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n° 166 : Lo temps de se pausar

Sentir lo país

L’été est toujours un temps décalé. Les « réformes » (travail dominical, carte électorale, taxe professionnelle) s’enchaînent sans faire de vague, la gestion des crises agricoles (lait, fruits et légumes) et de la grippe A mobilisent ici ou là un élu. Si l’actualité politique reste présente, les projecteurs sont immanquablement tournés ailleurs. Le vacancier tout comme le travailleur prennent pour une fois le temps d’écouter ce qui se passe chez eux.
L’Occitanie se met en valeur par tous ses festivals, ses soirées, ses concerts, et chaque année encore plus que l’année passée. Un groupe comme Nadau sort son drapeau occitan et parcourant tout notre pays rameute plusieurs milliers de personnes, contentes de pouvoir vivre un moment de culture occitane. Ils sont nombreux les artistes occitans qui recréent, l’espace d’un spectacle, ce bien être et ce vivre ensemble qu’on voudrait éternel. Le public sort du concert heureux, prêt à faire revivre son identité mais un peu nostalgique dès qu’il retrouve son train-train quotidien et la réalité de tous les jours.

Militant(a) occitanista uèi

L’histoire occitane s’écrit avec la vie des femmes et des hommes qui la peuplent, avec les liens qu’ils entretiennent au monde. La mort de Robert Lafont amène à se replonger dans ses réflexions, dans son analyse de l’espace occitan, son histoire et ses luttes politiques.
Le chemin du militant est aussi rempli de rencontres, de détours, de lecture, de découvertes. Et l’été laisse un peu plus de temps pour s’arrêter et regarder le chemin parcouru. La stratégie d’action individuelle et collective est pensée en regard des autres mouvements autonomistes en Europe et du degré de matu-rité de la société occitane, de la dynamique locale et des possibles.
Militer, c’est bien sûr agir, tout comme débattre, créer, interpeller, résister. Et dans notre société qui se durcit chaque jour, qui exclut de plus en plus, militer, c’est aussi partager et passer de bons moments ensemble.

Las universitats d’estiu e la dintrada

Les dernières rencontres conviviales de l’été marquent la volonté de préparer le calendrier à venir. En Bretagne, à l’université d’été de R&PS, les partis autonomistes débattent pour repositionner la région et leur identité (bretonne, occitane, corse, etc.) comme réponse aux crises économiques, climatiques ou institutionnelles.
Pour le Partit Occitan, le focus sera mis sur la région, l’échelon territorial clé pour transférer les compétences de l’État comme cela se fait ailleurs en Europe, dans les pays plus fédéralistes. Les élections régionales de mars 2010 seront un indicateur de transformation ou non de l’essai européen.
Le mouvement occitan aura également rendez-vous à l’automne à Carcassonne, alors qu’une réforme de la politique linguistique des langues régionales ou minoritaires en France est toujours incertaine.
Le changement de décennie apportera-t-il un tournant à l’histoire occitane ? Alors, après l’inspi-ration ou l’expiration estivale, les occasions de se retrouver seront nombreuses cette année.

Guilhèm Latrubèssa

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