21 novembre 2013
DG Tourisme
http://david-grosclaude.com/2013/10/21/tourisme-oui-mais-pas-sans-identite-culturelle-et-linguistique/
La Région Aquitaine vient
d’approuver un nouveau règlement
d’intervention sur l’aide au tourisme.
Le document est intéressant et
donne beaucoup de chiffres et autres données sur
l’activité économique que
représente le tourisme. Cependant j’ai
regretté au nom du groupe que la question des langues (
occitan et basque) et des cultures que ces langues portent, soient
absentes de ce règlement d’intervention.
Notons que Renaud Lagrave,
vice-président chargé du tourisme, m’a
répondu en séance plenière
qu’il était disposé à
travailler sur la question de la formation des professionnels du
tourisme. Tant mieux mais il faudra être présents
pour que la conscience que le patrimoine immatériel est un
élément d’attractivité, se
développe ; Il faudra aussi travailler pour que nos langues
ne soient pas folklorisées mais utilisées comme
une autre façon de faire découvrir un territoire.

Offrir au
touriste un beau décor c’est bien, mais
qu’est ce qu’un beau décor de
théâtre si on oublie le texte de la
pièce, ou qu’est ce qu’un beau
décor de cinéma s’il n’y a
pas les mots pour raconter une histoire ?
« Dans
l’ensemble nous approuvons le travail qui a
été fait en matière de tourisme et qui
a débouché sur ce règlement
d’intervention.
Nous
l’avons lu avec attention, c’est une mine de
données chiffrées et ce travail nous donne la
dimension économique du tourisme dans notre région.
Il
est dommage que dans ce règlement ne soit pas mieux prise en
compte l’identité culturelle de
l’Aquitaine. Avec deux langues et deux cultures,
l’occitan et le basque, nous possédons deux
éléments qui participent à
l’attractivité d’un territoire. Ce sujet
fait d’ailleurs l’objet d’une abondante
littérature aujourd’hui chez ceux qui analysent
l’évolution du tourisme dans le monde. Il y a
là de l’expertise et de la prospective.
Une journée de réflexion a d’ailleurs
été co-organisée sur ce
thème, en mai dernier en Périgord par le CG de
Dordogne, la Région et la BEM, l’école
de commerce de Bordeaux.
Il
a permis de faire apparaître des initiatives nombreuses en ce
domaine, que ce soit autour de la langue et de la culture
occitanes et autour de la langue
et de la culture basques.
Il
faut de notre point de vue que nous soyons en capacité
d’accompagner mieux ces initiatives, de les valoriser plus.
Ces
éléments de notre identité ne
sont pas des centres d’intérêt pour les
seuls touristes étrangers à la Région
Aquitaine mais ils le sont aussi pour les touristes de
l’intérieur.
Cette question est évoquée par le CESER mais sa
remarque semble se limiter au tourisme en montagne, ce qui est un peu
réducteur. De la même façon on ne peut
laisser penser que ce serait de la seule responsabilité des
Parcs Naturels Régionaux.
Le
patrimoine immatériel aquitain va des troubadours occitans,
à la création moderne en basque ou en
occitan en passant par des pratiques sportives, et j’en
passe.
C’est la découverte d’un
patrimoine qui nous appartient à tous et que nous avons la
responsabilité de faire vivre et de partager.
Mais qu’en faisons nous ? Encourageons-nous les
professionnels du tourisme à prendre en compte ce patrimoine
vivant, et à se former pour le valoriser ? Si nous ne le
faisons pas de façon cohérente et avec de la
compétence c’est vers la folklorisation au sens le
plus péjoratif du terme que nous poussons cette
partie de notre identité régionale
La diversité culturelle est un élément
d’attractivité au même titre que la
biodiversité ou que la diversité des paysages.
D’ailleurs ces éléments peuvent ils
être séparés ? Nous ne le croyons pas
et nous souhaiterions que, enfin, l’image que nous donnons de
nous à ceux qui viennent séjourner chez nous soit
complète, décomplexée et
débarrassée d’un certain nombre de
préjugés négatifs.
Nous
sommes persuadés que cette prise en compte donnerait encore
plus de cohérence au document qui nous est
proposé. »
Citer cet article : http://partitoccitan.org/archivas/article946.html