ALPC – Pourquoi nous, occcitanistes, sommes candidat-e-s sur la liste « Faisons ensemble » et pas sur la liste EELV ?

La question nous est posée par quelques personnes, légitimement puisqu’en 2010, dans le cadre d’un accord  conclu entre Régions et Peuples Solidaires (fédération dont le POC est membre) et EELV, je menais la liste dans les Pyrénées Atlantiques pour les élections régionales.

Sachez avant tout qu’il y a des occitanistes candidat-e-s aux régionales en Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Il y en a dans plusieurs départements dans la nouvelle région (Pyrénées-Atlantiques, en Dordogne, en Lot-et-Garonne, en Gironde, en Corrèze, Haute-Vienne). Parmi ces candidat-e-s, il y a des militants du Partit Occitan et d’autres qui ne sont pas membres du P.OC. Tous sont présents sur la liste « Faisons ensemble » menée par Marie Bové et Joseph Boussion.

Marie Bové a partagé avec moi les bancs du Conseil Régional pendant cinq ans. Nous avons l’habitude de travailler ensemble.

Cette liste est le résultat d’un rassemblement où l’on trouve des personnes très diverses. La présence des occitanistes sur cette liste nous y a semblé naturelle, c’est d’ailleurs elle  qui lui donne un sens particulier. C’est une liste qui porte les idées qui nous sont chères en matière de décentralisation et de régionalisation, d’écologie. Sur le plan social et économique, tout comme dans le domaine de la politique publique en faveur de la langue occitane nous avons élaboré ensemble un programme cohérent.

La liste bénéficie du soutien clair de José Bové, eurodéputé écologiste. Nous connaissons ses engagements et nous les partageons.

Depuis le mois de mai le Partit Occitan a cherché un accord avec EELV. En vain. Des contacts ont été pris afin de trouver un accord entre le Parti Occitan et EELV, sur la base d’un contenu programmatique et d’une stratégie de recomposition de la gauche.

Deux réunions ont eu lieu entre les délégations de nos deux organisations. Certains militants d’EELV ont pesé pour qu’elles aboutissent à un échec, en imposant à l’ensemble de leur organisation une posture anti-occitaniste radicale (1). C’est donc l’ensemble d’EELV en Aquitaine/Limousin/Poitou-Charente qui a suivi cette minorité, en rejetant un accord politique qui incluait une participation financière du Partit Occitan à la campagne, la mise en commun des moyens militants, une contribution programmatique et un accord de gouvernance, en contrepartie d’un engagement sur des objectifs précis et au moins un-e élu-e en cas de victoire. Très clairement, nous (la dizaine de personnes constituant les délégations) n’avons pas ressenti de volonté d’aboutir.

Nous le regrettons tous. D’autant plus qu’un accord a été possible chez nos voisins dans le cadre de la liste menée par Gérard Onesta…

 

(1) « Il faut s’affranchir de la tentation du repli identitaire. Les mouvements régionalistes s’inscrivent aujourd’hui dans cette démarche à contresens de l’histoire, même si ces mouvements prétendent évidemment le contraire ». Extrait d’une tribune publiée dans la « République des Pyrénées » et signée par les responsables EELV Béarn le 10 mai 2014 à l’occasion des élections européennes