Archives par mot-clé : Communiqué

Ukraine : l’UE ne peut pas être absente d’une négociation

La question de la paix entre Russie et Ukraine concerne l’Union européenne.

La rencontre entre le président des États-Unis et le président de la Russie montre que Donald Trump a décidé de considérer Vladimir Poutine comme un chef d’État normal. Il l’aide à retrouver une place dans les relations internationales.

Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le peuple d’Ukraine, ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’Europe et ce n’est pas non plus une bonne nouvelle pour la paix. Que des négociations se fassent sans la présence de responsables politiques du pays victime de l’agression en dit long sur le respect que ces deux chefs d’État ont pour le peuple ukrainien.

Cela en dit long également sur le mépris qu’ils ont vis-à-vis de l’Europe.

La politique impérialiste de Poutine, sa vision guerrière serait encouragée si des concessions territoriales et politiques sont accordées à la Russie. Ce serait une prime donnée au militarisme russe. Pourquoi s’arrêterait-il après une telle victoire politique, diplomatique et militaire ?

Le Partit Occitan espère que les européens seront à la hauteur du défi qui se présente devant eux. Un réglement de la guerre menée par Poutine ne peut pas se faire sans la présence de l’UE. C’est aussi ce que demandent les responsables ukrainiens.

Partit Occitan, le 18 août 2025

Loi Duplomb : abrogeons-la totalement !

Censurer quelques articles, c’est bien. Abroger la loi, c’est mieux !

l’environnement et a décidé de censurer ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un néonicotinoïde. Bien sûr que c’est une bonne chose mais ce n’est pas assez. C’est toute la loi qu’il aurait fallu censurer. Nous redisons que, pour nous, ce n’est pas avec cette loi que nous règlerons les problèmes de l’agriculture. En la promulgant, le président d ela République a décidé de favoriser une agriculture industrielle qui empêchera le développement d’une agriculture paysanne.

C’est une façon de renoncer à s’acheminer vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, des consommateurs et aussi des agriculteurs et de leur santé. Nous continuerons de demander l’abrogation de cette loi et nous demandons aux députés de s’acheminer vers la rédaction d’un texte qui favorisera le développement d’une agriculture adaptée aux questions de protection de l’environnement, de la santé et qui prenne en compte le changement climatique avec ses conséquences que nous constatons chaque jour : manque d’eau et feux géants.

Partit Occitan, le 18 août 2025

Gaza : entre les bombes et la faim

(Fòto Jaber Jehad Badwan – CC)

La situation de famine à Gaza n’est que le résultat de la volonté du chef du gouvernement israélien de poursuivre la guerre, quoi qu’il en coûte et de détruire l’ensemble de la population. Il fait de la faim un arme de destruction de la population de Gaza et aujourd’hui près d’un demi-million de personnes sont confrontées à des conditions de famine et l’ensemble de la population souffre d’une insécurité alimentaire aiguë.

Benyamin Netanyahou ne veut pas arrêter une guerre qui est la seule façon pour lui de se maintenir au pouvoir. La fuite en avant d’un homme allié à l’extrême droite a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Les bombardements et aujourd’hui la famine organisée n’ont qu’un objectif : faire de Gaza un territoire vidé de ses habitants permettant ainsi d’en faire un territoire israélien. Cette politique d’annexion en cours depuis des années avec l’implantation systématique et régulière de colonies en Cisjordanie s’accélère depuis octobre 2023.

L’idéologie des extrémistes alliés à Benyamin Netanyahou n’est rien d’autre que la répétition de ce que l’on pouvait entendre dans les années 1930 lorsque les régimes fascistes et nazis parlaient de leur besoin « d’espace vital ».

Affamer la population de Gaza afin qu’elle abandonne le territoire, c’est l’objectif. La communauté internationale le constate mais chacun fait aussi le constat que la population de Gaza n’a aucun moyen de fuir et d’échapper au piège que B. Netanyahou maintient avec un rare cynisme. L’Union européenne est très silencieuse et ne réagit pas, même symboliquement, pour faire respecter le droit international. Elle échoue même lorsqu’elle essaie de permettre à l’aide humanitaire de se déployer à Gaza. Elle pourrait au moins mettre en place des sanctions économiques comme cela a été fait contre la Russie. La fin de toute aide militaire à Israël et l’arrêt des programmes de recherches en lien avec l’armée israélienne sont le minimum que l’on est en droit d’attendre de l’Europe. 

