Personne
ne peut prétendre avoir toutes les réponses
à toutes les
questions. Les électeurs le savent. Il n'y a pas de parole
providentielle.Il faut ouvrir le dialogue, débattre, faire
des
alliances, chercher des convergences sur des projets concrets. C'est
encore plus vrai dans le cas des élections municipales en
raison de
leur caractère d'élections de
proximité.
La
crise oblige aux convergences. Le discrédit des
élus dans l'opinion
publique est une question grave et sérieuse.
Des affaires récentes n'ont fait qu'alimenter ce
discrédit mais ce
n'est pas la démocratie qu'il faut condamner. Au contraire
c'est le
moment de la faire vivre. Nous
savons que l'engagement citoyen est indispensable à la vie
d'une
démocratie dynamique, innovante.
Nous
nous engageons dans ces élections municipales. Nous nous
présentons
comme un mouvement social, pas comme un parti politique. Nous ne
cherchons pas à présenter des listes
complètes. Nous
voulons partager notre projet.
Nos
valeurs
Notre
engagement en faveur de la langue occitane est clair. Il n'est pas un
engagement sectoriel, ou catégoriel. La question de la
diversité
linguistique et culturelle est pour nous une question transversale
qui a des impacts sociaux, économiques et
écologiques. La diversité
des cultures, entretenue et voulue, est le meilleur rempart contre
l'intolérance.
Nous
considérons que la centralisation à la
française est plus que
jamais un élément de blocage, que ce soit sur le
plan économique,
social, culturel et linguistique. Une
décentralisation véritable aidera à
trouver des solutions à la
crise actuelle, adaptées aux différents
territoires.
Le
fameux slogan « víver e tribalhar au
país » annonçait à son
époque la nécessité de rechercher des
modèles économiques
nouveaux. Les décisions en matière
économiques doivent aussi être
décentralisées.
L'uniformisation
des langues, des cultures et des comportements n'est pas
inéluctable.
Elle est le résultat d'un choix de
société. Un autre choix peut
être fait et c'est celui que nous faisons.
Le
pouvoir des collectivités territoriales est un enjeu majeur
pour les
années qui viennent. Nous sommes favorables à une
capacité de
décision politique des régions qui aille
jusqu'à la compétence
législative, ce qui est assez courant en Europe.
Le
système fiscal français prive les
collectivités territoriales (de
la commune à la région) de vraies ressources
propres. Cela les
déresponsabilise et les paralyse. Il faut une
fiscalité nouvelle.
La
centralisation politique se double d'une centralisation
économique.
C'est un
facteur de dépendance vis-à-vis de
décisions prises ailleurs sur
des critères qui ne sont que ceux de la
rentabilité immédiate.
Nous
n'acceptons pas l'idée d'une régulation de
l'économie par les
seuls marchés.
Le retour d'une croissance à l'ancienne est une illusion. Il
faut en
inventer une autre basée sur le mieux et non sur le plus.
L’amélioration
de la satisfaction des besoins sociaux, combinée
à une conversion
de l’économie vers une utilisation sobre des
ressources
naturelles, est une base pour une croissance nouvelle.
La
centralisation qui est aussi médiatique est un
élément néfaste
pour la langue la culture occitanes et cela participe à
la disparition du lien social. Nos territoires doivent disposer de
la capacité à participer à
l’échange d’informations à
l’échelle planétaire. Ils doivent
disposer des moyens de
participer à l’imaginaire collectif, à
la réflexion sur le monde
de demain.
L'humanité
veut préserver la diversité biologique sur la
planète. Cette
volonté ne peut être dissociée de la
question de la diversité des
langues et des cultures.
Chaque fois que de grands équilibres culturels sont rompus
les
grands équilibres écologiques sont
fragilisés.
Las
proposicions de « Bastir
! »
Langue
et culture occitane un projet dans la commune
Les
communes et intercommunalités peuvent être les
porteuses de la
politique en faveur de la langue occitane. Elles ont une
capacité de
décision en plusieurs domaines qui est
déterminante.
Une
ville qui a la chance de se trouver dans un territoire qui a une
langue propre doit se servir de cet élément comme
un moyen de
différenciation et de développement. La
diversité est une richesse
qui va au delà de la simple affirmation d'un particularisme.
Elle
est une source d'innovation dans de nombreux domaines que ce soit le
social, l'économique ou le domaine écologique.
Une
politique en ce domaine doit prendre en compte les projets suivants :
—Création
de classes bilingues ou d'écoles calandreta pour
l'enseignement en
occitan
—Création
de cours d'adultes qui souhaitent apprendre la langue (initiation,
découverte, approfondissement)
—Présence
publique de la langue (signalétique, communication aux
habitants,
communication touristique...)
—Aide
à la création de crèches bilingues.
—Prise
en compte de la langue dans les établissements de personnes
âgées
(personnel formé).Il s'agit d'un bon moyen de faire
fonctionner des
projets inter-générationnels.
—Aide
à la programmation de spectacles dans la langue (
théâtre,
musique, manifestations diverses) avec un souci pédagogique
permanent pour les rendre accessibles à ceux qui ne
possèdent pas
la langue).
—Présence
visible (et audible le cas échéant lorsqu'il y a
une information
sonore) de la langue dans les bâtiments publics et les
équipements
publics.
