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Bayrou : un discours pour essayer de durer

(Capture YouTube – LCP Assemblée nationale)

Le discours de François Bayrou était un vrai discours de politique très… générale. Certes, à son crédit on peut dire qu’il lui était difficile de rentrer dans les détails tant il cherchait à ménager ceux qui, à droite ou à gauche, peuvent éventuellement permettre à son gouvernement de durer.

On verra si cette stratégie est payante.

Que l’on reparle des retraitres, qu’on réforme la loi, qu’on la corrige et même qu’on revienne sur le principe des 64 ans, nous conviendrait. Que l’on invite les partenaires sociaux à en débattre nous convient aussi. Nous jugerons sur le résultat.

Sur le budget à venir nous ne pouvons qu’attendre de voir. Pour le Partit Occitan l’essentiel est de bâtir un budget où la justice sociale et fiscale, les services publics d’éducation et de santé seront renforcés ainsi que les moyens budgétaires des collectivités territoriales

Pour le reste il manquait des éléments pour déchainer les enthousiasmes :

—Rien sur le changement climatique et la politique indispensable pour en combattre les effets.

—Rien sur l’impérieuse nécessité de décentraliser véritablement afin de ne pas voir la crise politique devenir chronique. La mise en place d’une République décentralisée et fédérale est la seule issue. Nous avons noté la promesse de travailler sur la question de la Nouvelle Calédonie et de poursuivre le dialogue sur le statut de la Corse. Ce ne peut être qu’un début. Il reste à revoir le découpage des régions et les pouvoirs qui leurs sont donnés. Mais sachant un certain Manuel Valls à la manoeuvre, l’inquiétude et le doute nous gagnent.

Si l’idée de la proportionnelle pour les législatives — que nous défendons comme un élément démocratique basique— nous convient, le retour du cumul des mandats est pour nous innacceptable.

—Il n’y avait rien non plus sur la question de la diversité linguistique et la reconnaissance des langues.

Enfin la très grande violence des propos avec lesquels l’extrême droite a exprimé son point de vue est très inquiétante. Cela oblige l’ensemble des démocrates sincères à tout faire pour que cette extrême droite ne soit plus jamais en position d’arbitre. L’art du compromis peut servir à éviter le pire.

Mayotte : quand une catastrophe climatique révèle la politique d’abandon et de répression de l’État colonial

(image Météo France)

Le département le plus pauvre de France ne méritait pas de subir le 14 décembre dernier les rigueurs du cyclone Chido, qui a causé la mort de dizaines d’habitants et qui a dévasté la plus grande partie de ses infrastructures (des milliers d’habitations ravagées) et réseaux (eau, électricité, téléphone, routes….).

Comme à Valence qui a lourdement pâti de la Dana (ou goutte froide) deux mois plus tôt en Espagne, la « raison » en est au changement climatique, avec ses répercussions démultipliées. Oui, mais pas seulement.

Cette catastrophe révèle au grand jour la situation de délabrement et de répression qui règne sur l’archipel. L’entraide entre habitants a trop souvent été le seul recours pour survivre.

Le Partit occitan exprime toute sa compassion à l’égard du peuple de Mayotte et demande l’arrêt de l’opération Wuambushu. Ce dispositif de délogement et d’expulsion mené à l’encontre de « frères » venus des Comores voisines bafoue les droits humains sans projet d’urbanisme et divise la population au profit des forces de l’ordre venues de la métropole.

Pour mémoire, l’île est devenue en 2011 un département d’outre-mer suite à un référendum controversé en 2009, pendant que le reste des Comores était indépendant. N’est-ce pas pour des raisons stratégiques que l’État français conserve ce morceau d’empire ?

Le Partit occitan demande qu’une commission d’enquête parlementaire fasse la lumière sur la mal gestion de ce territoire et que le plan de reconstruction concédé par le gouvernement Bayrou s’applique effectivement et dans son entièreté.    

Pour autant, une politique de bricolage n’est pas une réponse suffisante à la situation générale du logement à Mayotte. Un plan-dur est nécessaire et ne figure pas dans le projet de loi Bayrou. Par ailleurs, il ne suffit pas d’attendre des crédits européens  pour penser l’avenir d’un territoire dont les habitants n’ont connu à ce jour que les conséquences humaines et socio-économiques d’un pays colonisé.

