Communiqué
des élus régionaux du Partit Occitan
Décentralisation,
régionalisation : beaucoup d'incertitudes
encore
Le
congrès
de l'Association des Régions de France s'est
achevé à Toulouse par une
allocution du premier ministre. Il avait commencé par une
intervention du
président de l'ARF Alain Rousset qui déclarait
que le clivage jacobin/girondin
était peut-être devenu aujourd'hui plus
pertinent que le clivage droite/gauche.
Tout
au long
du congrès de Toulouse les critiques sur la
réforme engagée par le gouvernement
ont été nombreuses dans les débats qui
ont eu lieu.
La
leçon que
l'on peut tirer de ces débats est que l'idée de
base de donner plus de pouvoirs
aux régions était bonne mais que, peu
à
peu, la réforme est vidée de sa substance.
Les critiques visent aussi le
découpage de nouvelles régions qui a
été fait de façon tout à
fait incohérente,
bureaucratique et sans souci de l'opinion des citoyens. Nous
déplorons le fait que l'espace occitan soit
écartelé et que le
découpage ne tienne pas compte des
réalités culturelles, historiques et
linguistiques.
Nous
ajoutons à cela que la
réforme qui se
prépare ne simplifiera rien et n'aidera pas les citoyens
à comprendre qui
fait quoi.
Le
premier
ministre a annoncé que le Sénat se saisira du
texte de la réforme territoriale
dès le 28 octobre et que le débat suivra son
cours pour aboutir au printemps.
Nous espérons qu'il aboutira à la simplification.
Comme Manuel Valls a déclaré
que « la décentralisation est
irréversible » il faut espérer que le
gouvernement fera tout pour que la réforme aboutisse. Le
premier ministre a
parlé aussi de
« régionalisation » mais la
réforme annoncée est trop
timide à notre goût.
Nous
sommes partisans d'une régionalisation très
poussée.
Cela veut dire des pouvoirs
réglementaires et d'adaptation législative
pour les régions. Cela signifie
des compétences larges
données aux
régions avec des ressources fiscales propres. Manuel Valls a
promis cette
fiscalité. Nous souhaitons qu'elle soit
conséquente et pas seulement
symbolique.
Il
a évoqué
aussi la réforme de l'État qu'il juge
indispensable. Souhaitons que ce ne seront
pas que des mots et que l'État cessera de vouloir
être partout et cesse de
reprendre d'une main ce qu'il a feint de donner aux
collectivités de l'autre.
Gustave
Alirol, conseiller régional d'Auvergne
David
Grosclaude, conseiller régional d'Aquitaine
Guilhem
Latrubesse, conseiller régional de
Midi-Pyrénées