—Aide
aux médias locaux qui utilisent la langue et utilisation de
la
langue dans la communication municipale ou intercommunale.
—Concertation
avec les autres collectivités dans le cadre d'une politique
linguistique sur l'ensemble de l'espace occitan.
La
commune : un lieu de vie
—En
finir avec l'aménagement des villes qui éloigne
les habitants de
leur travail. Il faut réduire et faciliter au mieux le
trajet
travail-domicile, domicile-commerce, domicile-activités
culturelles,
sportives. La création de quartier nouveaux doit se faire
sur ces
critères et doit prendre en compte les
réalités locales que ce
soit sur le plan de l'architecture, de la vie sociale.Le
développement de quartier nouveau doit être
cohérent ( lieux de
travail, commerces, équipements culturels,
écoles, transports
adaptés, prise en compte des questions
énergétiques).
—Il
faut prendre en compte le phénomène du
vieillissement de la
population qui va s'accentuer. la ville doit être faite pour
les
aînés aussi.
—Faciliter
la création d'activités associatives ( lieux de
réunion, lieux de
rencontre, lieux et moments festifs ) en favorisant le
développement
d'activités liées à
l'identité linguistique et culturelle de la
région. Favoriser les relations
inter-générationnelles (résidences
de personnes âgées plus ouvertes,
présence de gardiens
d'immeubles...).
—Penser
les problèmes de sécurité en amont des
aménagements et non pas
dans l'urgence. avec comme unique solution le répressif et
le
sécuritaire.
—Accentuer
les incitations à la mixité sociale, dans les
quartiers anciens
rénovés et les quartiers nouveaux.
La
commune : un espace
—Dans
le cadre de l'intercommunalité il faut régler les
questions de cet
urbanisme commercial qui est destructeur d'espace, qui est une
aberration architecturale et qui n'est pas créateur
d'emplois
contrairement aux apparences. Il ne fait que concentrer les zones de
chalandise.Il s'étale mais ne créée
pas plus de richesses.
—C'est
toujoursdans ce cadre qu'il faut penser a la réduction
maximale de
l'imperméabilisation des sols.
—Nous
devons préserver une ceinture verte et y installer des
agriculteurs
pour inciter à la proximité des
échanges de denrées alimentaires.
—L'intermodalité
des transports est un élément majeur.
—Incitation
à l'utilisation du vélo et incitation
à la marche.
—Penser
les transports interurbains autrement que par la route
(priorité au
train et au bus, installation de parking relais etc...). Cela
signifie que le travail lié aux transports doit
être pensé
autrement que par le biais de projets coûteux et prestigieux.
La
priorité doit être donnée aux
déplacements du quotidien, de
portée locale et régionale pour ce qui est
financé par la commune
ou l'intercommunalité.
La
commune un lieu de décision
—Privilégier
les producteurs locaux dans l'approvisionnement des cantines
scolaires et allant jusqu'à signer des contrats et
même jusqu'à
aider à l'installation de producteurs
—Introduire
dans les appels d'offres pour des marchés publics des
critères qui
prennent en compte les questions de durabilité, de
consommation
d'énergie, de sobriété en espace, de
respect de l'identité locale
( matériaux pur la construction,
imperméabilisation des sols,
utilisation ou non de produits phytosanitaires, utilisation des
ressources locales...)
—Aller
vers une politique de réduction des déchets et du
tri le plus
efficace possible ( redevance incitative au poids de déchets
non
recyclés par exemple, campagne pour la
préférence donnée à des
produits durable...)
—Aider
à l'innovation sociale par un soutien à
l'Economie Sociale et
Solidaire ( entreprise coopératives, associations, SCIC) et
prise en
compte de ce secteur dans les marchés publics que passe la
collectivité.
—Election
au suffrage universel des représentants dans les
assemblées
intercommunales.
La
commune : une image
—Donner
une image positive de la ville ne signifie pas vendre une image
à
coup de slogans. Le respect de l'identité culturelle et
linguistique
est un élément qui doit entrer dans la
communication de la ville et
pas être camouflée.
—Signalétique
bilingue systématique, valorisante, pédagogique,
suscitant la
curiosité, l'intérêt pour une histoire,
un présent et un avenir
différent (aide aux manifestations accrue, communication aux
habitants, communication touristique rénovée).
—Refus
de payer à prix d'or des « communicants
» toujours
extérieurs au prétexte qu'ils seraient plus
prestigieux ( logos,
graphisme, thématiques souvent uniformisants ).
—Faire
preuve d'imagination dans la nomination des voies nouvelles.
Mise
en valeur de la toponymie, de l'histoire.
—L'attractivité
d'une ville, d'une commune est avant tout une question de
qualité de
vie et de services rendus à la population.
L'attractivité est aussi
une question de bien vivre. L'identité culturelle et
l'originalité
des activités en ce domaine y participe largement.
—Pour
cette raison nous disons que l'attractivité qui fait venir
et
s'installer des entreprises ne peut être une
surenchère organisée
entre les collectivités pour savoir qui donnera le plus
d'argent à
tel ou tel industriel pour venir s'installer. Les arguments pour
vanter un territoire sont ailleurs (compétences sur place,
qualité
de vie, infrastructures modernes, innovation).
—Cet
argumentaire vaut aussi pour l'attractivité touristique.