soient leurs orientations politiques ?

Non. Effectivement, en 1992, lʼessentiel de lʼEmsav, sauf lʼextrême-droite, était unie sur une même liste aux régionales. Cette stratégie sʼétait révélée un échec et la liste avait fait un très faible score. Je suis donc persuadé que la solution pour convaincre les Bretonnes et les Bretons nʼest pas de réunir à tout prix toutes les chapelles de lʼEmsav. Faire cela, ce serait rester entre nous, entre personnes dont les points communs reposent principalement sur lʼautonomie et la réunification de la Bretagne. Or, notre objectif est de pouvoir dépasser ce discours habituel et de parler aux habitants de sujets variés, de questions de la vie de tous les jours, de logement, de transport, dʼénergie. Ce sont des sujets qui impliquent des positionnements politiques clairs. Réunir des courants politiques qui vont de la gauche à la droite sarkozyste nʼaurait pas de sens. Il ne faut pas être sectaire sur les questions dʼétiquettes politiques et savoir rester ouvert tout en assurant une certaine cohérence. Cʼest dʼailleurs pour garantir cette cohérence que le ralliement dʼautres partis à la plate-forme sera validé par Christian Troadec et moi-même sur la base dʼune charte des valeurs qui sera publiée fin juin.

Que réponds-tu à ceux qui voient dans cette alliance un écart de lʼUDB de sa ligne écologiste ?

Notre alliance avec Christian Troadec nʼest en aucun cas, comme certains le disent, un blanc seing à la déréglementation, à la réduction des droits sociaux ou des règles environnementales. Au contraire ! Nous sommes actuellement dans une France où l’État revient peu à peu sur les acquis sociaux, joue de moins en moins son rôle de défenseur de lʼégalité sociale. Le président François Hollande veut par exemple signer le traité de libre échange avec les États-Unis (TIPP) qui constitue une grave menace pour les équilibres sociaux, économiques et environnementaux. Et comment mener une quelconque transition écologique dans un État centralisé qui privilégie toujours le nucléaire ? Pour nous, lʼautonomie est un projet politique qui rend la parole aux citoyens, pour quʼils puissent décider eux-mêmes de leur avenir sans se faire imposer depuis Paris la libéralisation et la fuite en avant productiviste.

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