La situation est d’autant plus tragique dans la mesure où personne ne semble en mesure de faire la pression nécessaire sur le chef du gouvernement israélien afin qu’il mette fin à cette situation. Le soutien de Donald Trump à Netanyahou est sans faille et conforme aux déclarations et aux actes du président des États-Unis depuis le début de son deuxième mandat. Il faut bien reconnaitre que pour le moment, en dehors d’exprimer notre solidarité et une indignation plus que légitime, on ne voit aucune solution se dessiner d’autant plus que la férocité de la politique de Netanyahou renforce la position de ceux qui, au Hamas, ne veulent pas d’un règlement par la négociation et instrumentalisent le martyre du peuple de Gaza.

Un cessez-le-feu, le passage de l’aide humanitaire, la mise en sécurité de la population gazaouie, tout comme le respect du droit international et l’application des sanctions sont pourtant indispensables et le point de départ de toute discussion. Tout cela rend encore plus difficile la possibilité d’imposer une solution à deux États. Pourtant, sans reconnaissance d’un État palestinien par un nombre d’Etats plus conséquent, rien ne sera possible à long terme.     

Partit Occitan le 26/07/2025

Budget : Bayrou oublie la justice et l’équité

Le Partit Occitan considère que les propositions du premier ministre sur le déficit budgétaire et la dette publique ne sont pas justes. L’équité est absente de ce plan. Les efforts demandés à ceux qui depuis des années s’enrichissent de plus en plus vite ne sont pas suffisants, voire absents.

Prendre l’argent des salariés et des retraités en priorité n’est pas la bonne méthode pour  sortir d’une impasse qui est budgétaire et politique.

S’il faut faire des efforts la contribution des plus riches doit être plus conséquente. Ceux qui regrettent que depuis des années l’État a trop dépensé ne doivent pas oublier que les fortunes qui ont progressé depuis 10 ans ont largement profité de l’argent public.

Vouloir réduire la dette sans prendre en compte la nécessité d’un partage équitable de l’effort est une impasse.

Ce plan est basé sur l’idée qu’il peut y avoir un effet de « ruissellement ». Plus de travail, plus de croissance, plus d’activité serait un bénéfice pour tous. Cette vision de l’économie creuse est fausse. Les inégalités se creusent. Le ruissellement est négligeable.

Des efforts vont être demandés aux collectivités. Elles n’ont jamais pratiqué le déficit budgétaire. Elles n’en ont pas le droit. L’État centralisateur fait peser sur elles les erreurs du passé et refuse de leur donner les moyens, politiques, fiscaux et budgétaires de gérer leurs affaires.

On peut faire des économies en abandonnant les nombreux grands projets inutiles (autoroutes, LGV par exemple). Cela permettrait aussi aux collectivités territoriales de faire des économies puisque l’État les sollicite largement pour payer les factures.

Rien n’est dit sur le levier qu’une véritable conversion de l’économie pourrait représenter. On reste dans les vieux schémas : « consommons plus et produisons plus » alors que c’est du « mieux » qu’il nous faut. Les questions écologiques sont oubliées. Bâtir un projet de budget sur toujours plus de consommation pour relancer l’économie c’est oublier ce que la réalité nous dit chaque jour que les ressources de la planète ne sont pas inépuisables

Prétendre attirer de l’activité chez nous par une énergie « la moins chère » d’Europe grâce au nucléaire est une ritournelle vieillote. C’est oublier les milliards déja engloutis dans des projets qui peinent à prouver leur efficacité. C’est oublier la dette que nous laissons aux générations futures sous forme de déchets. C’est oublier les risques. Quant à l’indépendance énergétique que le nucléaire procure c’est oublier que l’uranium est importé dans des conditions tout à fait constestables.

Ce plan semble enfin et surtout inspiré par le calendrier électoral et la future présidentielle, véritable obsession de l’ensemble de la classe politique. Le gouvernement pense à 2027, l’extrême droite et la droite aussi et à gauche beaucoup continuent à ne penser qu’à cela.

A qui profite la crise politique qui se profile ? Malheureusement à l’extrême droite dont l’arrivée au pouvoir serait une catastrophe démocratique et économique.

Partit Occitan, le 18 juillet 2025

Un nouveau chemin pour la Kanaky / Nouvelle Calédonie.

Le Partit Occitan salue le courage des signataires de l’accord annoncé samedi sur la Kanaky / Nouvelle Calédonie. 

