21 novembre 2014
Réforme
territoriale /Redécoupage
des régions :
L’entêtement
du Gouvernement et de
sa majorité à l’Assemblée
Nationale.
A
la
réouverture des débats sur la future organisation
régionale, l’Assemblée
Nationale vient
à nouveau de se ranger
au point de vue du Gouvernement en revenant à une carte
à 13 régions (12 plus
la Corse) : nombre magique, certes, qui
n’éclaire guère cependant sur les
motivations profondes du projet gouvernemental.
Les
arguments avancés en faveur de cette réforme sont
en effet loin d’être
convaincants : ni la
prétendue
taille « européenne »
des grandes régions qui d’ailleurs ne
s’applique pas à toutes, ni leur
nécessaire poids économique qui vise en
réalité à doter
d’un arrière–pays les
métropoles déjà
décidées, ni surtout les économies
budgétaires qui ne pourraient intervenir
à terme que par
des mesures drastiques sur le dos des territoires, ni encore
l’appel fréquent
aux principes d’unité et
d’indivisibilité de la République, mis
en avant pour refuser des régions
en phase avec le
sentiment des populations et qui en dit
long sur la prétendue
modernité du
projet…
Au
mieux,
on observera un écrêtement
statistique
des différences de potentiel économique entre les
territoires, qui se soldera,
après 2020, par la perte
d’une partie
des fonds européens dans les territoires
défavorisés. Ce n’est certes pas
l’union Européenne qui trouvera à y
redire et c’est d’ailleurs pourquoi la
réforme en cours a été vendue
à « Bruxelles » comme
une réforme
structurelle répondant à ce qui était
demandé. Mais en réalité
c’est bien, la
métropolisation aidant, une
réforme
contre les territoires.
L’entêtement
du Gouvernement participe aussi largement d’une volonté de réformer pour
réformer, tant il a besoin de cette
réforme pour montrer qu’il agit. Pourquoi les
Régions en feraient-elles les
frais ?
Le
Partit Occitan appelle de ses vœux une
réforme territoriale sérieuse qui
réponde aux besoins et de la démocratie de
proximité et du développement
économique et humain de tous les territoires. Ceci
suppose a minima, au
delà de l’octroi
aux Régions des compétences et des ressources,
que soient prises en compte les réalités
humaines, culturelles et socio-économiques sans quoi il ne
saurait y avoir
l’assentiment des populations et donc la volonté
de vivre ensemble nécessaires
à toute dynamique territoriale.
Gustave
ALIROL
Secrétaire
fédéral du Partit Occitan
Président
de Régions et Peuples Solidaires
P.S. :
Le Partit Occitan rappelle son
opposition à l’absorption de la Région
Auvergne par Rhône-Alpes (dont la
principale justification avancée, celle d’une
région riche et puissante
profitant aux territoires
« auvergnats », relève
de la pure
démagogie). Sur le regroupement du Poitou-Charentes, du
Limousin et de
l’Aquitaine, la proximité culturelle du Limousin
et de l’Aquitaine ne saurait
masquer la profonde altérité
socio-économique, accentuée par
l’intégration de Poitou-Charentes.
Enfin, si nous sommes favorables à une fusion
Languedoc-Midi-Pyrénées, des
améliorations du découpage doivent encore
être opérées au regard des bassins de
vie, avec notamment un statut spécial pour la Catalogne Nord.
Citer cet article : http://partitoccitan.org/archivas/article1437.html