Catalunya : som una nació, nosaltres decidim
Le 10 juillet, plus d’un million de personnes ont défilé dans les rues de Barcelona pour la défense de la nation catalane. Quelques jours plus tôt, le tribunal constitutionnel espagnol avait annulé 14 articles du statut d’autonomie de la Catalogne, pourtant déjà largement adoptés par les parlementaires et par un référendum populaire. Les points les plus idéologiques ont été visés : le terme de nation catalane, incompatible avec « l’unité indissoluble de la nation espagnole », le caractère « préférentiel » de la langue catalane dans les médias et l’administration et enfin les prérogatives fiscales et juridiques régionales.
Le 28 juillet, les parlementaires catalans ont répondu par l’interdiction de la corrida. En reniant ce symbole de l’identité espagnole, les autonomistes catalans ont voulu réaffirmer la spécificité de l’identité catalane. Si l’Espagne est souvent considérée comme un état fédéral, son fédéralisme connait en Catalogne une petite zone de turbulences …
Estiu plujós rend lo president romegós
Les vacances vont permettre à Nicolas Sarkozy de se faire oublier, un peu.
Le 12 juillet, il avait tenté de convaincre les téléspectateurs sur l’affaire Woerth-Bettencourt. Prestation réalisée sans grand succès : ni pour blanchir Woerth, ni pour faire remonter sa côte de popularité, toujours en dessous des 35%. Le remaniement reste la seule issue pour sortir de l’impasse, Alain Joyandet et Christian Blanc ont été évincés rapidement mais le gros des troupes sera revu à la rentrée.
En attendant, le chef de l’État retente une nouvelle opération séduction du côté du Front National. À Grenoble, son discours s’est focalisé sur les immigrés et leur taux de chômage, le démantèlement des campements de Roms, la responsabilité des parents sur la délinquance des mineurs… « Nous subissons les conséquences de l’échec de 50 années d’immigration non régulée. »
Exit le discours sur la diversité ou la discrimination positive de ses premières campagnes, le débat sur la nationalité est remis sur le tapis. En face, une partie de l’opposition agite les valeurs de la sacro sainte république égalitaire, la presse le traite même de voyou de la République. Un juste retour de bâton ?
E quin serà la dintrada ?
C’est la Ligue des droits de l’homme qui lancera la première pierre, le 4 septembre contre la politique sécuritaire de Sarkozy. La manifestation est organisée avec une trentaine d’organisations, de partis politiques, de syndicats et d’associations. Le 4 septembre est le jour anniversaire de la proclamation de la République de 1870, avancée démocratique institutionnelle, mais dont nous n’oublions pas non plus les travers : guerre contre les langues à l’école, expansion coloniale, montée du nationalisme aboutissant à une guerre mondiale. Trois jours plus tard, ce sont les syndicats qui descendront dans les rues contre le projet de réforme des retraites.
Le 7 septembre se donne comme objectif d’amplifier la mobilisation du 24 juin (entre 1 et 2 millions de personnes) afin de rouvrir les négociations.
Enfin, la première quinzaine de septembre sera aussi l’occasion de fêter la Catalogne, lors de sa « Diada Nacional de Catalunya », date anniversaire de la prise de Barcelone, le 11 septembre 1714, par les franco-espagnols. Transformer une défaite en nouveau départ est un bon contre pied historique. Et si nous en faisions de même pour l’Occitanie ? Un bon sujet de débat lors du prochain congrès du Partit Occitan !
Guilhèm Latrubèssa