Archives de catégorie : Accions

Nouvelle équipe à l’OPLO

L’Office Public de la Langue Occitane a tenu sa seconde Assemblée Générale à Toulouse hier. L’occasion de renouveler la présidence et les membres du bureau après les élections régionales de décembre dernier.

David Grosclaude, qui avait mené une grève de la faim en juin 2015 pour que l’Etat autorise la création de cet organisme après les votes des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, a donc cédé sa place à Charline Claveau-Abadie, élue de la région Aquitaine.

Le Partit Occitan salue le travail accompli par David Grosclaude et Guilhèm Latrubesse et se félicite de l’élection de Patric Roux, conseiller régional de la région LRMP délégué à l’occitan, au poste de premier Vice-président.

 


L’article de David Grosclaude :

Que dèishi l’Ofici Public de la Lenga Occitana / Je quitte l’OPLO

 

Le papier sur le blog de VAP de France 3 :

Charline Claveau-Abbadie succède à David Grosclaude à la présidence de l’OPLO

 

Pour France Inter, Montauban c’est « Bienvenue chez les ploucs »

Coup de gueule : Non, Montauban n’est pas à l’image de son maire !

L’émission de France Inter « Si tu écoutes, j’annule tout » consacrait de ce lundi 14 mars une chronique sur la maire de Montauban.

Après des allusions à des « comptes de campagne rejetés, détournement de fonds publics, faux et usage de faux, complicité de recel », Guillaume Meurice diagnostiquait une ville de Montauban atteinte du « syndrome de Levallois-Perret ». Il pointait avec humour une maire qui « ferait passer Patrick Balkany pour St François d’Assise », en incluant notamment plusieurs références au film « Le Parrain ».

Dans sa chronique, le journaliste part ensuite à la rencontre de Montalbanais-es pour les faire réagir à la mise en examen de leur maire. Nous ne pouvons alors qu’être consternés à l’écoute du panel sélectionné dans le reportage. Les railleries des membres du studio à propos de l’accent occitan très prononcé du premier passant frisent le petit racisme ordinaire Paris-Province. Vient ensuite une habitante déconnectée qui « se dépêche d’aller dépenser ses sous avant que Brigitte ne les détourne pour refaire sa véranda ». Puis un homme visiblement sous l’emprise de l’alcool en cette matinée de marché. Etcetera.

Non, chers visiteurs, Montauban n’est pas la ville de benêts provinciaux que vous dépeignez inconsciemment. Non, les Montalbanais-es ne sont pas à l’image de leur maire ! Ils ne sont – une fois de plus – que les victimes de ses frasques. Jusqu’où donc Brigitte Barèges ternira la représentation de notre ville ?

Ils sont nombreux les créateurs, les artistes, les jeunes, les entrepreneurs, les exaspérés, ceux qui luttent et qui espèrent enfin construire, ensemble, le Montauban de demain, une ville pour tous, débarrassée de Brigitte Barèges. Nous sommes tous disponibles pour répondre aux questions des journalistes et faire connaitre le vrai visage de notre ville, aux antipodes de ce qu’incarne Mme Barèges.

Gaël Tabarly, élu d’opposition à Montauban

Partit Occitan

Samedi 19/03 : Contre les violences de l’extrême droite à Aix et dans le pays d’Aix

Contre les violences de l’extrême droite à Aix et dans le pays d’Aix

Rassemblement pour les libertés et la démocratie

Nous assistons, depuis quelques mois, à une montée inquiétante de l’extrême droite. Le poids électoral du FN, la libération de la parole raciste engendrent une montée de la haine et de la violence de cette extrême droite décomplexée et visible dans nos rues :
  • Un commando d’extrême droite fait irruption dans le local du PCF aixois. Dégradations, tentative d’incendie, agression de militants.
  • Des fanatiques d’extrême droite rompent le Cercle de Silence aux allées Provençales.
  • Des activistes d’extrême droite font irruption dans une conférence du PS sur la montée de l’extrême droite à l’IEP d’Aix.
  • Des extrémistes de droite, viennent faire le coup de poing lors des voeux du député Jean David Ciot. Dégradation de l’entrée du théâtre – bagarre – menaces de mort à l’adresse du député.
  • Une poignée de militants royalistes et identitaires manifestent le 30 janvier, date anniversaire de l’accession d’Hitler au pouvoir en 1933, au cœur de notre ville.
  • Des propagandistes racistes commémorent à Roquevaire les manifestations sanglantes du 6 février 1934, ayant fait 15 morts, date à laquelle les ligues nationalistes ont tenté de renverser la République.

