Le combat pour la démocratie en France : une nécessité pour la promotion de l’occitan et des langues-cultures dans une société plurielle
Congrés de Galhac -21/11/2010
Face à la crise démultipliée du système néo-libéral, le combat pour la démocratisation des institutions nationales est une nécessité. A l’échelle de l’Europe, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande sont autant de pays dont les acquis sont dramatiquement menacés par les marchés et lobbies financiers, qui tentent d’imposer leurs diktats aux gouvernements en place. En France, une véritable crise de régime s’est ouverte, à l’occasion du débat sur la loi réformant le système des retraites : est-il légitime en effet que des sacrifices croissants soient imposés au plus grand nombre par la caste d’affairistes actuellement aux commandes ?
L’affaire Woerth-Bettencourt révèle un ensemble de dérives engendrées par cette gouvernance : conflits d’intérêt, fraude et évasion fiscales, trafic de biens publics et de récompenses honorifiques, prises illégales d’intérêt, financement occulte de campagnes électorales… Hormis cette actualité, les affaires ont défrayé la chronique médiatico-judiciaire dans la dernière décennie, trop souvent étouffées : financement d’emplois fictifs et de certains partis politiques à Paris et en Ile de France, caisse noire de l’UIMM, procès Elf, Angolagate et procès de Charles Pasqua, délits d’initiés à Airbus, affaire de Karachi (rétrocommissions illicites), pour laquelle Nicolas Sarkozy et Edouard Balladur pourraient être mis en examen pour le financement de la campagne de ce dernier. Sans parler de la tentative népotiste avortée de gestion de l’EPAD (quartier de la Défense) par le fils du président et d’autres tentatives d’OPA menées par le clan Sarkozy.
En France, le néolibéralisme s’appuie sur une lourde tradition d’autoritarisme impérial exercé intra comme extra muros. L’Occitanie, les régions historiques, les DOM-TOM, les banlieues, les anciennes colonies…paient toujours le prix fort d’une gestion hyper centralisée, devenue la courroie de transmission des intérêts d’une oligarchie. La collusion des équipes politico-financières, qui a conduit à cette pléthore d’affaires, est l’une des causes principales du déficit des budgets publics. Les réseaux maffieux françafricains, encore en activité cinquante ans après les indépendances, sévissent toujours plus à l’encontre des intérêts vitaux des peuples du Sud.
Depuis 2007, afin de préserver les privilèges d’une caste protégés par une législation complaisante (dépénalisation du droit des affaires, mise en place du bouclier fiscal, privatisation des services publics...), le régime accumule les atteintes aux libertés publiques, aux acquis sociaux ainsi que les stigmatisations des communautés de migrants et d’immigrés non européens…
Témoignent des souffrances psycho-sociales qu’engendre cette crise des institutions de la 5e République les émeutes à répétition dans des banlieues soumises à la relégation tout comme les violences scolaires, les suicides de policiers et de salariés des services publics privatisés…
Comme en Italie par exemple, terreau du berlusconisme, il est possible d’inverser cette orientation irresponsable et mortifère. Héritière d’une tradition occitane et nationale forte, la mobilisation populaire pour le retrait de la contre-réforme des retraites et pour le maintien de services publics de qualité - en matière de recherche, d’éducation, de santé, d’emploi, de logement… a montré ses limites. Il s’avère important de la soutenir de manière visible et par ailleurs de la relayer par la politisation des enjeux éco-culturels, sur le modèle guadeloupéen du Lyannaj1. Entre autres modalités d’action, une campagne menée conjointement pour la démission des responsables de l’Etat UMP mis en cause et le contrôle de la gestion des affaires publiques, pour une véritable indépendance des contre-pouvoirs (justice, médias), pour le renforcement des prérogatives des territoires (régions, collectivités locales, banlieues)…pourrait être intéressante à cet égard.
En contribuant à alimenter le réseau de défense existant des libertés publiques, des acquis sociaux2 et des droits des immigrés et des minorités culturelles (dans le cadre d’Europe Ecologie, des collectifs, des médias alternatifs…), en s’attachant à y promouvoir des formes alternatives de démocratie, en premier lieu éco-culturelles et solidaires, le Partit Occitan s’emploiera à la réalisation de ces objectifs au cours des années à venir.