Lundi 2 janvier 2023, a été délivrée une ordonnance de non-lieu dans l’enquête sur l’empoisonnement à ce pesticide utilisé dans les champs de bananes aux Antilles jusqu’en 1993. Reconnaissance d’un “scandale sanitaire”, mais pas de poursuites judiciaires.
L’exposé des motifs porte notamment sur l’ignorance par les pouvoirs publics de la dangerosité du produit à l’époque.
Or, ce pesticide cancérogène n’a été interdit qu’en 1993 alors que sa toxicité et sa persistance sont connues depuis 1969, d’après le rapport de la commission d’enquête sénatoriale de novembre 2019. Et d’autres pays avaient interdit son usage antérieurement, les Etats-Unis en 1976.
Plus de 90% de la population de la Martinique et de la Guadeloupe est impactée, toujours exposée, et pour des siècles, aux contaminations contenues dans les sols, la mer et la chaîne alimentaire.
Serait-il normal d’en rester au dédommagement de cas individuels? Avec le degré d’aléas et de difficultés pour obtenir des réparations que connaissent par exemple les victimes de l’amiante dans de nombreuses régions, ou celles des essais nucléaires en Polynésie française.
Comme il s’agit de départements d’Outre-mer, l’Etat compte sur le silence en métropole pour étouffer l’affaire. Alors que cela devrait être l’occasion d’un plan de réhabilitation, tant sanitaire qu’écologique et économique.
Le Partit occitan (POC) soutient les organisations ultramarines qui demandent justice et engagent des recours dans ce sens.