« Si vous comprenez le danger mortel du réchauffement climatique vous pouvez comprendre les risques mortels pour la démocratie du refroidissement culturel et de l’uniformisation linguistique ».
« Et vous les occitans qu’est ce que vous voulez ? ». La question on me la pose souvent !
Des occitans il y en a beaucoup. Ce sont tous ceux qui vivent en Occitanie d’où qu’ils viennent. Chez nous, c’est le droit du sol et pas le droit du sang. Il n’y a pas d’ADN garbure, d’ADN cassoulet !
La question c’est : « et vous les occitanistes; qu’est ce que vous voulez ? ».
Au Partit Occitan nous sommes des occitanistes, et de surcroit, de gauche ! Nous sommes des occitans qui ont eu la chance d’apprendre un peu de leur histoire.
Réglons de suite la question de l’histoire et des valeurs. On dit : l’Occitanie c’est une terre de tolérance, de « convivéncia » (de vivre-ensemble), c’est la terre des troubadours, des cathares et de leur résistance. N’oublions pas ce « resister » gravé dans la pierre par Marie Durant a Aigas Mòrtas, des camisards les crosses en l’air de 1907 et Jaurès, Bertie Albrecht, féministe, résistante, fusillée par les nazis…
Vous connaissez tout ça.
Mais l’histoire nous fournit aussi sa liste de personnages occitans contestables.
Et l’Histoire ne fait pas tout, les valeurs qu’elle a générées ne se transmettent pas en respirant l’air du pays. On peut les oublier. La preuve : on peut être élu d’une ville occitane proche d’ici et aller expliquer à des gens arrivés de Syrie qu’ils ne sont pas les bienvenus ! Comme quoi « la convivéncia » n’est pas innée…
C’est aussi pour combattre cela que nous sommes ici ce soir.
Occitaniste donc écologiste et de gauche !
Une évidence pour nous au Partit Occitan parce que ce territoire a subi les agressions du productivisme, la bétonnisation de ses côtes, vidé ses territoires ruraux, urbanisé de façon anarchique, mis à mal son agriculture et ses paysans, qui a fait de nos régions des terres de chômage. Occitaniste et écologiste il fallait l’être au Larzac, comme il faut l’être aujourd’hui pour combattre par exemple ces projets de LGV, bouffeurs d’espace et de budget et qui doivent : « nous mener à Paris en trois heures ! »
C’est l’argument N°1 des nouveaux centralisateurs !
Et enfin vous savez bien que quand on dit en occitan « viure, trabalhar e decidir al país », ce que nous voulons ce sont des emplois non délocalisables, socialement utiles, écologiquement soutenables.
La reconversion écologique, c’est une révolution contre le productivisme et le libéralisme.
Il faut partager les richesses chez nous, mais aussi entre le Nord et le Sud, refuser la précarité de millions de gens chez nous et partout en Europe.
Comment mener cette mutation sans services publics, sans prendre en compte le droit à une retraite décente ? Nos sociétés vieillissent et que la dépendance est un sujet majeur ?
Occitaniste, écologiste, de gauche, et décentralisateurs !
La réforme des régions ne simplifie rien. Et que dire de ces territoires qui seront victimes de la métropolisation ! Une métropole et un hinterland comme disent certains ! Où est la réforme fiscale ? Où sont les nouveaux pouvoirs des régions ? Où est le droit à l’expérimentation ?
Envolé tout cela !
Des régions à taille européenne ? Comparées à celles d’autres pays, nos régions sont faibles.
Pour la nouvelle région ce sera près 3 milliards de budget pour presque 6 millions d’habitants alors que nos voisins d’Aragon ont un budget deux fois plus important pour une population deux fois moindre.
Pourquoi défendre la diversité biologique et la vie si nous ne défendons pas la diversité linguistique ? Nous voulons la reconnaissance de droits pour l’occitan et le catalan parce que nous sommes des citoyens, de surcroit attachés aux valeurs de la République. Avoir le droit de parler, d’écrire de développer et d’enseigner sa langue est pour nous une évidence démocratique. Ça n’est pas du communautarisme.
Ce matin même nous avons créé l’Ofici Public de la Lenga Occitana : un Service Public de la langue. Et toi Gérard, quand tu seras président de la région, tu auras la co-responsabilité de faire vivre cet office public.
Pour résumer : si vous comprenez le danger mortel du réchauffement climatique vous pouvez comprendre les risques mortels du refroidissement culturel et de l’uniformisation linguistique pour la démocratie.
Et maintenant bravo à vous toutes et tous pour votre rassemblement réussi et capable de changer la donne ! En avant pour le rassemblement écologiste, citoyen et solidaire. En avant avec Gérard Onesta. La victoire le 6 décembre est à protée de vos mains. ENDAVANT !