Se rassembler contre le racisme, pour la fraternité et la solidarité

Nous demandons aux autorités de dissoudre, sans délai, conformément à la loi, ces mouvements violents s’attaquant à la République et aux libertés : Action Française et mouvements identitaires. Il leur appartient d’être fermes et de mettre un terme définitif à ces trop nombreux troubles à l’ordre
public.
Nous refusons ces discours antirépublicains, racistes et antidémocratiques. Les valeurs de la République sont inspirées de la philosophie des Lumières. Elles s’opposent, comme l’histoire de notre ville et de notre région, à ces résurgences obscurantistes.
Nous affirmons que les étrangers ne sont responsables en rien de cette situation. Les immigrés et les réfugiés n’ont pas à en être les boucs émissaires. Cette extrême droite violente, haineuse prospère sur le terreau de l’injustice sociale. Les forces progressistes doivent tracer ensemble des perspectives de développement, d’égalité et de progrès pour la combattre.
Nous refusons cette ambiance nauséabonde, ces pratiques qui rappellent des heures sombres de notre histoire. Ne laissons pas la rue à ces groupes fascisants. Face à eux restons vigilants et mobilisés.

Nous appelons les aixois à se rassembler

le samedi 19 mars à 16h00

à la Rotonde

Vivent la démocratie et la République !

Liberté, égalité, fraternité

Premiers signataires :
Aix Solidarité, Aix Vangard, ATMF, ATTAC Aix, Debunkers des hoax / Rumeurs d’extrême-droite, Ensemble ! , FSU, Génération Écologie, Jeunes Socialistes 13, LDH, Les Déconomistes, LICRA, Osez Le Féminisme 13 !, Partit Occitan, PCF, PS, Résister Aujourd’hui , Solidaire 13, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, UL-CFDT Aix, UL-CGT Aix, UNEF, Union des Démocrates et des Écologistes,
Visa 13

Régions : après le charcutage, voici l’assaisonnement et l’enfumage !

Nous y voici ! Quel sera le nom des nouvelles régions ? Les naïfs croyaient que les habitants de ces nouveaux territoires auraient le droit de dire leur point de vue. Il n’en sera rien. Ils n’auront droit qu’à l’impression d’avoir donné leur avis. Pour le reste l’Etat s’en chargera. C’est lui qui « proposera » des noms. C’est ce que l’on apprend dans une lettre qui a été rendue publique et que signe le préfet de la nouvelle région constituée de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon.

Après le charcutage inoubliable qui a donné les nouvelles régions, voici venu le temps du choix du nom. Charcuter c’est bien, mais il faut assaisonner ! Et ce n’est pas le moment le moins important de la recette.

La technique est assez simple. Il faut laisser discuter dans les régions et, si possible, faire émerger les propositions les plus absurdes et les plus farfelues qui soient. Par exemple, pour éviter toute référence à l’Alsace on aura laisser émerger « Alcalie » formé par ALsace Champagne Ardennes Lorraine. Il est vrai que pour Nord-Pas-de-Calais-Picardie on a fait fort : « Hauts de France ».

Il y aura bien un farfelu pour proposer un « Bas de France », qui apparaitra comme tellement idiot qu’à côté un « Sud de France » paraitra presque un moindre mal. Cela permettra aussi de noyer toutes les idées qui pourraient être divergentes, voire déviantes comme les noms qui contiendraient le mot «occitan » ou « catalan ».

On évoque même pour désigner la nouvelle région qui abrite à la fois Clermont-Ferrand, Lyon et Grenoble un très poétique « Rhovergne » !

