" Lo 17 de seteme de 2010
J’ai lu avec intérêt la lettre du préfet des Pyrénées Atlantiques adressée aux maires du département concernant les aides accordées aux écoles qui enseignent en occitan (Calandreta) et en basque (ikastolas).
Le préfet, dans son rôle, dit veiller au respect de la légalité concernant les aides apportées par les collectivités à ces écoles. Il rappelle les textes et indique que ses services feront des contrôles au titre du contrôle de légalité.
On sait les difficultés que peuvent parfois avoir les écoles associatives lorsqu’elles souhaitent s’implanter dans une commune. La législation est mal connue et des craintes infondées apparaissent parfois chez certains élus. La lettre circulaire envoyée ces derniers jours ne semble pas de nature à simplifier le travail des écoles qui enseignent en occitan depuis maintenant plus de 30 ans. En effet, si le préfet rappelle les textes concernant le financement pas les collectivités de ces écoles, il aurait été bon de rappeler aussi d’autres textes.
Je pense par exemple à l’article 75-1 de la constitution qui dispose depuis 2008 que « les langues régionales font partie du patrimoine de la France » .
Cet article du texte fondamental éclaire de façon nouvelle la question des langues et de leur place. Cet article montre que le législateur a voulu marquer son intérêt pour ces langues, et donc pour l’occitan et le basque en ce qui nous concerne.
Il faut rappeler aussi que le législateur a placé cet article au chapitre des collectivités territoriales ; ce n’est certainement pas anodin. On peut regretter à ce sujet que l’Etat ne donne pas plus de moyens aux collectivités pour assumer cette charge.
Il faut rappeler aussi que ces écoles existent pour pallier l’absence d’une offre identique dans l’Education nationale. Elles sont le fruit d’un important travail associatif, d’un engagement exemplaire en faveur des enfants, d’une langue et enfin d’une innovation pédagogique qui a prouvé son efficacité.
La lettre du préfet parce qu’un peu sèche, deconnectée de ce contexte historique, pourrait ressembler une mise en accusation d’élus qui, en aidant les écoles associatives de Calandreta et de Seaska, répondent simplement à une demande sociale. Ces élus donnent aussi un contenu à une volonté du législateur exprimée par un article de la constitution.
David Grosclaude
Conselhèr regionau d’Aquitània / Conseiller régional d’Aquitaine
Delegat a las lengas regionaus / Délégué aux langues régionales"