Enfin, un véritable développement ne sera possible à l’avenir, sans la mise en responsabilités des Mahorais eux-mêmes dans la gestion des affaires publiques, et sans une réelle autonomisation des pouvoirs territoriaux à l’égard de l’État central. A ce titre, serait bienvenue une politique de coopération et de co-développement avec le reste des Comores.

Décidément, l’année 2024 aura été celle du mal-être et de la mobilisation à grande échelle des peuples ultramarins pour sortir de l’orbite  nationale, jugée inéquitable, discriminatoire et méprisante à l’égard des langues, cultures et traditions autochtones. La nomination comme ministre des Outremers, de Manuel Valls, qui est de notoriété publique jacobin et centralisateur, est-elle en mesure de résoudre les problèmes? Bien sûr, la réponse est dans la question.

Lo comol dels mandats, una passion francesa.

(Captura Vila de Pau)

Segon lo novèl locatari de Matignon, empachar un elegit de comolar las responsabilitats de parlamentari e d’executiu local es una « error », qu’es sinonim de « rompedura entre la basa de la societat francesa e dels mitans de poder ». Lo comol dels mandats crèa pas d’expèrts mas farga de notables. Noirís pas la democracia, alimenta lo clientelisme.

Lo non-comol favorisa el lo renovèlament del personal politic e contribuís (modèstament) a eradicar lo flèu dels « barons locals » pels quals lo monde vòtan pr’amor « an de contactes a París ». Ajuda tanben los elegits a se tornar centrar sus lors prioritats. D’aquesta passa, los afars corrents dels conciutadans paulins an pas la meteissa urgéncia que los dels nòstres conciutadans maoreses a la seguida del passatge de l’aurassa Chilo.

Pel Partit occitan, aquela particularitat plan francesa del comol dels mandats es lo simptòma de las dificultats qu’a la societat francesa a rompre lo ligam constrenhent amb lo poder central. Un elegit que dispausa de las competéncias e dels mejans sufisents per agir al dintre de sa collectivitat pòt perfèitament complir sas missions e demorar al contacte. Pas besonh dins aquel cas d’anar cercar de sosten a la Cort.

Partit Occitan, lo 17/12/2024

François Bayrou getat au son torn dens l’Arena !

« Los chepics que començan enfin ! » Qu’ei per aquera frasa manlhevada a François Mitterrand au ser de la soa eleccion que François Bayrou e entamia lo son mandat de prumèr ministre.

Lo president deu MODEM e actuau maire de Pau n’averà pas mancat de « destinadas nacionalas » au son actiu. Dètz ans de deputacion, dus ministèris regalians (dont un pro brac) e la gestion deu haut comissariat au plan que l’averàn donc miat a possar las pòrtas de Matignon au cap de 48 ans d’engatjament politic.

Ne’s pòt pas qu’aprovar la causida d’aquera citacion fondatora tant lo camin ei estat long entà parviéner ad aquera nominacion e tant la conduita d’un govèrn n’ei pas ua causa aisida uei lo dia. Com tau son predecessor, François Bayrou ne patiré pas nada « censura a priòri » sus la soa dreta o sus la soa esquèrra a despart de la part de LFI. A l’òra d’escríver aqueras linhas, nat ministre n’estó pas causit e nat cap precís n’estó pas anonciat a despart de « la reconciliacion« .

Totun, lo Partit occitan que ved pro mau quin un fidèu de la prumèra òra d’Emmanuel Macron e poderé sortir lo país d’aquera carrèra òrba. Amai, François Bayrou que deverà reparar los domaus causats per la deriva lenta d’un president solitari e, si vòu subervíver, constituí’s majoritats a geometria cambiadèra.

Maugrat los resultats de las duas escadenças electoraus passadas, pas question tà Emmanuel Macron de perpausar la mendra alternança ! Lo president que persisteish donc dens la soa causida d’un prumèr ministre rassemblant deu centre enlà (en las duas cambras deu Parlament) au mesprètz deus sufragis exprimits.

Quan e’s « tòrna donar la paraula » au pòple, n’ei pas tà’ù tornar préner per’mor n’a pas « parlat com cau » !

Partit occitan, lo 13/12/24