Une fois toutes ces foutaises exprimées et mises sur la place publique, l’État n’aura aucun mal à nous expliquer que la récréation est terminée ; et il sortira de son chapeau une pincée de « Pyrénées -Languedoc » un bien fade « Rhin-Champagne ». Quant à l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes elle risque bien de se retrouver en « Sud-Ouest Atlantique ».

Tout cela se fera sur la même partition que celle qui a présidé à la fusion des régions. On prétendra que toutes les consultations des habitants sur les noms coûtent cher, qu’elles durent trop longtemps, qu’elles frisent le pinaillage, et on découvrira un beau matin, dans la presse, la liste officielle des noms de ces nouvelles régions.

Mais ne croyez pas que cela se fera sans complicités locales. Il y a des forces, dans nos territoires, toujours prêtes à rendre service au pouvoir parisien et à son administration à qui ils doivent tout…

Et vous verrez que ce sont ceux-là qui, demain, nous expliqueront que le nom fadasse que l’on nous propose pour notre région est un « nom moderne pour une région de taille européenne, a l’heure de la mondialisation ». On leur aura fourni les éléments de langage et ils les reprendront sans broncher dans les colonnes des ( de leurs ? ) journaux ou sur les plateaux des TV d’information en continu.

Charcutage, puis assaisonnement, pas garanti sans conservateur (tisme ?), ne reste plus qu’à nous enfumer…Et voilà le produit ! Il semble typique mais sa fadeur ne cessera de nous surprendre !

Pendant ce temps là nous n’aurons pas le temps de disserter sur ces régions qui n’ont aucun pouvoir, aucun moyen budgétaire, aucun levier fiscal. L’essentiel sera sauf : nous serons resté dans le superflu et l’anecdotique.

David Grosclaude

http://david-grosclaude.com/2016/03/14/regions-apres-le-charcutage-voici-lassaisonnement-et-lenfumage/

Nom de la région LRMP : oui à « Occitanie », avec un adjectif

Samedi dernier avait lieu à Narbonne un débat autour du nom de la grande région « Languedoc-Roussillon » à laquelle participait Patric Roux, conseiller régional du Partit Occitan. L’occasion pour le POC de réaffirmer la position qui avait été publiée le 28 décembre dernier :


 

Òc a Occitània ! Oui à l’Occitanie !

 

Notre région traverse une crise d’identité importante due à un grand nombre de bouleversements auxquels s’ajoutent selon l’INSEE un chômage persistant et une pauvreté plus prégnante qu’ailleurs (Taux de pauvreté communaux – INSEE 2015).

Crise d’identité, crise sociale : les conditions sont réunies pour que la citoyenneté se délite et l’extrême droite progresse. Ce que nous constatons toutes et tous.

Aujourd’hui, le nom de la future Région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, et donc une part de son identité, est au cœur du débat public. Question qui n’est pas secondaire : renforcer le sentiment d’appartenance régionale c’est renforcer le dynamisme et les solidarités locales. C’est aussi faciliter l’intégration des nouveaux arrivants. Plusieurs quotidiens régionaux proposent un vote numérique qui place « Occitanie » largement en tête des suffrages sur plus de 100 000 votants, très loin devant des appellations aussi incongrues que Sud de France ou Septimanie  !

Au Partit Occitan, nous nous réjouissons qu’Occitanie soit présent dans le futur nom. C’est à nos yeux l’affirmation d’une identité régionale réelle, fondée historiquement, porteuse de sens et de cohésion. Se rassembler sous le nom d’Occitanie c’est aussi vouloir une démocratie régionale plus vivante, plus proches des citoyens et capable de mieux répondre au besoin de démocratie auquel nous aspirons.

Pour autant, l’Occitanie ne peut se réduire à la future Région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Elle est par définition le pays de la langue d’oc et comprend également à grand trait Provence, Auvergne, Limousin et Aquitaine. Aussi, nous souhaitons qu’y soit adjoint un adjectif respectueux des autres terres occitanes comme Occitanie-Sud ou encore Occitanie-Centrale…

C’est le Conseil d’Etat qui tranchera cette question en 2016. Scandale s’il en est que l’Etat invalide notre capacité à décider ici ce que nous souhaitons pour nous-mêmes alors qu’il prétend rendre majeures les Régions.  

