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L’Occitanie brûle !

Une fois de plus, en 2025, nous voyons les feux se multiplier et constatons que la lutte contre ces incendies est toujours plus compliquée.

Bien entendu, le changement climatique et les canicules sont des éléments qui amplifient le phénomène. Pourtant, le feu n’est pas une chose nouvelle. Les humains sont toujours confrontés à ce péril.

Aujourd’hui la solution présentée au public est, en priorité, celle la technologie pour lutter contre les mégafeux. Il faudrait toujours plus d’avions bombardiers d’eau, plus de pompiers. Tout cela a un coût. Bien sûr qu’il y a des campagnes de prévention, d’information qui sont faites pour sensibiliser l’opinion mais elles ne semblent pas d’une grande efficacité.

Les mégafeux sont, c’est une banalité que de le dire, à l’origine, de petits feux qui s’embrasent dans des zones isolées et mal débrouissaillées. Il serait peut-être intéressant de réfléchir un peu plus à la façon d’empêcher ces feux de prendre l’ampleur que nous avons vue durant ce mois de juillet.

Il y a d’abord l’absence d’activité humaine pendant toute l’année dans des territoires où vivaient autrefois des femmes et des hommes qui nettoyaient les bois, la garrigue et tout ce qui pouvait brûler. C’était un travail commun aux humains et aux animaux : pour se nourrir, le bétail nettoyait des lieux désormais difficiles à défricher. Il y avait des villages peuplés de gens qui s’occupaient de tuer un petit feu dès qu’il se déclarait et qui avaient, ce que l’on pourrait appeler, une « culture du feu ».

Il nous faut mener une réflexion sur l’occupation du territoire. Il serait peut-être possible d’économiser de grands investissements matériels en rendant à nouveau rentable et attractive une utilisation agricole de territoires condamnés à brûler. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas de matériel moderne pour lutter contre des situations exceptionnelles (qui deviennent peu à peu ordinaires) mais ce serait sûrement plus économique de prendre les problèmes en amont. Une réflexion sur l’urbanisme est également nécessaire. Nous avons vu les dégâts de cet urbanisme qui bétonne et bitume avec les inondations. L’eau qui tombe en grande quantité en peu de temps , ruisselle encore plus sur les surfaces artificialisées.

Maintenant, avec le feu, nous voyons les inconvénients de l’urbanisme débridé dans nos régions. Le travail des pompiers consiste d’abord à défendre des lieux peuplés de plus en plus dispersés. Le risque de pertes humaines le justifie sûrement. Mais cet urbanisme (qui est aussi de plus en plus touristique) change la nature des feux et en multiplie les sources. Il y a un nombre croissant de personnes laissant leur terrain sans débrouissailler ou sans enlever les ronces. De même, la population vieillit dans cet urbanisme qui n’est plus celui d’autrefois.

Il sera très coûteux de ne privilégier que la solution technologique (plus d’avions, plus de matériel). Cela semble une course sans fin. Il est faux de croire que la technologie peut tout. Pour une adaptation au changement climatique et à ses conséquences, il faut chercher des solutions de nature diverse. Le feu qui s’éteint facilement est celui que l’on n’allume jamais !