La "Douce France" du ministre de l’intérieur
12 septembre 2009Le scandale de la vidéo de l’université d’été de l’UMP est loin de l’anecdote.
Messieurs Coppé et Hortefeux révèlent, sans le vouloir, les fantasmes à l’oeuvre derrière la politique intérieure du gouvernement français.
Pour le ministre de l’intérieur, "les Arabes" : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes" n’est pas un dérapage.
Nous avons là une expression particulièrement concise de la politique du gouvernement sur l’immigration.
Monsieur Hortefeux, gêné par le buzz internet, tente de se justifier en disant qu’en fait, il parlait des "Auvergnats". Là encore, la justification n’est pas innocente.
Les colonisés de l’intérieur (les Auvergnats sont des Occitans !) ont toujours posé problème à l’Etat français, dont la seule obsession est de les réduire.
Aujourd’hui ministre de l’Intérieur, Monsieur Hortefeux était encore il y a peu ministre de de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale !
Pour M. Coppé, dont le rôle n’a pas été assez souligné par la presse, la morale à tirer de cet épisode, c’est la nécessité de contrôler l’internet pour éviter que de tels documents, trop révélateurs ne soient livrés au grand public.
Le Partit Occitan exige la démission du ministre de l’intérieur.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Verbatim de la vidéo (site lemonde.fr)
J.-F. Copé (JFC) : N’oubliez jamais un truc, il est auvergnat.
Brice Hortefeux (BH) : Je suis auvergnat
JFC : Il est auvergnat, c’est un drame, c’est un drame
BH : ... enfin bon, je vais faire une exception.
Jeune militant (Amine) : mais je me mets entre les deux
BH : voilà, entre les deux.
JFC : oui... il n’y a aucun problème.
Des participants : Amine, Amine...
Un participant : Ah ça, Amine, c’est l’intégration, ça, c’est l’intégration.
Une participante : Amine, franchement...
Brice Hortefeux : "Il est beaucoup plus grand que nous en plus" [à propos du jeune homme].
Un autre participant : "Lui, il parle arabe".
(Rires de l’assemblée)
Jean-François Copé : "Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés".
Une participante : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière".
Brice Hortefeux : "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C’est pas du tout ça."
(Rires de l’assemblée)
Une participante : C’est notre petit Arabe.
Brice Hortefeux : "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. Allez, bon courage…"