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n°175 : Se mobilizar per cambiar

Eleccions deu suber cantonièr

Les 20 et 27 mars, les élus des départements occitans seront renouvelés pour moitié. Notre revue profite de ce moment pour présenter autant de portraits de militants engagés sur le terrain. N’allez pas croire pour autant que nous nous glorifions de participer à cette mise en scène de l’institution.

Les départements ont été créés en 1789, portés par Thouret, pour rompre avec les régions historiques : « Un bailliage (ndlr : une sénéchaussée), une province, disions-nous, simples membres, et parties sujettes de la nation, ne peuvent lui dicter des lois, faire prévaloir leurs opinions particulières, ni empêcher le bien général, par ce qu’elles croient être de leur intérêt particulier. Il n’y a point de représentants de bailliage et de province, il n’y a que des représentants de la nation. » Deux siècles après, les lois de décentralisation des années 1980 n’osent pas toucher au département.

Plus récemment, la réforme territoriale du gouvernement, que l’on peut qualifier de lois de recentralisation, oublie de réformer le département, pourtant mis à mort par la commission Attali.

Ce sont les élus qui sont visés par la réforme — fusion des conseillers généraux et des conseillers régionaux en conseiller territoriaux, moins nombreux — mais aussi, les compétences, les ressources fiscales et enfin la dépossession du pouvoir au profit des métropoles.

Complexité et archaïsme sont donc toujours au menu des structures administratives de l’État français et, pour l’instant, rien ne prouve qu’un changement de couleur politique en 2012 y change grand chose. Les futurs conseillers territoriaux risquent de ressembler aux actuels conseillers généraux : des hommes, plutôt âgés, et membres du parti majoritaire de gauche ou de droite. N’y cherchez pas l’arc-en-ciel politique...

Se bolegan al sud

Rive-sud de la Méditerranée, une incroyable révo-lution s’est mise en place pour chasser les dictateurs d’hier. Les pleins pouvoirs de Ben Ali, Moubarak, Khadafi sont profondément mis en cause par les popu-lations, au péril de leur vie. Par ricochet, ce sont les rapports Nord-Sud qui sont remis en cause : la connivence entre nombreux responsables du gouvernement et les autocrates du Maghreb est tout d’un coup jugée incongrue. Les masques tombent au fur et à mesure. On s’aperçoit que les populations ne sont pas pilotées par de dangereux islamistes, leur message est clair : accéder à la démocratie.

Mais l’Europe traîne encore la patte pour afficher un soutien franc : la révolution sociale est allée plus vite que la diplomatie institutionnalisée.

E en Occitania ?

Rive-Nord de la Méditerranée, la mobilisation cherche encore à se structurer, sur d’autres thématiques. Le haut-pouvoir centralisé à Paris impose des projets ruineux pour nos régions : exploiter du gaz de schiste en méprisant les dégâts environnementaux et les alternatives aux énergies fossiles, sacrifier une fois de plus les services publics comme l’éducation qui supprime des postes de personnel enseignant et enfin aménager le territoire en se focalisant sur les métropoles et les LGV qui les relient en oubliant tout l’espace rural.

Notre volonté de changement peut passer par le mécanisme des élections et le rôle des élus. Mais dans un système verrouillé, elle passe aussi par l’expression citoyenne et l’organisation sociale.

Dans l’un ou l’autre cas, ce qui est sûr, c’est que la mobilisation est nécessaire si nous voulons du changement.

Guilhèm Latruvèrsa

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