Les obstacles pour trouver un accord étaient nombreux mais la situation politique comme la situation économique obligeait à un accord. La question du corps électoral était centrale et nous ne pouvons pas oublier que ceux qui avaient décidé de changer sa constitution il y a quelques mois sont responsables de l’explosion de violence qu’a connu l’île.

Les éléments nouveaux sont importants comme par exemple la double nationalité, la création d’un État différent de l’État français, associé à la République. Ce sont quelques éléments qui peuvent être considérés comme historiques… à la condition qu’ils soient mis en place.

Pour ce faire, il y aura encore de nombreuses difficultés, que ce soit sur le territoire ou au sein de l’hexagone.

Le changement de la Constitution ne sera pas une affaire simple ; espérons que les parlementaires seront suffisamment raisonnables pour accepter le changement ! Mais les forces contraires au changement sont à l’oeuvre depuis longtemps ; depuis les accords déjà qualifiés d’ « historiques » en 1988, voulus par Michel Rocard, Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou… il y a 37 ans !

Cela démontre que la France est mal armée pour régler rapidement et de façon sereine les questions coloniales. L’Histoire en donne de nombreux exemples.

Pour nous, c’est une affaire que ceux qui vivent sur l’île doivent régler entre eux. Bien sûr, certains constitutionnalistes, certains responsables politiques diront que les accords vont contre les principes sacrés de l’unité de la République, de l’unicité du peuple français, de la souveraineté, etc…

L’important pour nous est de créer les conditions de la paix civile sur l’île, de la sécurité pour toutes et tous, d’un développement économique juste et durable. Nous ne pouvons pas perdre de vue le contexte historique. Le territoire fut conquis à l’époque coloniale sans aucun respect pour les habitants.

La France est dans l’obligation d’accepter des solutions qui ne sont peut-être pas dans « la tradition » mais entre la paix et la démocratie d’un côté et la prétendue « tradition » de l’autre, notre choix se portera sur la démocratie.

La République française est donc capable de reconnaître un peuple dans la périphérie du territoire français. Il n’y a donc pas d’obstacle à la reconnaissance des autres peuples et en particulier le peuple occitan.

Dans le chaos de ce XXIe siècle naissant, le règlement co-élaboré d’un conflit entre belligérants d’un même territoire est une bonne nouvelle et une espérance pour l’avenir.

Partit occitan, le 15 juillet 2025.

Le Partit Occitan s’oppose  à la loi Duplomb

Voilà un renoncement de plus à une avancée dans le domaine écologique. C’est, avec une autre mélodie, la même chanson démagogique déjà entendue : « l’environnement ça commence à bien faire ! ». 

Ce n’est pas en refusant l’évidence que l’on sauvera l’agriculture ni en se soumettant à la volonté des grands groupes chimiques. Cette proposition de loi est taillée pour cette agriculture intensive qui a largement participé au changement climatique que nous n’avons pas fini de subir. Elle ne facilitera pas le « métier d’agriculteur », elle l’enterrera définitivement au profit d’une agriculture industrielle toujours plus destructrice.

Soutenir l’utilisation de pesticides néfastes pour les insectes pollinisateurs, accepter l’épandage par drones, mener une politique de l’eau qui n’est pas bâtie sur la sobriété, c’est nier obstinément, tragiquement, tous les signaux qui flambent depuis des decennies.

Les mesures en faveur de l’environnement et de la santé ne sont pas responsables de la disparition des agriculteurs. C’est une constante depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. De 2010 à 2020 ce sont 100.000 exploitations qui ont disparu.

Ce n’est pas la faute des mesures en faveur d’une agriculture moins destructrice de la terre et de l’eau, et de la santé des agriculteurs eux-mêmes. Ce n’est pas non plus la faute de méchants agriculteurs étrangers qui seraient des ennemis de l’agriculture à la française. Il y a partout en Europe et dans le monde des agriculteurs  qui subissent la loi d’un marché qui ne profite qu’aux plus gros exploitants.  C’est le système productiviste, français ou pas, qui éradique le métier de paysan au profit d’une agriculture toujours plus dépendante de l’industrie chimique.

Il existe de très nombreux agriculteurs qui veulent travailler autrement et répondre à la demande des consommateurs en faveur d’une agriculture plus respectueuse de la santé, moins destructrice des sols et plus attentive à la qualité de l’eau. C’est dans ce sens qu’il faut aller. Poursuivre l’effort d’aide à l’agrobiologie, par des incitations, par de la formation. On ne voit que des décisions contraires. Pour sauver les générations futures il faudrait moins d’électoralisme et plus de conscience des enjeux futurs.