Patric Roux, pour la fédération régionale

Montauban : classement de la plainte de B. Barèges c/ G. Tabarly

version en occitan ci-dessous

 Je prends à l’instant connaissance par mon avocate, Me Claire Dujardin, du classement sans suite de la plainte pour diffamation dont j’étais l’objet depuis le 3 décembre dernier.  Le classement sans suite est motivé par la raison suivante : « infraction insuffisamment caractérisée ».

Il n’y avait donc aucune raison pour alerter la justice.

La plainte déposée par la plaignante ressemble bien à une tentative d’intimidation. Je ne sais si elle cherchera à contester la décision de la procureure de Montauban, mais pour ma part, je reste particulièrement serein. Je suis plus déterminé que jamais à exiger la transparence sur la gestion des affaires municipales.

Je tiens à remercier très chaleureusement les nombreuses personnes qui m’ont adressé leurs messages, les camarades, ainsi que mes collègues élus, de Montauban et d’ailleurs, pour leurs marques de soutien.

 

Gaël Tabarly

Conseiller municipal de Montauban – Partit Occitan

Rappel des faits : http://www.gaeltabarly.eu/quand-brigitte-bareges-porte-plainte-pour-faire-taire/

 


 

 Classament del planh de Mma Barèges que m’acusava de l’aver difamada

 

Sortissi de prene coneissença per mon avocata Me Clara Dujarin del classament sens seguida del planh per difamacion que n’èri l’objècte desempuei lo 2 de decembre passat. Lo classament sens seguida es motivat per la rason seguenda : «  infraction insuffisamment caractérisée ».

I avià donc pas cap de rason d’alertar la justicia.

Lo planh pausat per la planhenta ressembla plan una temptativa d’indimidacion. Sabi pas se cercarà a contestar la decision de la procuraira de Montalban, mès damòri particulariament seren.

Soi mai determinat que jamai a exigir la transparéncia sus la gestion dels afars municipals.

Teni a mercejar plan calorosament las nombrosas personas que m’an adreçat lors messatges, los camaradas, emai mos collègas elegits, de Montalban e d’endacòm mai, per lors marcas de sosten.

Gaèl Tabarly

Conselhièr municipal d’oposicion – Partit Occitan

Los faits : http://www.gaeltabarly.eu/quand-brigitte-bareges-porte-plainte-pour-faire-taire/

Montauban – Quand Brigitte Barèges porte plainte pour faire taire

J’ai appris jeudi 28 janvier faire l’objet d’une plainte de la part Brigitte Barèges. J’ai été entendu le lendemain dans les locaux de la Police Nationale de Montauban. Brigitte Barèges s’est longuement exprimée à ce sujet lors du Conseil Municipal de Montauban du mardi 2 février 2016.

La plainte déposée

Barèges m’attaque au nom de la ville pour « propos diffamatoires » avec constitution de partie civile concernant un tweet resté en ligne une heure environ le 2 décembre 2015.

La plainte est accompagnée d’une capture d’écran du tweet réalisée par un huissier de justice une 20aine de minutes après sa publication. Sur la capture d’écran, apparaît le délai de publication (« il y a 20 minutes »), ainsi que l’absence de retweet ou de favori.

Le cabinet de Brigitte Barèges aurait reçu des appels de journalistes évoquant ce tweet.

Les faits

Le mercredi 2 décembre, nous sommes plusieurs à être alertés d’une présence policière à la mairie de Montauban. L’information semble se confirmer par plusieurs sources : il s’agirait de perquisitions.

Lire la suite : http://www.gaeltabarly.eu/quand-brigitte-bareges-porte-plainte-pour-faire-taire/

Message de Patric Roux

Patric Roux a été élu conseiller régional le dimanche 13 décembre en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Voici un message qu’il a souhaité adressé aux occitanistes :

 

Les élections régionales viennent de se clôturer.

