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Le départ d’un dictateur, l’appel de la démocratie

20 janvier 2011

JPEGA l’instar de toutes les forces démocratiques dans le monde, le Congrès Mondial Amazigh (CMA) et la Fédération Régions et Peuples Solidaires (RPS) se réjouissent de la chute du dictateur Ben Ali, ancien chef de l’Etat tunisien. C’est la destinée de toutes les dictatures qui paraissent inébranlables mais qui finissent par tomber comme un château de cartes pour peu que le peuple le décide. Le CMA et RPS saluent le courage des Tunisiennes et des Tunisiens et les félicitent pour leur victoire historique sur la tyrannie.

Cependant, le départ d’un homme ne signifie pas nécessairement l’abolition du système. C’est pourquoi la vigilance doit rester vive afin d’éviter tout retour en arrière et pour bien veiller à emprunter durablement le chemin de la liberté, de la justice et de la démocratie. Le peuple a payé trop cher sa « révolution de jasmin » pour courir le risque qu’elle lui soit confisquée.

La Tunisie qui s’offre aujourd’hui sa deuxième indépendance, doit à présent instaurer une nouvelle République plurielle fondée sur un véritable projet démocratique et pluraliste, qui établit sans délai, un Etat de droit et qui restaure les libertés fondamentales, qu’elles soient individuelles ou collectives.

Dans ce sens, les prochaines réformes institutionnelles et juridiques devront nécessairement prendre en considération la diversité culturelle et linguistique du pays et la future Constitution devra impérieusement reconnaitre la composante amazighe autochtone et protéger ses droits historiques, politiques, culturels et linguistiques, conformément au droit international.

Les motifs politiques et sociaux (corruption, abus de pouvoir et de biens sociaux, injustices et atteintes aux libertés fondamentales) qui ont poussé les Tunisiens à la révolte sont tous présents dans tous les pays d’Afrique du Nord. Le CMA a, à maintes reprises mis en garde les pouvoirs contre les explosions de colère inévitables lorsqu’on ne laisse aucun autre recours aux peuples opprimés. La Libye, l’Algérie et le Maroc, dirigés par des gouvernements illégitimes, non démocratiques et répressifs depuis des décennies, doivent impérativement tirer les leçons du soulèvement tunisien en prenant notamment les mesures suivantes :

- libération immédiate de tous les détenus politiques,

- abrogation de toutes les lois racistes et liberticides,

- restauration de toutes les libertés fondamentales (de réunion, d’association, de manifestation, etc),

- reconnaissance du droit de créer des partis politiques régionaux,

- instauration du fédéralisme et le droit à l’autonomie pour les régions et territoires qui le souhaitent,

- dissolution de toutes les institutions «élues» et préparation d’élections pluralistes et transparentes, sous contrôle international neutre.

Les citoyens et les peuples expriment un besoin vital d’émancipation. Les pouvoirs sont instamment appelés à modifier profondément les structures Etatiques et les pratiques de gouvernement dans le sens démocratique, s’ils veulent éviter aux pays des drames à répétition. L’Union Européenne en particulier et les Etats qui la composent, portent également une part de responsabilité dans le maintien des dictatures en Afrique notamment. Ils doivent mettre un terme à la caution qu’ils accordent aux régimes totalitaires et prendre des mesures fortes de soutien aux initiatives et aux processus démocratiques.

Paris, 4 yennayer 2961 – 16 janvier 2011

P/CMA, B. Lounes, Président

P/RPS, G. Alirol, Président

www.congres-mondial-amazigh.org

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