Toulon
élection municipale :
2014 c’est 2008 mais en pire !
On ne change pas une équipe
qui gagne, dit l’adage. Mais qu’en est-il quand une
équipe perd ? Et bien
on la change. Les joueurs, l’entraineur, la tactique, tout ou
n’importe quoi, en
tout cas on change quelque chose! Sauf
qu’à Toulon, en politique, et c’est
une particularité (tous les particularismes ne sont pas
bons !) on ne
change rien et tout s’empire.
Pourtant la situation était bien
connue. Tout le monde savait que le maire sortant en la personne
d’Hubert Falco
et son système étaient profondément
ancrés dans la Rade et qu’il serait
très difficilement
déboulonnable. Tous les suffrages depuis 12 ans le
démontrent sans exception.
Toutes les enquêtes d’opinion le
prédisaient, toutes les élections partielles
l’annonçaient, le contexte
hexagonal serait défavorable à la gauche
gouvernementale, affaiblie par l’absence
de résultats probants,
décrédibilisée par les distensions, et
laminée par les
affaires. Mais à Toulon, la gauche gouvernementale autour du
PS et EELV a
préféré se replier plutôt
que de s’ouvrir à d’autres composantes
telles que le
Front de Gauche ou le Partit Occitan. Reproduire à Toulon,
et sans aucune
modification le format de la majorité gouvernementale
s’était prendre le risque
de devoir essuyer les plâtres du Gouvernement. Le PS et EELV
dépassent à peine
les 10%, perdant plus de 6 points soit 3 962 voix (en 2008, le PS seul
sans les
Verts faisait 14% soit 8 125 voix).
Regardons les choses telles qu’elles
sont : c’est à Toulon que la gauche fait
le plus mauvais résultat parmi
les grandes villes de l’Hexagone avec
14,13% !!! Même à Nice qui
n’est
pas réputée pour être une ville
particulièrement de gauche, le PS/EELV (15,25%)
et le Front de Gauche (5,38%) font mieux !
On sait d’élection en élection
que l’électorat s’effrite, que la
confiance à l’égard du
système politique
diminue et que l’abstention qui se fait au
détriment des « partis de
gouvernement » fait toujours le jeu des
extrêmes. On sait aussi qu’en période
de crise, il est de tradition (toutes les traditions ne sont pas
bonnes) dans
la société judéo-chrétienne
de rechercher le bouc-émissaire. Et que les
champions de cette posture politique démagogique sont
toujours à l’extrême-droite.
On savait qu’Hubert Falco
allait gagner, que l’extrême-droite
était forte et que la gauche était faible.
Tout ça on le savait ! L’objectif
à gauche devait être de muscler
l’opposition
avec l’élection de plus de conseillers municipaux
qu’en 2008. Si l’opposition
de gauche ne se composait déjà que 4
élus sur 59, elle n’est plus que 3.
Il aurait fallu pour réussir travailler
dans l’addition des forces, œuvrer pour le
rassemblement, réaliser le
consensus. Nous n’avons eu que la division et le
mépris des uns envers les
autres, de tous envers le Partit Occitan qui n’a
été le bienvenu ni sur la
liste PS/EELV ni et encore moins sur celle du Front de Gauche
radicalement
opposé tant à la présence du POc
qu’à une politique de développement en
faveur
de l’occitan, notamment à la création
d’une école Calandreta. Pourtant le
Partit Occitan à Toulon a démontré sa
capacité à faire avancer la gauche, en
proposant une vision complémentaire aux autres
sensibilités progressistes notamment
en apportant des solutions aux problématiques territoriales
(gouvernance,
fiscalité, culture, etc.). Il n’en a rien
été. Le POc n’a pas
été le bienvenu.
On savait aussi qu’en 2008,
Hubert Falco avait été élu
dés le premier tour, que Robert Alfonsi qui
conduisait déjà la liste PS n’avait
fait que 14,10%, que André de Ubeda qui
conduisait déjà une liste
« anticapitaliste »
n’avait fait que 4,30%.
On savait que Robert Alfonsi était en perte de vitesse
politique, affaibli par
un rapport de la Chambre Régionale des Comptes en sa
défaveur et le retrait de
toute délégation et responsabilité
à la région. Mais le PS toulonnais
s’est
interdit de réfléchir à une
alternative pour conduire les socialistes. Force
est de constater que le casting n’était pas le bon.
On savait qu’à une élection
municipale la préoccupation majeure des électeurs
était les problématiques locales.
Mais à la gauche du PS on a
préféré faire campagne sur le
thème du « Grand
Soir » et « des lendemains qui
chantent ». Force est de
constater que le moment électoral
n’était pas approprié. Les Toulonnais
attendaient que l’on s’intéresse
à eux. Ils espéraient des solutions
concrètes
à leurs problèmes bien réels que
l’équipe sortante a été
incapable de résoudre.
Emploi, transport, pollution, rénovation du centre ancien,
valorisation du
patrimoine toulonnais si riche et pourtant tellement abimé
par Hubert Falco :
les sujets et les solutions locales ne manquaient pas.
Les Toulonnais attendaient de
la gauche dans sa diversité qu’elle se rassemble
autour d’un projet municipal ;
qu’elle présente une alternative
crédible à la gestion d’Hubert Falco.
Car en 12
ans de gestion, le compte n’y est pas. Et si, le
maire sortant est réélu
dés le premier tour, il faut noter qu’entre 2008
et 2014 il perd quand même près
de 6 points soit pas loin de 5000 voix ! Autant de
déçus du
« falcoïsme »
que la gauche aurait du récupérer dans une
dynamique de rassemblement portée
par un projet enthousiasmant.
En ce lendemain de déroute
électorale annoncée, tous les progressistes ont
la gueule de bois. La situation
est bien triste et cette campagne qui s’achève
prématurément ressemble à la
bérézina. Ne nous résignons
pas ! Ne perdons pas espoir. Une nouvelle
génération devra se lever et s’affirmer
pour construire une alternative crédible
au système en place. Toute chose à une fin.
C’est à nous, jeunes toulonnais de
relever ce chalenge, dans le respect des différences et la
recherche de la
complémentarité pour Toulon et les Toulonnais.
Pèire Costa
Membre de la Direction
Fédérale du Partit Occitan
Toulon, le 24/03/14
Citer cet article : http://partitoccitan.org/archivas/article1151.html