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Un nouveau chemin pour la Kanaky / Nouvelle Calédonie.

Le Partit Occitan salue le courage des signataires de l’accord annoncé samedi sur la Kanaky / Nouvelle Calédonie. 

Les obstacles pour trouver un accord étaient nombreux mais la situation politique comme la situation économique obligeait à un accord. La question du corps électoral était centrale et nous ne pouvons pas oublier que ceux qui avaient décidé de changer sa constitution il y a quelques mois sont responsables de l’explosion de violence qu’a connu l’île.

Les éléments nouveaux sont importants comme par exemple la double nationalité, la création d’un État différent de l’État français, associé à la République. Ce sont quelques éléments qui peuvent être considérés comme historiques… à la condition qu’ils soient mis en place.

Pour ce faire, il y aura encore de nombreuses difficultés, que ce soit sur le territoire ou au sein de l’hexagone.

Le changement de la Constitution ne sera pas une affaire simple ; espérons que les parlementaires seront suffisamment raisonnables pour accepter le changement ! Mais les forces contraires au changement sont à l’oeuvre depuis longtemps ; depuis les accords déjà qualifiés d’ « historiques » en 1988, voulus par Michel Rocard, Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou… il y a 37 ans !

Cela démontre que la France est mal armée pour régler rapidement et de façon sereine les questions coloniales. L’Histoire en donne de nombreux exemples.

Pour nous, c’est une affaire que ceux qui vivent sur l’île doivent régler entre eux. Bien sûr, certains constitutionnalistes, certains responsables politiques diront que les accords vont contre les principes sacrés de l’unité de la République, de l’unicité du peuple français, de la souveraineté, etc…

L’important pour nous est de créer les conditions de la paix civile sur l’île, de la sécurité pour toutes et tous, d’un développement économique juste et durable. Nous ne pouvons pas perdre de vue le contexte historique. Le territoire fut conquis à l’époque coloniale sans aucun respect pour les habitants.

La France est dans l’obligation d’accepter des solutions qui ne sont peut-être pas dans « la tradition » mais entre la paix et la démocratie d’un côté et la prétendue « tradition » de l’autre, notre choix se portera sur la démocratie.

La République française est donc capable de reconnaître un peuple dans la périphérie du territoire français. Il n’y a donc pas d’obstacle à la reconnaissance des autres peuples et en particulier le peuple occitan.

Dans le chaos de ce XXIe siècle naissant, le règlement co-élaboré d’un conflit entre belligérants d’un même territoire est une bonne nouvelle et une espérance pour l’avenir.

Partit occitan, le 15 juillet 2025.

En Nouvelle-Calédonie cette réforme est-elle vraiment nécessaire ?

Le Partit occitan s’alarme de la situation grave en Nouvelle-Calédonie.

Au soir du 15 mai, le « Caillou » pansait ses plaies avec quatre morts, des équipements publics détruits, des files d’attentes devant les magasins. Pendant ce temps, le gouvernement continue de faire avancer son projet de réforme institutionnelle d’élargissement du corps électoral qui a été adopté par l’Assemblée nationale à la suite du Sénat.  Mais l’archipel s’embrase. 

Le président de la République a décidé de décréter l’état d’urgence. Il a appelé les parties en présence à s’entendre. Si aucun accord n’intervient, le Parlement réuni en Congrès votera le texte en l’état avant la fin juin. Le premier ministre  Gabriel Attal devra, quant à lui, réunir indépendantistes et loyalistes à Paris pour créer les conditions d’un dialogue. En somme, le chef de l’État applique la même méthode qu’avec les élus corses lors des discussions sur l’autonomie de l’île deux mois plus tôt : « faites ce que je dis ou je ferai ce que je veux »… ou l’inverse ! 

Alors que nous sommes dans les conditions d’une quasi-guerre civile, le Partit Occitan s’interroge sur la politique de Paris surtout quand le ministre de l’intérieur qualifie pour sa part d’« obligation morale » la réforme en cours. 

Sur place, les élus indépendantistes tentent d’apaiser les tensions. Le président indépendantiste du gouvernement du territoire, Louis Mapou dit avoir «pris acte» de la réforme votée à Paris mais a déploré une démarche qui n’aide pas à mener les affaires en Nouvelle Calédonie. Il a lancé un appel au calme. Le président du sénat coutumier, Victor Gogny déplore que l’on soit sorti du cadre qui doit être celui de toute mobilisation et appelle à y revenir afin que l’on retrouve le calme. 

Le Partit occitan s’interroge sur la volonté de l’État de passer en force. Cela ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de quelques éléments provocateurs, heureusement très marginaux, qui en appellent à Moscou et à Bakou pour les soutenir. En Ukraine et dans le Haut-Karabagh tout comme en Afrique Moscou se moque du droit des peuples. Russie et Azerbaïdjan cherchent à profiter de toutes les occasions pour apparaître comme un recours. Ne leur donnons pas d’occasions supplémentaires.

Comme nous le disions déjà dans notre communiqué du 16 avril dernier : « La décision de permettre aux nouveaux arrivants, après 10 ans de résidence, de participer aux élections provinciales a pour but de gonfler artificiellement le corps électoral et de mettre en minorité la population autochtone. Cette opération va à l’encontre de l’accord de Nouméa qui permettait d’engager un processus de décolonisation ( …) Solidaire du peuple kanak, le Partit Occitan dénonce et condamne ce jeu d’apparence constitutionnelle qui a pour but de contrecarrer définitivement toute velléité d’indépendance et de maintenir une présence française stratégique et économique dans cette partie du Pacifique ».

Partit Occitan le 15 /05/2024