Enfin tout faire pour escamoter le débat parlementaire sur ce sujet est un très mauvais signe pour la démocratie.

 

Partit Occitan, le 03/06/2025

A69, projet archaïque !

La Cour d’appel administrative de Toulouse a décidé d’autoriser la reprise des travaux de l’autoroute A69 reliant Toulouse à Castres.

Le rapporteur public a demandé que les travaux reprennent avec les mêmes arguments : le désenclavement économique de Castres. L’argument est contestable et a été contesté en première instance.  On évoque également le trop grand avancement des travaux et le coût « prohibitif » de la remise en état des zones touchées. De toutes façons, reprise ou pas, le contribuable devra payer la facture et elle sera salée !

En plus de l’État faisant appel de la première décision, les partisans de l’autoroute ont bénéficié du zèle des sénateurs qui ont voté en urgence une proposition de loi de validation avant que la court d’appel administrative ne se prononce…

Maître Alice Terrasse, avocate des associations opposées à cette infrastructure, explique que « L’Etat ne croit tellement pas à ses arguments qu’il a fait voter une loi (…) neutraliser ainsi une décision de justice, c’est du jamais vu ». En ce qui concerne l’impératif économique, la femme de loi considère qu’il ne s’agit que d’une « autoroute de confort pour les salariés de Pierre Fabre qui ont choisi de vivre à Toulouse et qui vont travailler à Castres ».

L’argument du « désenclavement » est utilisé pour tous les grands projets inutiles. Des élus et des responsables économiques font dans le misérabilisme et disent que si les autres villes ont des autoroutes et des LGVs, tout le monde y a droit. Le Partit Occitan refuse ces arguments qui sont d’une autre époque. Nous savons maintenant, et depuis des années, que ces infrastructures n’ont jamai sauvé un territoire. Au contraire, cela aide à la désertification en facilitant la concentration métropolitaine.

Le Partit Occitan dénonce cette tendance lourde de renoncement écologique de la part des différents gouvernements. La nécessité absolue de mettre en place une politique de préservation des espaces et de la diversité biologique est dénoncée comme un obstacle alors qu’elle est la seule solution pour garantir une qualité de vie aux générations futures. Un fossé se creuse entre élus et citoyens. Les premiers n’ont pas encore compris que nous ne sommes plus dans les trente glorieuses.

Partit occitan le 2 juin 2025.

Bayrou : un discours pour essayer de durer

(Capture YouTube – LCP Assemblée nationale)

Le discours de François Bayrou était un vrai discours de politique très… générale. Certes, à son crédit on peut dire qu’il lui était difficile de rentrer dans les détails tant il cherchait à ménager ceux qui, à droite ou à gauche, peuvent éventuellement permettre à son gouvernement de durer.

On verra si cette stratégie est payante.

Que l’on reparle des retraitres, qu’on réforme la loi, qu’on la corrige et même qu’on revienne sur le principe des 64 ans, nous conviendrait. Que l’on invite les partenaires sociaux à en débattre nous convient aussi. Nous jugerons sur le résultat.

Sur le budget à venir nous ne pouvons qu’attendre de voir. Pour le Partit Occitan l’essentiel est de bâtir un budget où la justice sociale et fiscale, les services publics d’éducation et de santé seront renforcés ainsi que les moyens budgétaires des collectivités territoriales

Pour le reste il manquait des éléments pour déchainer les enthousiasmes :

—Rien sur le changement climatique et la politique indispensable pour en combattre les effets.

—Rien sur l’impérieuse nécessité de décentraliser véritablement afin de ne pas voir la crise politique devenir chronique. La mise en place d’une République décentralisée et fédérale est la seule issue. Nous avons noté la promesse de travailler sur la question de la Nouvelle Calédonie et de poursuivre le dialogue sur le statut de la Corse. Ce ne peut être qu’un début. Il reste à revoir le découpage des régions et les pouvoirs qui leurs sont donnés. Mais sachant un certain Manuel Valls à la manoeuvre, l’inquiétude et le doute nous gagnent.

Si l’idée de la proportionnelle pour les législatives — que nous défendons comme un élément démocratique basique— nous convient, le retour du cumul des mandats est pour nous innacceptable.

—Il n’y avait rien non plus sur la question de la diversité linguistique et la reconnaissance des langues.

Enfin la très grande violence des propos avec lesquels l’extrême droite a exprimé son point de vue est très inquiétante. Cela oblige l’ensemble des démocrates sincères à tout faire pour que cette extrême droite ne soit plus jamais en position d’arbitre. L’art du compromis peut servir à éviter le pire.

