Dans une lettre adressée au président de l’Office Public de la Langue Occitane ainsi qu’au différents présidents de collectivité et aux syndicats enseignants des stagiaires de la formation ENSENHAR s’interrogent sur l’utilité de leur formation.
Ces enseignants, volontaires, se forment à l’occitan toute l’année à raison de 24 h par semaine afin de pouvoir enseigner en occitan dans des écoles bilingues, des collèges ou des lycées.
Cette formation financée à la fois par l’OPLO et l’Education nationale, doit déboucher sur un poste en occitan ou d’occitan. Mais encore faudrait-il que l’Éducation Nationale joue le jeu et crée des postes.
Pourtant la demande existe et chaque fois que des classes sont ouvertes les enfants sont là, nombreux.
Dans leur lettre les stagiaires en formation dénoncent, autre autres, le fait que certains blocages pour la création d’écoles bilingues viennent, non pas de l’absence de demande, mais de l’opposition de certains enseignants en poste dans les écoles, dérangés par l’arrivée du bilinguisme français-occitan.
Les enseignants qui sont en formation en Béarn et qui viennent des Landes, des Hautes-Pyrénes et des Pyrénées Atlantiques disent dans leur lettre :
« Vous êtes sans aucun doute informé qu’il y avait quatre projets de création de classes bilingues pour la rentrée prochaine dans le 64 (Anglet, Arudy, Lembeye et Billère), aucune n’ouvrira. Pour trois de ces projets (Anglet, Arudy, Lembeye), Òc-Bi n’a pas pu assurer l’information aux familles pour prendre la mesure de la demande sociale. L’institution a demandé à Òc-Bi d’abandonner ce travail d’enquête.
Neuf personnes ont été formées parce que la demande d’enseignement en occitan de la part des familles est en augmentation constante. A chaque ouverture de classe bilingue, les familles répondent présentes. Nous constatons qu’au moins deux personnes – sinon plus – formées toute l’année n’enseigneront ni l’occitan ni en occitan l’année prochaine. Nous ne comprenons pas à quoi sert de dépenser l’argent public pour former des personnes sans utiliser leurs nouvelles compétences.
Nous déplorons aussi l’inertie et l’opposition qui existe parfois dans l’institution : nous regrettons que, dans certains établissements, l’Education nationale laisse se développer, au sein des équipes pédagogiques, une attitude de refus vis-à-vis du bilinguisme français-occitan qui va ainsi à l’encontre de décisions officielles.
Les compétences sont là. La demande y est aussi. Néanmoins, il n’y a pas de volonté véritable de développement ni de perspective d’avenir. La convention entre l’OPLO et l’Education nationale, plus la législation et le Code de l’Education rendent nos demandes légitimes. Nous tirons cette légitimité de la demande des familles et de l’intérêt des enfants…».
Il ne reste plus qu’à attendre la réponse de l’Office Public de la Langue Occitane ainsi que des présidents des départements et de la Région Nouvelle-Aquitaine.