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Nouveauté librairie – L’espace occitan dans l’Histoire

Ce livre retrace de façon chronologique l’évolution de l’espace occitan dans un cadre européen. Le parti pris de l’auteur n’est pas de s’attarder sur les détails d’une période, mais de balayer 3000 ans d’histoire en mettant en avant les constantes mais aussi les ruptures, les basculements, les renversements de situation.

L’auteur choisit aussi de nous emmener sur des chemins négligés par l’histoire officielle de la France : qui connaît les Provinces Unies du Midi au XVI° siècle ? Et la commune de Marseille ? On pourrait ainsi multiplier les exemples.

Ce livre se lit comme un roman, illustré de nombreuses cartes et photos et nous montre, siècle après siècle, une permanence occitane, résistante à toute sorte d’oppression !

L’auteur : Georges Labouysse. Professeur d’Histoire et Géographie, il participe depuis 1969 à des recherches et des fouilles archéologiques. Collaborateur régulier de la presse culturelle occitane, il est aussi l’auteur de plusieurs livres et brochures évoquant les migrations, les échanges et la vie des peuples du Paléolithique aux Temps Modernes.

Description : Prix : 19,5 euros, livre format A5 (15 cm x 21 cm) tout en couleur !

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Psicòsi au palais, par Gérard Tautil

Aquestei cronicas chausidas, escrichas pendent quasi vint-e-cinc ans dins la letra occitanista- Lo CEBIER, senton la cebola e lo vinaigre. Son au còp dins l’èr dau temps e fòra temps, mai au drech d’una actualitat qu’es nòstra e forastiera. Cronicas dins l’ascla dau temps, per donar de grame a triar, se remembrar e recampar de brigas d’aquesta passa en estat de sèti ideologic.

Consciéncia dau temps fugidís e drech de dire, a l’escart dau solaç, colèra e clarvesènça se li mesclan. Se ditz que la pòlitica es l’istòria a de se faire. Mai d’aquela istorieta exagonala, viscuda coma còntra-istòria per nautrei Occitans, siam gaire fièrs. La classa politica au poder – drecha e senèstra dins la mema saca de còps que i a – a fach de lònga la demonstracion qu’èra capabla de faire mièlhs que la precedenta dins lo liberalisme descabestrat, la politica associala, lo testarditge per un passat coloniau pesotge mai jamai oblidat e l’amagament d’una lenga istorica e d’una civilizacion de portada europenca.

Posquèsson aquestei cronicas nos ramentar qu’aquela França etèrna nos fa mai que jamai occitans e europencs dau Sud. Siam totjorn estats dins una astrada dobla, desmembrats entre Nòrd e Sud. Mai quand l’istòria quita pas de trantalhar e de nos tòrçer, subran tot pòt pereu s’inversar. Non se repetís, s’inventa sempre ambé lei pòbles. O fugís dins lo tomple. Occitans conscients, avèm fach lo torn d’una fin d’istòria franco-francesa autista e psicotica. Per una respiracion democratica, es temps de se cambiar d’espersé !

Gerard TAUTIL. Autor, assaista, acompanhaire d’un movement de conscientizacion d’Òc, observator d’un temps a la crosada dau passat e de l’avenidor. Actor, de còps que i a, per anar mai luench e bastir un movement sociau occitan que sache menar de cotria revendicacions culturala, sociala e politica.


Cronicas dins l’ascle dau temps

Gerard TAUTIL

                         IEO Edicions – Colleccion Ensages n°12– Premier trimèstre de 2016

Prefaci de Arvèi Guerrera

177 p – lexic oc/fr

13 dessenhs de Joan Loís Racochòt

La Republica en dòu (fotografia d’una exposicion de Ben Vautier)


► Comandi en linha : http://ideco-dif.com/ieo_edicions/ensages/psicosi_au_palais/index.html

Proposition de loi sur les langues régionales : le Parti socialiste tombe le masque !

En octobre 2015 au Sénat, la droite bloquait le processus de ratification par la France de la Charte du Conseil de l’Europe sur les langues régionales. Le 14 janvier, à l’Assemblée nationale, les socialistes viennent à leur tour de tomber le masque sur leurs intentions profondes en la matière.

 

Un subterfuge loin de la démocratie

 

Au moment du vote de la proposition de loi du député Paul MOLAC sur l’enseignement immersif des langues régionales et  leur promotion dans l’espace public et l’audiovisuel, et alors que les différents articles avaient été votés successivement au cours des débats, le groupe socialiste (sur ordre semble-t-il du gouvernement) a usé d’un subterfuge minable pour en empêcher l’adoption : faire voter à leur insu certains députés absents et aboutir ainsi à un rejet de la proposition par 14 voix du  groupe socialiste contre 13 (dont 10 du groupe écologiste, 2 du groupe Radical et 1 du groupe Les Républicains) et 1 abstention soit 28 votants … sur 24 présents en séance !

Décidément les socialistes ont fait fort : après le mépris de la droite, le mépris de la gauche parlementaire socialiste envers les langues régionales !

 

Parti socialiste et droite, des attitudes semblables

 

On pouvait certes s’attendre à ce genre de reculade du côté socialiste dans le cadre du jeu classique de la « patate chaude » que droite et gauche se refilent systématiquement à chaque changement de majorité. Mais on n’aurait pas osé imaginer que cela se fasse aussi rapidement, avant même la fin de la mandature en cours, surtout après avoir tenté de vendre aux tenants des langues régionales  le projet de ratification rejeté par la droite. Il faut bien (enfin !) se rendre à l’évidence : la représentation nationale actuelle, côté formations « de gouvernement », de gauche comme de droite, en dépit de leurs proclamations respectives, ne veut pas d’un statut d’avenir pour les langues régionales. Les socialistes et apparentés hostiles à la proposition de loi n’hésitent d’ailleurs pas à se glorifier de ce vote qui, selon eux,  aurait permis de sauver la République en évitant une situation à l’espagnole (avec la Catalogne) ou à la britannique  (avec l’Ecosse) ! Rien que ça !

 

Un coups fourré qui en annonce d’autres ?

 

La référence prend un relief tout particulier dans le cas de la Corse où le pouvoir territorial vient de basculer démocratiquement en faveur des « nationalistes » pour lesquels un statut de co-officialité de la langue corse est une revendication légitime et fondamentale. Comment ne pas craindre désormais les manœuvres politiciennes à grande échelle que ne manqueront pas de fomenter en sous-main les tenants de la République une et indivisible ?

L’inquiétude vaut aussi pour l’avenir immédiat de toutes les langues dites régionales en France tant ce raidissement augure mal de la suite à donner à un certain nombre de revendications minimales en matière d’enseignement et d’usage public de ces langues.

L’inquiétude est d’autant plus grande que ce refus, qui  s’alimente d’un raidissement nationalo-républicaniste qu’on connaît depuis longtemps en la matière, rejoint désormais un repliement passéiste à l’œuvre dans toute la classe politique en bien d’autres domaines : rejet de la construction européenne notamment qui accompagne une vision purement franco-française des questions sociales, économiques et sociétales. Malgré les apparences, à certains égards, la France n’est plus très loin d’une situation à la hongroise et maintenant à la polonaise : le populisme en voie de généralisation n’épargne pas l’Hexagone et dépasse largement l’aire d’influence de l’extrême droite. Manifestement le passéisme et la réaction sont loin d’être du côté des défenseurs des langues régionales !

 

Le 18 janvier 2016

Gustave ALIROL,

Président de Régions & peuples Solidaires