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La grande distribution a-t-elle vraiment besoin d’aide ?

5 août 2015



La crise qui touche les éleveurs bretons a récemment reposé la question du partage des revenus entre les producteurs et la grande distribution. Alors que dans certaines filières les producteurs peinent à vivre de leur travail, voire à être suffisamment rémunérés pour couvrir l’ensemble de leurs coûts de production, la grande distribution a vu ses marges confortées par un important cadeau fiscal accordé par le gouvernement, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

Le CICE a, selon le gouvernement, « pour objectif de redonner aux entreprises des marges de manœuvre pour investir, prospecter de nouveaux marchés, innover, favoriser la recherche et l’innovation, recruter, restaurer leur fonds de roulement ou accompagner la transition écologique et énergétique grâce à une baisse du coût du travail ». Depuis 2014, ce CICE représente un coût de 20 milliards dʼeuros chaque année pour lʼÉtat. Sur cette somme, la grande distribution perçoit 2,3 milliards d’euros.

Pour lʼUDB, restaurer la « compétitivité » des entreprises ne peut se faire avec un tel dispositif, sans ciblage adéquat. Il est clair, par exemple, que la grande distribution contribue à la destruction de lʼemploi, notamment agricole, mais aussi des commerces de proximité. En tirant les prix vers le bas, les grandes surfaces sʼassurent déjà des marges confortables sans pour autant mieux rémunérer leur personnel ni contribuer à la transition écologique. Qui plus est, elles ne sont pas concernées par la concurrence internationale.

Dès début 2014, l’UDB proposait d’« annuler les 6,5 milliards d’euros du CICE attribués aux grandes entreprises bénéficiaires dans des secteurs qui ne sont pas confrontés à la concurrence internationale (grande distribution, assurances, banques...) et les flécher vers les PME et TPE, créatrices d’emplois et de richesses dans les territoires ».

Les conseils régionaux étant en charge du développement économique, on pourrait imaginer qu’une somme équivalente à la manne financière du CICE puisse être allouée à ces derniers qui seraient à même d’identifier les besoins selon les entreprises et les territoires, et ainsi créer de lʼemploi plutôt que de rendre plus riches les entreprises qui le sont déjà. En lʼétat actuel, l’usage qui est fait du CICE prouve simplement que lʼÉtat central est le principal soutien au système économique dominant.

Nil Caouissin

Mouezh-aotreet Unvaniezh Demokratel Breizh Porte-parole de l’Union démocratique bretonne

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