 

Les cartes sont partout profondément rebattues : 7 régions à droite ; le FN s’avère dans l’incapacité de prendre une Assemblée malgré 6,4 millions de voix ; les régionalistes corses l’emportent haut la main.

 

Dans notre région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la jonction des listes Nouveau monde conduite par Gérard Onesta et Notre sud conduite par Carole Delga ont permis de battre franchement la droite et le FN. Néanmoins, sa progression historique doit imposer humilité, réflexion et capacité à modifier en profondeur les pratiques politiques, la relation aux citoyens, le respect des engagements.

 

Pour ce qui relève de l’occitanisme, seule notre région conserve un conseiller régional avec mon élection.

 

Je salue le travail accompli par mes amis Guilhem Latrubesse, David Grosclaude, Gustave Alirol, Anne-Marie Hautant et Hervé Guerrera au cours de la dernière mandature. Ils ont partout fait avancer, et parfois dans des conditions difficiles, la question occitane dans leur assemblées régionales respectives. Nous continuerons bien évidemment à travailler ensemble, sous d’autres formes… Mais je sais pouvoir compter sur leur expérience et leurs compétences, et d’une manière plus générale tout simplement compter sur eux.

 

C’est donc une page qui se tourne et les chantiers sont immenses.

 

Il est encore trop tôt pour dire quelles seront mes responsabilités au sein de la future assemblée régionale. C’est le 4 janvier prochain qui verra l’installation de l’Assemblée. D’ici là, je ne serai pas au repos. Je vais multiplier les contacts, les consultations pour marquer ma volonté d’être dans une relation forte avec les acteurs de l’occitanisme et d’en être le porte-parole naturel.

 

Caduna e cadun poirà comptar amb mon engatjament sincèr per nòstra lenga, nòstra cultura, nòstre país. Vòstre sosten serà indispensable.

 

Dins l’espèra d’avançar amassa,

Amistosament,

Patric Roux

Mobilisation pour les élections régionales

La gestion des régions est un enjeu de démocratie local, mais également global vu leur élargissement[1]. Cette tribune attire l’attention sur les discriminations dont fait l’objet dans cette campagne la gauche critique, dans ses diverses composantes. Ces manquements ne peuvent que servir les forces réactionnaires.

                                 Un contexte socio-politique sinistré

Les élections des 6 et 13 décembre 2015 s’inscrivent dans un contexte de nette progression de l’abstentionnisme et des replis identitaires, résultantes d’une politique de redistribution souvent inefficace et injuste. A cela s’ajoute l’actualité des attentats parisiens et de l’état d’urgence, qui a imposé un coup d’arrêt au débat citoyen. Cela dit, du fait du matraquage des médias dominants qui alimentent la paranoïa sécuritaire, toutes les listes ne sont pas logées à la même enseigne. Les organisations politiques les plus favorables à un redoublement guerrier enregistrent des hausses de popularité inversement proportionnelles à leur degré de responsabilité dans les passifs déplorés. Pendant ce temps, le mouvement social, écologique et citoyen est partiellement muselé du fait du maintien abusif de l’état d’urgence suite aux attentats djihadistes. Force est de constater que les règles du jeu ont changé et sont en partie pipées.

               Halte à l’OPA d’une extrême-droite xénophobe et nationaliste

La marginalisation des listes de la gauche critique est renforcée également par les prédictions médiatiques concernant un « raz de marée » frontiste. Il est temps d’établir les responsabilités de la présidence Hollande, suite à celle de N Sarkozy, dans la progression de l’extrême-droite. Il est temps de rétablir certaines vérités fondamentales.

Le FN est le premier parti de France depuis les élections européennes de 2014. Un bilan est à effectuer d’une année de gestion de cette nouvelle donne: le recul de l’influence française au Parlement européen est un fait trop occulté dans le débat hexagonal, quoique symboliquement et politiquement grave. Cette expérience va t’elle se répéter à l’échelle régionale?