« ICI »… c’est où …à  Paris ?

Depuis le 6 janvier, le réseau des locales de Radio France et FRANCE 3  sappellent officiellement « ICI ».

Le constat est toujours le même. La France méprise ses régions et sa diversité. Elle en oublie leurs noms et na jamais voulu mettre en place un véritable service public de radio et de télévision décentralisé, régionalisé. Paris contrôle toujours ses « provinces ». Il y a Paris et puis le reste, dénommé maintenant « ICI », uniforme. Comme le disait l’écrivain Antoine Houdar de La Motte (1672- 1731)  « lennui naquit un jour de luniformité »  !

Nous aurions pu nous borner à souligner le coût de lopération (3,8 millions deuros) pour ce nom, les habillages et le nouvel interface web qui vont avec. Laudiovisuel public ne dispose pas de moyens illimités et ne couvre pas lensemble des besoins en matière dinformation de proximité… et cest bien là le coeur du problème.

Se faire appeler « ICI » tout en réduisant le nombre de journalistes sur le terrain, en imposant de plus en plus de pré-programmes élaborés à Paris et en effaçant peu à peu de lantenne la langue et la culture du territoire que lon est censé couvrir, ce nest ni plus ni moins que de la publicité mensongère.

Pour le Partit Occitan, les directions centrales dIci et France Télévisions doivent cesser de centraliser encore plus sous peine de ressembler à la défunte ORTF. On ne fait pas du neuf avec du vieillot.

Partit Occitan, le 07/01/2025

Mayotte : quand une catastrophe climatique révèle la politique d’abandon et de répression de l’État colonial

(image Météo France)

Le département le plus pauvre de France ne méritait pas de subir le 14 décembre dernier les rigueurs du cyclone Chido, qui a causé la mort de dizaines d’habitants et qui a dévasté la plus grande partie de ses infrastructures (des milliers d’habitations ravagées) et réseaux (eau, électricité, téléphone, routes….).

Comme à Valence qui a lourdement pâti de la Dana (ou goutte froide) deux mois plus tôt en Espagne, la « raison » en est au changement climatique, avec ses répercussions démultipliées. Oui, mais pas seulement.

Cette catastrophe révèle au grand jour la situation de délabrement et de répression qui règne sur l’archipel. L’entraide entre habitants a trop souvent été le seul recours pour survivre.

Le Partit occitan exprime toute sa compassion à l’égard du peuple de Mayotte et demande l’arrêt de l’opération Wuambushu. Ce dispositif de délogement et d’expulsion mené à l’encontre de « frères » venus des Comores voisines bafoue les droits humains sans projet d’urbanisme et divise la population au profit des forces de l’ordre venues de la métropole.

Pour mémoire, l’île est devenue en 2011 un département d’outre-mer suite à un référendum controversé en 2009, pendant que le reste des Comores était indépendant. N’est-ce pas pour des raisons stratégiques que l’État français conserve ce morceau d’empire ?

Le Partit occitan demande qu’une commission d’enquête parlementaire fasse la lumière sur la mal gestion de ce territoire et que le plan de reconstruction concédé par le gouvernement Bayrou s’applique effectivement et dans son entièreté.    

Pour autant, une politique de bricolage n’est pas une réponse suffisante à la situation générale du logement à Mayotte. Un plan-dur est nécessaire et ne figure pas dans le projet de loi Bayrou. Par ailleurs, il ne suffit pas d’attendre des crédits européens  pour penser l’avenir d’un territoire dont les habitants n’ont connu à ce jour que les conséquences humaines et socio-économiques d’un pays colonisé.

Enfin, un véritable développement ne sera possible à l’avenir, sans la mise en responsabilités des Mahorais eux-mêmes dans la gestion des affaires publiques, et sans une réelle autonomisation des pouvoirs territoriaux à l’égard de l’État central. A ce titre, serait bienvenue une politique de coopération et de co-développement avec le reste des Comores.

Décidément, l’année 2024 aura été celle du mal-être et de la mobilisation à grande échelle des peuples ultramarins pour sortir de l’orbite  nationale, jugée inéquitable, discriminatoire et méprisante à l’égard des langues, cultures et traditions autochtones. La nomination comme ministre des Outremers, de Manuel Valls, qui est de notoriété publique jacobin et centralisateur, est-elle en mesure de résoudre les problèmes? Bien sûr, la réponse est dans la question.