Aix-en-Provence, le 18 juillet 2011
à Monsieur André GREGOIRE
Président de la Commission d’enquête
Mairie de Saint Paul Lez Durance
Place Jean Santini
13115 Saint Paul Lez Durance
Qu’il s’agisse de la fusion ou de la fission l’être humain n’a pas de réponse face à l’emballement
du nucléaire. Personne ne sait gérer, et nous l’avons tristement constaté au Japon, une situation
qui oblige à des sacrifices de vie humaine. Le risque potentiel de graves pollutions sur des
milliers de km2 et des millions de personnes est inacceptable. Aucun projet industriel n’a le droit
d’impacter durablement les générations futures qui auront, au mieux, des déchets à gérer, sinon
de lourdes pathologies et des terres interdites.
Une énergie non maîtrisée, et les dangers induits, exigent un pouvoir fortement centralisé et une
société policière. Ce sont des choix politiques faits sous couvert de neutralité technologique que
nous récusons avec la plus grande fermeté !
Les budgets, eux aussi non maîtrisés - on parle maintenant de 15 milliards d’Euros soit un
triplement par rapport au début du projet -, qui seraient engloutis dans ITER n’iront pas irriguer
d’autres pans de la recherche énergétique. Le seul investissement dans le choix du tout
nucléaire est une impasse lourde de conséquence pour l’emploi comme pour les savoir faire
industriels.
La Provence est une terre qui tremble. Souvenons nous du séisme de Lambesc (Lo Terra-
Trema de 6.2 sur l’échelle de Richter) qui a fait 46 morts alors que les bâtis étaient d’une autre
nature que ceux générés par une pression foncière sans frein et des constructions pas toujours
faites dans les règles de l’art. Un séisme de cette nature engendrerait aujourd’hui plusieurs
centaines de mort et plusieurs milliers de blessés transformant les nombreux barrages de la
Durance et du Verdon en tsunamis potentiels.
Les populations, qui n’ont aucune culture du risque, ont été « éduquées » dans le mythe d’une
énergie sûre, peu chère et abondante. Le pouvoir a créé la chimère de l’indépendance
énergétique alors que l’uranium est importé depuis des dictatures sanglantes entretenues par
les lobbyistes de l’atome. Quand au tritium, cet isotope radioactif de l’hydrogène, d’ITER, qui est
un produit volatile et hyper dangereux, nul ne connaît ces conditions de production et surtout de
confinement pour qu’il ne vienne pas polluer la chaîne alimentaire et se fixer dans les
organismes.
Il est urgent de diversifier les sources d’énergie. La Provence avec le solaire, l’éolien, la
géothermie, la bio-masse de sa forêt ... a des potentiels énergétiques, porteurs d’emploi mais
pas vraiment exploités. Avec les barrages nous avons déjà payé un très lourd tribut à nos
besoins en électricité. L’investissement dans les économies d’énergie, la réhabilitation
thermique, la performance énergétique sont non seulement porteurs d’emplois mais
indispensables pour bâtir une société de partage, soucieuse de sobriété énergétique et délivrée
de la dépendance aux énergies fossiles.
Parce que nous avons droit à un débat, et un choix démocratique éclairé, très loin d’une
enquête publique menée pendant les vacances sur une installation déjà décidée, nous ne
voulons pas du projet ITER, qui ne produira jamais d’énergie, mais sera un véritable gouffre
financier et une impasse industrielle majeure.
Pour toutes ces raisons nous vous demandons, Monsieur le Commissaire Enquêteur, de
bien vouloir émettre un avis négatif sur le Projet ITER.
Hervé GUERRERA
Conseiller Municipal d’Opposition de la ville d’Aix-en-Provence
Conseiller Régional
Président de Région Provence, fédération provençale du Partit Occitan