« On vous l’avait bien dit » ou le FN prophète de malheur: à cette géo-politique nationaliste et xénophobe, que met scrupuleusement en application le gouvernement Valls-Cazeneuve-Le Drian, nous devons opposer un programme de politique étrangère, militaire, industrielle (d’armement), migratoire et de coopération décolonisé, mieux contrôlé et plus démocratique.

Le FN apparaît en fait comme l’inconscient débridé et irresponsable d’un Etat-nation devenu en partie hors de contrôle. Il reste à construire une résistance citoyenne organisée à l’égard des dérives d’abord austéritaires, puis autoritaires et militarisées de la présidence Hollande, qui s’avèrent autant d’applications d’éléments de programme frontiste ou des droites.

 

 

         Régions et quartiers populaires : l’unité du peuple dans la diversité de ses composantes territoriales

Les régions, quasi-entièrement à gauche depuis l’aventure sarkozyste, se sont avérées des boucliers, même partiellement, à l’égard de la politique austéritaire menée par l’exécutif. La possibilité d’un retour de certaines à la droite, voire de la conquête de certaines par le FN, phénomènes qui succéderaient au retour du Sénat dans l’escarcelle de la droite, s’explique d’abord par les dérives gouvernementales. L’authentique unité nationale, celle du peuple, est forte de la diversité de ses composantes territoriales et des contrepoids culturels et politiques qu’elles alimentent, outre-mer comme en métropole. Ce n’est pas celle qui s’épanche en propagande cocardière, au motif de la compassion à cultiver à l’égard des victimes collatérales d’un conflit Nord-Sud qui ne dit pas son nom.

La marche pour la dignité et les commémorations des dix ans des révoltes des banlieues (en 2005) l’ont enseigné : le maintien de la concorde civile et de la démocratie en France passe par l’arrêt des politiques de racialisation et xénophobes qui alimentent, dans un contexte de chômage endémique, les discriminations à l’égard des citoyen-nes et jeunes des quartiers populaires et multi-ethniques, et par voie de conséquence les radicalisations djihadistes.

La mobilisation des citoyen-ne-s et des jeunes est indispensable pour que cette échéance électorale ne soit pas l’occasion d’une nouvelle catastrophe politique. Après la réussite des actions écologistes malgré l’état d’urgence dans le cadre de la COP21, il s’agit de redoubler l’essai. En dépend la construction d’alternatives viables et pérennes à la gestion de crise menée par l’oligarchie néo-libérale et autoritaire.


 

Signataires : Karine Ballon documentaliste (Grenoble, 38), Franc Bardou poète et enseignant (Auterive, 31), Jean-Claude Bauduret ingénieur (Lectoure, 32), Adda Bekkouche juriste (Colombes, 92), Martine Boudet enseignante (Toulouse, 31), Marc Brunet enseignant (Cavaillon, 84), Christian Delarue cadre administratif (Rennes, 35), Monique Demare enseignante (Frangy, 74), Tosse Ekue animateur culturel (Toulouse, 31), Yann Fiévet socio-économiste (Ile de France), Claude Garcia médecin du travail (Toulouse, 31), Jérôme Gleizes, universitaire (Paris, 75), Agnès Jouan retraitée fonction publique syndicaliste (Paris, 75), Georges Labouysse historien (Toulouse, 31), Evelyne Perrin sociologue (Ile de France), Jean-François Pin responsable d’associations citoyennes (Ile de France), Gérard Tautil enseignant (Signes, 83), Béatrice Turpin cinéaste (Paris), Jean-Paul Vanhoove retraité (Ile de France), Mireille Wolff enseignante (Ile de France)

 

[1] Les régions ont pour fonction de gérer l’environnement et la transition énergétique, les parcs naturels, l’aménagement du territoire, les transports, la répartition des fonds structurels européens, le développement économique (innovation, enseignement supérieur et recherche), la formation professionnelle, les lycées, la culture, le sport, la politique de la ville.

Suspension des campagnes du Partit Occitan

Après les attentats survenus hier à Paris, le Partit Occitan suspend ses campagnes pour les élections régionales.

Voir les communiqués de presse :