R. & P. S. : "En 2012, retour vers le futur avec le Parti Socialiste"
10 mai 2011
Communiqué de la fédération Régions et Peuples solidaires
Alors que le projet du Parti Socialiste pour 2012 vient d’être adopté à l’unanimité par son Conseil National le 09 avril dernier, il ne créé « pas d’euphorie dans le camps socialiste » dixit le porte-parole du PS Benoit Hamon. Et on comprend pourquoi.
Même si le texte contient un certain nombre de propositions positives, le projet est dans l’ensemble décevant. Pour Régions et Peuples Solidaires, Fédération des partis régionalistes et autonomistes de progrès le compte n’y est pas.
R&PS partage les critiques formulées par le PS à l’égard de « l’hyper-présidence » de M. Sarkozy, de « l’oligarchie financière installée au cœur de la République depuis la cérémonie du Fouquets » , « de la primauté au court terme, de la recherche du profit maximal au détriment des équilibres écologiques de la planète » et du « démantèlement des services publics érigé en dogme à coups de Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) aveugle » .
Bien sur R&PS partage aussi avec le PS un certain nombre de valeurs et soutient ce dernier dans quelques unes de ses propositions comme l’attribution du « droit de vote aux étrangers aux élections locales » (proposition 29) ou « la création de dispositifs d’accompagnement pour soutenir la reprise d’entreprises par les salariés sous forme de coopératives ». R&PS qui défend au niveau politique le modèle fédéraliste voit dans la coopérative le pendant économique du fédéralisme autrement dit le juste équilibre entre intérêts particuliers et intérêts collectifs.
Mais force est de constaté que si les critiques émises par le PS sont dans l’ensembles pertinentes ses solutions sont assez peu originales. Contrairement à ce que le PS avance il n’a en rien « repensé sa vision de l’Etat ». Ses référentiels sont archaïques et son logiciel de pensée reste bloqué au XIXe siècle . Il est chargé de nostalgie de l’époque coloniale où « la France exerçait une influence politique et culturelle à nulle autre pareil », du mythe selon lequel la France s’est construite « par la volonté générale, cet arrachement aux instincts et leur dépassement par la citoyenneté » et « l’histoire de France qui est une histoire universelle pour l’humanité ». Si la France s’était faite sur une volonté générale comme dit le PS, pourquoi le roi de France a-t-il eu besoin au XIIIe siècle d’envoyer son armée en Occitanie puis massacrer sa population ? Comment croire un instant que la Corse se soit donnée avec enthousiasme à la France quand on connait le sacrifice des Corses à la bataille de Ponte Novu en 1769 contre l’annexion par la France ? Et que dire de la résistance armée des Bretons à la fin du XIVe siècle contre l’invasion militaire française ? L’universalisme à la française c’est du colonialisme et de l’impérialisme.
R&PS condamne la vision française ethno-centrée du Parti Socialiste fondée sur l’enseignement d’une histoire partisane et un impérialisme linguistique : « avec le progrès de l’alphabétisation les francophones pourraient être près d’un milliard en 2050, c’est décisif pour faire vivre la diversité culturelle et défendre nos intérêts ». Pour le PS (comme la majorité des partis politiques français) la diversité linguistique et cultuelle ne vaut que s’il s’agit de défendre et faire rayonner le français. D’ailleurs R&PS constate que les langues régionales, pourtant menacées de disparition, ne jouissent d’aucune considération dans le projet socialiste pour 2012.
Pourtant la montée du FN aurait du faire réfléchir le « premier parti de gauche de France ». Le vote FN est un vote essentiellement d’adhésion à un projet qui se fonde sur l’exclusion de l’autre, le rejet de la diversité culturelle, la croyance en la suprématie d’un groupe culturel, d’un Peuple sur un autre. Mais comment le FN aurait il pu ne pas connaitre une ascension aussi régulière et certaine ? La France s’est construite sur la domination d’un centre sur une périphérie, sur la suprématie d’une langue et d’une culture. Cela s’est d’abord traduit par la volonté d’exterminer les langues des territoires conquis de la Province puis par le colonialisme. La France porte en elle les germes de l’uniformité culturelle et les Français on été éduqué à l’école dans le dogme de l’Universalisme de la culture française. Comment la France peut-elle accepter la diversité qui vient d’ailleurs quand elle n’a jamais su accepter la richesse culturelle de son propre territoire ? R&PS l’affirme : la question du FN passe par la mise en place d’une politique d’acceptation et de la valorisation de la diversité culturelle mais aussi du vivre ensemble dans les respect des différences. La reconnaissance des identités régionales sera un premier pas vers l’acceptation de la diversité.
Le point de vue du PS sur la réforme des collectivités locales est particulièrement léger. Il n’y consacre qu’un point. Le dernier. On pourra toujours se féliciter de l’intention du PS d’abroger la loi (proposition 30), de supprimer les conseillers territoriaux, il ne propose rien de précis à part d’engager « un acte III de la décentralisation à partir de 2012 ». Et le peu qui transpire n’est pas réjouissant. Le PS propose de « clarifier et simplifier les compétences » d’affecter « une ressource dynamique » autrement dit de mettre les collectivités sous tutelle financière de l’Etat. C’est tout le contraire du principe de l’autonomie et fédéralisme qui est pourtant appliquer dans la quasi-totalité des pays européens pour leurs régions.
Vu les carences du Parti Socialiste sur les questions culturelles et institutionnelles , Régions et Peuples Solidaires se dit prêt à rencontrer et à travailler avec le Parti Socialiste afin d’améliorer le projet de la gauche pour les présidentielles de 2012.
Pèire Costa
Chargé de communication
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