b. v. a écrit :
“Bonjour,
Votre programme m’a donné à réfléchir et voici ce que je pense : la raison de votre combat (politique) est tout à fait légitime et je suis tout à fait d’accord sur ce point.
mais est-il vraiment utile d’autonomiser totalement l’"Occitanie" ?
Puisqu’il ne s’agit là que d’une question de culture, pourquoi ne pas demander plutôt une fédéralisation culturelle de la France ?
J’espère que vous me répondrez clairement , car votre combat m’intéresse.
merci
B.”
Bonjorn,
La question occitane, si elle se pose principalement à l’état français existe aussi pour l’état italien (vallées alpines occitanes du haut Piémont) et à l’état espagnol (Val d’Aran). Donc ce n’est pas simplement une question française. Ni une question simplement culturelle. La situation de la langue n’est qu’un des aspects de la situation de dépendance de l’Occitanie. La politique économique, d’aménagement, agricole, de formation, etc... n’est pas décidée en Occitanie mais (pour les 32 départements occitans de l’Etat français), à Paris. Cette politique qui bénéficie principalement à l’Ile de France entraîne ici (différemment selon les régions occitanes) désertification rurale, touristification à outrance, exil des jeunes diplômés, ... L’Occitanie est soumise à des choix qui ne favorisent pas son avenir (quand ils ne le condamnent pas).
Un statut d’autonomie permettrait aux Occitans de décider ce qui est bon pour eux. L’agriculture occitane a des intérêts différents de ceux de la Beauce : en est-il tenu compte quand la France défend son agriculture à Bruxelles. Non, c’est celle du nord qui tire les marrons du feu (céréales) quand la nôtre s’enfonce dans les difficultés (élevage, viticulture, fruits et légumes). L’Occitanie est plutôt une zone méditerranéenne, la France du nord est plutôt tournée vers le nord de l’Europe, regardez une carte.
Notre objectif est de pouvoir "vivre et décider au pays". La culture et la langue sont un des éléments mais pas le seul. Un statut d’autonomie est une garantie que les droits acquis ne seront pas supprimés au gré d’un changement de majorité à Paris. Le mot "autonomie" vous semble peut être un peu fort mais si vous lisez le projet de statut de 1980 vous verrez qu’il fonctionne comme un partage de compétences. Ce n’est pas un séparatisme mais une redistribution des pouvoirs de décision de manière plus démocratique.
Une fédéralisation qui ne serait que culturelle ne me paraît pas vraiment possible ou viable car pour que vive une langue, il faut qu’il y ait des gens. Dans les nombreuses parties de l’arrière pays occitan en voie de désertification : Limousin, Auvergne, Haute-Provence, Gascogne, Haut-Languedoc, ... il faut une politique qui permette aux jeunes de rester au pays (s’ils le veulent) pour y entreprendre, y travailler, y vivre.
Bon, j’espère avoir un peu répondu à votre question. Pour nous, l’Occitanie est un problème politique, pas simplement culturel.
De còr e d’òc,
(Partit Occitan)