En cette fin d’année il y a des événements qui, de mon point de vue, sont importants dans le rôle que nous pouvons modestement jouer, ici sur notre territoire occitan, afin que l’avenir de l’humanité ne soit ni trop chaud ni trop gris.
Il faut certes rester modestes, mais partant du principe que nous devons penser global et agir local, nous pouvons peser au travers de deux événements
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Le premier, c’est bien sûr la COP 21, la grande conférence mondiale sur le climat. Nous devons faire en sorte que les gouvernants de notre pays ne se contentent pas de penser global en encourageant les autres pays à faire des efforts que nous ne faisons pas. Si l’on comprend bien l’intérêt politique que représente l’agitation autour de la préparation de la réunion de Paris, pour convaincre il faut d’abord des actes, ici et ailleurs.
Le refroidissement culturel de la planète
Il y a bien des choses à faire chez nous pour accorder les paroles aux actes. Avec l’épisode de la LGV on est loin du compte. Ce n’est pas là un projet qui nous aidera à réduire les émissions de CO2. Toujours plus vite ! Toujours plus énergivore ! Toujours plus consommateur d’espace !
Qui pourrait croire que cela aidera à réduire la production de gaz à effet de serre ? Ce n’est qu’un exemple de nos contradictions. Et bien d’autres pourraient être cités.
Quoi qu’il en soit, en tant qu’occitaniste, je suis profondément et depuis des années un militant écologiste, un ardent partisan de tout de ce qui empêchera la planète de cuire à la fin du siècle.
Si je suis convaincu des risques du réchauffement climatique, je suis aussi convaincu des risques énormes que représente le refroidissement culturel de la planète. Quatre degrés de plus pour l’atmosphère de la planète et ce sera la catastrophe !
L’uniformisation est un risque immense pour notre capacité à inventer l’avenir
Aussi, bien que sachant qu’on ne peut pas mesurer avec un thermomètre la diversité linguistique et culturelle, il me semble que quatre degrés en moins en ce domaine feront que l’ennui né de l’uniformité étreindra à coup sûr les habitants de la planète !
Je veux dire par là que l’uniformisation des cultures, l’appauvrissement de la diversité linguistique, représentent un risque d’asphyxie pour l’humanité aussi grand que l’autre risque d’étouffement.
Il faut lutter contre les deux. L’uniformisation des cultures est un risque pour la démocratie et une perte immense pour notre capacité à inventer l’avenir et à répondre aux crises. Je mets ce mot au pluriel parce les crises sont multiples et parce que les réponses, logiquement, sont diverses et multiples.
Les hommes dans leur diversité sauront répondre (ou sauront mieux répondre, restons modestes et prudents) aux défis qui les attendent. Le réchauffement climatique en est un : c’est une de nos crises.
Défendre la vie sur terre, défendre la diversité biologique de la planète sans défendre la diversité culturelle des hommes qui l’habitent, serait comme planter une éolienne là où il n’y a jamais de vent ou comme installer des panneaux photovoltaïques à la cave. Pourtant il y en a qui essayent ! Des « écologistes » qui ne comprennent pas cela existent !
Ceux qui oublieraient l’un des deux combats seraient des tièdes.
Le deuxième événement : nous devons faire la pression maximale pour que la France ratifie la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Il est temps que la France agisse localement et qu’elle ne s’en tienne pas à de grands principes globaux sur la diversité culturelle. La ratification de cette charte ne sera qu’un début, symbolique, une déclaration d’intention ; mais pour le climat aussi c’est ainsi que les choses commencent.
L’engagement qui est le mien est donc double pas contradictoire : contre le réchauffement climatique et contre le refroidissement culturel. Ceux qui oublieraient l’un des deux combats seraient des tièdes.
David Grosclaude