Accueil > En savoir + > Revue Occitania > Extraits > n° 168 : De Carcassona a Copenaga

n° 168 : De Carcassona a Copenaga

Lo 24 d’octobre, los occitans èran per carrièra

Les militantes et les militants qui ont fait le déplacement à Carcassonne n’ont pas été déçus. La convergence massive de toutes les régions occitanes au jardin André Chénier en faisait une sorte d’agora géante où l’occitan était la langue du partage. Le Partit Occitan était de la partie, présent dans la presse, dans le cortège, dans ses tracts, dans la revue Occitania-VVAP (édition spéciale Carcassona). Si la préservation de l’occitan passe obligatoirement par une politique linguistique ambitieuse, nous étions tenus de porter nos propositions phares pour l’ensemble des régions occitanes : l’émergence d’un Conseil Culturel Interrégional Occitan, première structure de coopération occitane et l’objectif précis de former 70 000 nouveaux élèves par an pour renouveler les 2 millions de locuteurs d’ici 2040.

Los enjòcs politics a venir

La manifestation avait été prévue de longue date pour s’intercaler quelques mois avant les régionales et venir titiller le programme insuffisant des politiques des régions en matière de langue occitane. Finalement, la loi sur les langues dites régionales se faisant tellement attendre, la manifestation devenait aussi un moyen de pression sur le gouvernement en dénonçant qu’il était comptable de la mort des langues minorisées sur son territoire.

Au lieu de pallier l’absence de droits en la matière, celui-ci choisit la diversion par un « grand » débat sur l’identité nationale, avec la question préoccupante « Pour vous, qu’est-ce qu’être français ? ». Plutôt que de promouvoir la diversité, la République française retombait dans ses travers nationalistes, sa république une et indivisible, sa Marseillaise à faire vomir toutes les générations qui se souviennent des barbaries de la colonisation française à commencer par les croisades en terre occitane.

L’État se montre fermé à notre problématique occitane et laisse les collectivités locales proposer quelques subventions pour faire survivre quelques ilots de culture occitane dans un océan francisé. La réforme territoriale et la suppression de la taxe professionnelle devient alors un redoutable outil pour contrer les initiatives des régions ou des communes. En limitant la possibilité de pouvoir lever l’impôt, les régions sans argent perdent leur pouvoir et, sans pouvoir, pas de politique pour notre territoire.

L’avenidor de la nosta planeta se discuta tostems

À Copenhague, l’enjeu était de définir un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de la planète pour limiter les impacts sur le réchauffement climatique. Pour cela, seule une politique volontariste de conversion des modes de production et de consommation, une relocalisation des échanges peut limiter puis inverser la courbe du dérèglement climatique. La région se situe comme l’échelon clé où plus de 80% des actions peuvent être prises.

De Carcassonne à Copenhague, la défense de notre langue, de notre identité mais aussi de notre planète passe par les actions de nos politiques locaux, par notre politique régionale. Nous pouvons influer sur celles-ci, si nous nous en donnons les moyens.

C’est dans cet état d’esprit que le Partit Occitan sera actif dans la campagne des régionales, avec ses partenaires d’Europe Écologie pour faire siéger des élus autonomistes dans nos régions.

Guilhèm Latrubesse, 15/12/2008

© Partit Occitan 2009 | Contact | Mentions légales | Plan du site