À
l’heure actuelle, un combat est prioritaire ! La presse en
parle par effet de contagion ces dernières semaines, mais
depuis de longs mois la lutte est engagée pour informer et
dénoncer, sans que cela soit parvenu encore aux oreilles de
l’opinion…
Il s’agit bien
sûr des négociations pour le “
traité de libre échange transatlantique
”, menées entre les USA et l’Union
Européenne. Ce serait le pouvoir total des multinationales
et des entreprises américaines fac e à
l’Europe (au nom de la libre concurrence), la fin de
l’État de Droit (même s’il est
formel, il existe encore en Europe…) remplacé par
“l’arbitrage”
(préparé déjà par le
hold-up de Sarkozy et Christine Lagarde au profit de Bernard
Tapie…), bref le suicide programmé de
l’Europe au profit de quelques-uns…
En France, UMP et PS
sont main dans la main face à ce grand spectacle et Hollande
a signé un chèque en blanc aux
négociateurs. Pour clore le dispositif, le secret est
exigé de tous les rouages de l’administration
(mais le texte intégral du projet est disponible*).
Quel cinéma !
Fac e aux
Américains comme face à l’OMC ou au
FMI, l’État français exulte :
“ Nous avons sauvé l’essentiel, nous
avons fait admettre l’exception française en
sortant la culture de tous les dispositifs…”
Qu’en est-il ?
La “culture” n’est nullement
“sauvée” ou
démarchandisée : la seule chose qui
préoccupe nos politiques, c’est la seule niche
culturelle où sont les gros sous : l’industrie
cinématographique.
Ce qu’il faut
à toute force sauver — au prix de
l’abandon de tout le reste et pour servir de paravent
à tout le reste —, c’est “ le
cinéma français”. Or cette production,
qui est dans sa grande majorité d’une
nullité petite-bourgeoise et parisienne, comédies
saumâtres ou études de moeurs dignes des romans de
gare (les “vrais films”, très peu
aidés, ressortissent, eux, des circuits d’art et
d’essai), cette production donc, entretient dans les esprits
le mauvais goût franchouillard, et grand bien nous ferait
à tous qu’elle se collette au marché
purement et simplement, sans les aides très importantes que
l’État et les investisseurs lui allouent, tandis
que le reste de la production culturelle, à part quelques
îlots de prestige, est sinistré.
La participation
publique (État et collectivités locales) aux
créations vivantes et décentralisées,
ET à la culture occitane, ne peuvent voir le jour
qu’avec une redéfinition complète des
priorités.
Le
“démontage” (comme il y a eu le
démontage du Mac Do) de la prétendue
“exception française” liée au
centralisme et à l’enrichissement d’une
caste d’amuseurs (d’un certain cinéma
jusqu’à la
téléréalité) au
détriment de tous les acteurs culturels , devient une
urgence.
Mobiliser les opinions
publiques
De son
côté, la Commission Européenne, sous la
direct ion lamentable de Manuel Barroso, a érigé
en principe cet te servilité
“transatlantique”, de même
qu’elle fait pression auprès des États
pour un hyper-laxisme fiscal concernant les géants
(américains…) de l’Internet. Quoi faire
pour que les opinions publiques se mobilisent ?…
Expliquer que notre
combat (qui bientôt sera très large) contre le
Traité de libre-échange transatlantique, va de
pair avec le “démontage” et une
reconstruction complétement différente de
“l’exception française” (et
expliquer ça ne sera pas du tout cuit…),
voilà un enjeu très actuel…
Jean-Pierre Cazot
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* Nota :
On peut se procurer le texte du projet “Le Grand
Marché Transatlantique” :
Éditions de l’Humanité, en
partenariat avec le Groupe Confédéral de la
Gauche unitaire européenne et la Gauche verte nordique du
Parlement Européen.
À commander à : Ed. de l
‘Huma ni té , 5 r ue Pl eyel, immeuble Calliope,
93528 Saint Denis Cedex.
Prix : 8 € franco de port.