Un pilar de l’occitanisme nos a quitat. Mòrt de Crestian Rapin

Omenatge a l’escrivan e militant occitan Crestian Rapin / Hommage à l’écrivain et militant

Lo Cristian Rapin, que foguèt un dels fondators de l’associacion ven de defuntar.
Defensor permanent de la lenga, poèta, linguiste, va daissar un grand voide dins l’occitanisme e dins nòstre còr.
Adiu Cristian.

Ceremonia religiosa a la glèisa de Laròca Timbaud divendres 5 d’agost a 14 oras seguida de la cremacion al funerarium de Lafocs a 15 oras 30.
Cérémonie religieuse à l’église de Laroque Timbaut vendredi 5 août à 14 h suivie de la crémation au funérarium de Lafox à 15 h 30.

Petit rappel historique de la création de l’association 

(d’après l’article de Marie-Anne Chateaureynaud et Céline Piot : https://journals.openedition.org/lengas/1771)

En 1973, c’est à Villeneuve-sur-Lot, au lycée Georges Leygues, que se déroule la deuxième université occitane d’été qui, chaque année, rassemble dans une ville différente des étudiants et des enseignants du Midi de la France sous la direction scientifique et pédagogique de Pierre Bec, romaniste, professeur à l’université de Poitiers et président de l’Institut d’Etudes Occitanes, et Robert Lafont, professeur de lettres classiques et un des fondateurs du mouvement politique « Lutte occitane ». L’organisation matérielle et une partie de l’animation sont confiées à des enseignants lot-et-garonnais : Marceau Esquieu, Christian Rapin et Jean Rigouste. Conçues comme des rencontres de l’Institut d’Études occitanes, elles doivent faire le point sur l’avancée aussi bien des études littéraires, linguistiques, historiques que des expériences culturelles et artistiques. Elles sont également des lieux d’échanges libres entre chercheurs et militants occitanistes et enfin un moyen de formation d’animateurs de l’action occitane. Les sessions de ces universités sont d’une grande qualité, à tel point cependant qu’une inadéquation entre le très haut niveau de la session et l’attente des stagiaires se fait jour.

Aussi, les trois Lot-et-Garonnais, forts de leur expérience d’enseignants et de celle de l’organisation d’une dizaine de stages, de veillées et de soirées, se réunissent-ils à Agen chez Jean Rigouste et décident-ils en 1974 de fonder un niveau intermédiaire entre le niveau scolaire et universitaire : l’École occitane d’été4. Affiliée au Centre régional d’études occitanes, elle est tout de suite placée sous l’égide du recteur d’Académie. Comme il travaille au lycée Georges Leygues, Marceau Esquieu en profite pour y récupérer du matériel ; il s’occupe aussi des formalités administratives. L’université de 1973 apparaît aujourd’hui comme un rassemblement précurseur de tous les stages de l’École Occitane d’été.

Les trois fondateurs, qui baignent dans la langue occitane depuis leur enfance – c’est par exemple la langue quotidienne des parents de Jean Rigouste et des habitants de son village natal de Labastide-Murat dans le Lot –, connaissent tous les occitanistes du Sud de la France. Il leur est donc facile de trouver des formateurs qui viennent du Lot-et Garonne mais aussi de Gascogne, du Périgord et de toute l’Occitanie.

Les trois fondateurs

Pour des raisons professionnelles, les fondateurs de l’École occitane d’été se connaissent très bien, étant de la même génération et travaillant tous les trois en Lot-et-Garonne.

Né en 1931 à Nadalie (Lot-et-Garonne) et décédé en 2015, Marceau Esquieu, parallèlement à son métier de professeur de lettres classiques et d’occitan à Villeneuve-sur-Lot de 1957 à 1992, est aussi un écrivain, poète et conteur. Ses poèmes, nouvelles, récits, souvenirs et pièces de théâtre ont longtemps été éparpillés mais sont désormais regroupés dans l’Institut d’Estudis occitans. Marceau Esquieu a également participé à plusieurs émissions de télévision pédagogiques sur l’occitan, telle Parlar occitan, produites par FR3 Aquitaine de 1983 à 1985, puis écrit et dit les textes de la série Istòrias d’Aquitania en 1985. En tant que conteur, il a fait de nombreuses tournées dans les écoles et des communes bien au-delà de son lieu d’origine.

Bien que né à Clamart (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine) en 1931, Christian Rapin est originaire d’une famille de Tonneins en Lot-et-Garonne. Professeur d’espagnol à Agen, il devient conseiller en occitan de l’Inspection pédagogique. Poète, écrivain et linguiste, il est l’auteur de plusieurs nouvelles, romans et poèmes et aussi d’un dictionnaire français-occitan en sept volumes publié entre 1991 et 2013.

Quant à Jean Rigouste, originaire du Lot et professeur de lettres à Agen, il a publié, entre autres, une Anthologie de l’expression en Agenais occitan (1978) et Parli occitan, un manuel d’initiation à l’occitan.

Autour de ce trio, d’autres militants de la langue occitane participent au succès de l’École occitane d’été (tel Jean-Claude Ulian). Mais, si en raison de son œuvre très diversifiée, Marceau Esquieu est une personnalité originale, les trois fondateurs de ce centre de formation ne peuvent être dissociés tant leur travail collaboratif est important.