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Ne laissons pas Erdogan détruire la démocratie kurde

11 août 2015


Suite à quelques frappes aériennes symboliques contre Daesh, le régime autoritaire en place en Turquie a obtenu des Etats-Unis l’autorisation de créer une « zone-tampon » dans le nord de la Syrie. Les observateurs peu avertis ou faussement naïfs se réjouissent de cette nouvelle, considérant cette zone tampon comme une solution pour protéger la population à la fois contre les islamistes et contre le régime syrien.

La zone concernée, située entre les cantons de Kobanê et d’Afrin, est actuellement aux mains de Daesh pour l’essentiel et pour une partie à celles des djihadistes du Front Al-Nosra (Al-Qaeda), que la Turquie continue de soutenir ouvertement. La création de cette zone-tampon permettrait à la Turquie, en repoussant Daesh vers le sud, de maintenir les liens qu’elle entretient de fait avec ce groupe extrémiste, la perspective d’une libération de la zone par les troupes alliées kurdes (YPG), assyriennes (MFS) et arabes (Armée syrienne libre) étant dès lors repoussée.

Dans les territoires libérés par cette alliance, une société démocratique, respectueuse des droits des des femmes et des minorités est en construction. C’est bien pour empêcher l’extension de cette révolution démocratique qu’Ankara tente aujourd’hui de placer une partie du nord de la Syrie sous son contrôle. Démocratie, laïcité et respect des minorités constituent en effet les pires menaces qui soient pour le pouvoir islamiste de Turquie.

Qu’on en juge par le bilan des opérations turques de ces derniers jours : 3 frappes contre Daesh, plus de 400 contre le PKK ; 140 islamistes arrêtés contre 896 militants kurdes et turcs de gauche, 2 sites pro-Daesh interdits contre 94 sites kurdes, alternatifs ou de gauche.

L’UDB exhorte l’Etat français, en tant que membre de l’OTAN, à s’opposer à une mainmise turque sur le nord de la Syrie, dont le résultat réel serait d’affaiblir la résistance à Daesh sur le terrain et de menacer une expérience démocratique et laïque exceptionnelle. Tout accord avec la Turquie devra être conditionné à la fin des agressions militaires contre le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont les efforts contre Daesh ne doivent pas être détournés par une guerre sur le territoire turc et les bombardements dans le nord de l’Iraq.

Nil Caouissin, porte-parole

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